Deuteronomy 14
XX. (Ib 14, 28-29.) Explication de certains passages obscurs. – « Au bout de trois ans, vous séparerez toute la dîme de vos fruits, et vous la mettrez cette année-là en réserve dans vos villes ; et, le Lévite, qui n’a pas de part dans la terre que vous possédez, l’étranger, l’orphelin et la veuve, qui sont dans vos villes, viendront en manger et se rassasier, afin que le Seigneur votre Dieu vous bénisse, dans tous les ouvrages que vous ferez. » Dieu ne dit pas que l’Israélite mangera de cette dîme avec les siens ; il veut qu’elle soit donnée toute entière aux Lévites, aux étrangers, aux orphelins et aux veuves. Mais ce texte est obscur ; cette dîme n’est pas distinguée nettement de celle que le peuple doit manger avec les Lévites, dans le lieu que le Seigneur choisira pour son temple ; tandis que dans la version faite sur l’hébreu, nous trouvons une distinction plus tranchée. Voici ce texte : « La troisième année, vous séparerez une autre dîme de tous les biens qui vous seront venus en ce temps-là, et vous les mettrez en réserve dans vos mains ; et le Lévite, qui n’a point d’autre part dans la terre que vous possédez, et l’étranger, et l’orphelin et la veuve, qui sont dans l’enceinte de vos murailles, viendront en manger et se rassasier, afin que le Seigneur votre Dieu vous bénisse dans tous les ouvrages que vous ferez de vos mains. » D’abord cette expression « la troisième année » est plus claire ; on comprend qu’il y aura une année d’intervalle ; tandis que cette expression des Septante « au bout de trois ans » donne lieu de douter si c’est trois ans, d’intervalle qu’on a voulu dire, en sorte que la réserve de la dîme dût se faire chaque cinq ans. Ensuite quand il est dit : « Vous « séparerez une autre dîme » il est évident que c’est une dîme différente de celle qui d’après la Loi devait être consommée par le peuple et les Lévites dans le lieu que le Seigneur s’était choisi. De plus, il commande de déposer ces deux dîmes dans l’enceinte des murailles, et non de les apporter dans le temple désigné par le Seigneur et où il voulait être invoqué. Il ajoute : « et le Lévite, qui n’a point d’autre part dans la terre que vous possédez, et l’étranger, et l’orphelin et la veuve, qui sont dans l’enceinte de vos murailles, viendront, et ils en mangeront. » Ces paroles montrent clairement que la dîme en question ne devait pas être encore au profit de celui qui la présentait et de ceux à qui on l’offrait, mais, d’après l’ordre de Dieu, elfe devait profiter uniquement à ceux qui n’avaient rien, et parmi ceux-là, aux Lévites en particulier. « Après sept ans sera l’année de la remise. » Le sens des mots : « au bout de trois ans » que nous avons vus plus haut, est éclairci par cette dernière phrase. Ces sept ans, en effet, ne doivent être divisés par aucun intervalle, puisque il est prescrit de mettre en réserve au bout de la révolution sabbatique d’années.
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