‏ Deuteronomy 30

LIII. (Ib 30, 6.) Quand Dieu commande une chose, il promet sa grâce. – « Le Seigneur purifiera ton cœur et celui de ta race, pour te faire aimer le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton âme, et afin que tu vives. » C’est là évidemment une promesse de la grâce : car Dieu s’engage à faire lui-même ce qu’il exige communément que fasse la créature.

LIV. (Ib 30, 11-12 etc.) Les œuvres ne justifient pas sans la foi et la charité.

– « En effet, ce commandement que je vous fais aujourd’hui, n’est ni au-dessus de vous, ni éloigné de vous il n’est point dans le ciel, disant » en d’autres termes de sorte que vous disiez : « Qui montera au ciel et nous apportera ce commandement, afin que l’ayant entendu nous l’accomplissions ? Il n’est pas non plus au-delà de la mer, disant » en d’autres termes.desorte que vous disiez : « Qui passera au de-là de lamer, et nous l’apportera, afin que l’ayant entendu nous l’accomplissions ? Ce commandement est tout près de vous, dans votre bouche, dans votre cœur et dans vos mains pour que vous l’accomplissiez. » L’Apôtre dit que « c’est la parole de la foi a : » elle appartient en propre au nouveau Testament. Maison peut demander pourquoi Moïse dit, dans un chapitre précédent b, que ce sont les commandements consignés dans le livre de la Loi : n’est-ce point parce que toutes ces prescriptions, à le bien entendre, symbolisaient les magnificences spirituelles du nouveau Testament ? On peut demander aussi pour quel motif, l’Apôtre, à ce texte : « Le commandement n’est pas au-delà de la mer, de sorte que vous disiez : Qui passera au-delà de lamer, et nous l’apportera ? » substitue celui-ci : « Ou qui descendra dans l’abîme c ? » et se commente lui-même en ces termes : « c’est-à-dire, pour ramener Jésus-Christ d’entre les morts ? » Suivant l’Apôtre, toute la vie en ce monde est comme une mer, au-delà de laquelle la mort nous fait passer ; cette mer a des bornes, et quand on l’a traversée, ce n’est plus la vie, c’est la mort. Ensuite l’Apôtre se contente de citer ces paroles : « dans ta bouche, et dans ton cœur d » au lieu d’ajouter avec le Deutéronome « et dans tes mains. » Plus loin encore, il continue de s’en tenir aux mêmes expressions : « Car, dit-il, il faut croire de cœur pour être justifié, et confesser de bouche pour obtenir le salut e. » La version faite sur l’hébreu ne porte pas non plus, que nous sachions : « et dans tes mains. » Toutefois, j’estime que cette addition des Septante n’est pas dénuée de raison ; ils ont voulu nous faire entendre par là, que les œuvres, dont les mains sont le symbole, doivent être inspirées par le cœur, où règne « la foi qui agit par la charité f. » En effet, si les commandements de Dieu s’accomplissent au-dehors, sans que le cœur prenne part à l’œuvre des mains, nul n’est assez insensé pour prétendre que c’est là accomplir les commandements. Mais, si « la charité » qui est « la plénitude de la Loi g » habite dans le cœur, quand même on serait dans l’impossibilité de se livrer au travail des mains, on n’a pas moins la paix qui est le partage des hommes de bonne volonté h.

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