Deuteronomy 17
XXVI. (Ib 17, 14-15.) De la loi relative au roi qui doit s’élever. – « Quand tu seras entré dans la terre que le Seigneur ton Dieu te donne en partage, que tu l’auras en ta possession et que tu y demeureras, si tu dis : J’établirai sur moi des princes, comme les autres nations qui sont autour de moi ; tu établiras sur toi le prince que le Seigneur ton Dieu aura choisi ; tu le prendras parmi tes frères ; tu ne pourras établir sur toi un homme étranger, qui ne soit pas ton frère. » On peut demander comment le peuple déplut à Dieu, lorsqu’il exprima le désir d’avoir un roi a, puisqu’on lui permet ici d’en avoir un. Ce qui précède nous fait précisément comprendre qu’un tel désir n’était pas conforme à la volonté divine : car Dieu ne commande pas à son peuple d’avoir un roi, il ne fait que condescendre à son désir. Il voulut néanmoins que ce roi fût, non pas un étranger, mais un frère, un homme tiré du milieu de son peuple, au lieu d’un homme pris parmi les nations. Quant à cette expression : « Tu « ne pourras point » elle signifie : « Tu ne devras point. » XXVII. (Ib 17, 17.) Le roi n’aura pas un grand nombre de femmes. – Dieu dit, en parlant du roi : « Il n’aura pas une multitude de femmes, de peur que son cœur ne s’égare, et il n’amassera pas une immense quantité d’or et d’argent. » On demande à ce propos, si David n’agit pas contrairement à ce précepte ; car il eut plusieurs femmes b. Pour Salomon, il est évident qu’il ne tint aucun compte du commandement pour les femmes ni pour l’or et l’argent c. Toutefois, cette loi semble moins défendre aux rois la pluralité des femmes que la permettre, c’est l’abus du grand nombre qui fait l’objet de la défense ; en avoir un petit nombre, comme David, et non une multitude, comme Salomon, ne constituait donc pas une transgression de la Loi. Les mots qui suivent : « de peur que son cœur ne s’égare » semblent indiquer que le motif principal de la loi fut d’empêcher le roi de se laisser entraîner vers les femmes étrangères : ce sont elles, en effet, qui ont éloigné de Dieu le cœur de Salomon d. Cependant la défense dans sa généralité est telle, que quand même le roi n’aurait eu en grand nombre que des femmes de sa nation, il n’en aurait pas moins été coupable d’infraction à la Loi.
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