Exodus 10
XXXVI. (Ib 10, 1.) Encore sur la patience de Dieu. – « Le Seigneur dit à Moïse : Va trouver Pharaon, car j’ai endurci son cœur et celui de ses serviteurs, afin que mes prodiges se succèdent en leur personne. » Ne semblerait-il pas que Dieu a besoin de la malice de qui que ce soit ? Mais voici le sens de ces paroles ; c’est comme si Dieu disait : J’ai été patient envers lui et ses serviteurs, quand je les ai épargnés, quand j’ai fait éclater successivement mes prodiges sur eux. Plus Dieu était patient, plus le cœur du prince devenait obstiné. C’est pourquoi le texte sacré dit : « J’ai endurci son cœur » pour signifier : J’ai été patient à son égard. XXXVII. (Ib 10, 19.) Le pécheur abuse des bienfaits et de la patience de Dieu. – « Il ne resta pas une sauterelle dans toute la terre d’Égypte ; et le Seigneur évidemment endurcit le cœur de Pharaon. » L’Écriture signale un bienfait de Dieu dans cet acte par lequel il fait disparaître les sauterelles ; puis elle dit que le Seigneur endurcit le cœur de Pharaon : ce fut certainement parce bienfait, par cette patience, qui permettait au coupable de s’obstiner dans le mal tant qu’il se voyait épargné : c’est ainsi que tous les cœurs dépravés s’endurcissent par un abus déplorable de la patience de Dieu. XXXVIII. (Ib 10, 21-22.) Puissance de Moïse. – Quand il s’agit de produire les ténèbres, c’est pour la troisième fois qu’il est dit à Moïse « Étends ta main vers le ciel. » Or jamais Aaron son frère, n’a reçu un ordre semblable. Lorsque Dieu dit à Moïse : « Étends ta main sur la terre d’Égypte, et que les sauterelles se répandent sur la terre » ces paroles me donnent à entendre que celui qui peut davantage peut moins ; mais il ne s’ensuit pas pour cela que celui qui peut moins, puisse davantage.
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