‏ Exodus 31

CXXXVIII. (Ib 31, 2-5.) Sur l’esprit dont fut rempli Bésélées.

– Lorsque Dieu veut employer Bésélées à la construction du tabernacle, en quel sens dit-il qu’il « l’a rempli de l’esprit divin de sagesse, d’intelligence et de science pour toute espèce de travaux, pour inventer, construire etc ? » Faut-il voir un don du Saint-Esprit dans la fabrication de ces ouvrages, qui semblent du ressort de l’artisan ? ou bien encore faut-il interpréter ces paroles en un sens mystérieux ? alors le symbolisme des diverses parties du tabernacle aurait eu pour auteur l’Esprit divin de sagesse, d’intelligence et de science. Toutefois, même ici, lorsque l’Écriture dit expressément que Bésélées a été rempli de l’esprit divin de sagesse, d’intelligence et de science, elle ne nomme pas l’Esprit-Saint.

CXXXIX. (Ib 31, 13.) Sur l’observation du Sabbat.

– Pourquoi Dieu dit-il, en prescrivant l’observation du sabbat : « C’est un testament éternel en moi et dans les enfants d’Israël » au lieu de dire : entre moi et les enfants d’Israël ? Est-ce parce que le sabbat est l’image du repos, et que ce repos, nous ne le trouverons qu’en lui ? Car il est hors de doute que, sous cette dénomination d’enfants d’Israël, Dieu entend tout son peuple, c’est-à-dire la race d’Abraham ; mais il y a Israël selon la chair, et Israël selon l’esprit. Si le nom d’Israël ne devait s’appliquer qu’à ceux qui en descendent selon la chair, l’Apôtre dirait-il : « Voyez Israël selon la chair a ? » Et par cette expression ne fait-il pas sentir qu’il y a un Israël selon l’esprit, qui n’est autre que le Juif intérieur et circoncis de cœur ? Le meilleur serait donc probablement de partager la phrase en deux membres.« C’est un testament éternel en moi » serait le premier membre ; viendrait ensuite celui-ci : « Et pour les enfants d’Israël, c’est un signe éternel » c’est-à-dire le signe d’une chose éternelle, de même qu’il est dit : « que la pierre était le Christ » c’est-à-dire qu’elle représentait Jésus-christ b. Ainsi il ne faut pas lier les mots de la manière suivante : « C’est un testament éternel en moi et dans les enfants d’Israël » comme si en réalité les enfants d’Israël entraient pour quelque chose avec Dieu dans ce testament ; mais voici comment il faut lire : « C’est un testament éternel en moi » parce qu’en lui nous a été promis l’éternel repos ; « et pour les enfants d’Israël, c’est un signe éternel » parce qu’ils ont reçu l’ordre d’observer ce signe symbolique du repos éternel, qui est la récompense des vrais Israélites, c’est-à-dire, des enfants de la promesse admis au bonheur de voir Dieu face à face tel qu’il est.

CXL. (Ib 31, 18.) Sur les deux tables de la Loi.

– « Et il donna à Moïse, aussitôt qu’il eut cessé de lui parler sur le mont Sinaï, les deux tables du témoignage, qui étaient de pierre et écrites du doigt de Dieu. » Après avoir révélé tant de choses à Moïse, Dieu ne lui donne cependant que deux tables de pierre, appelées tables du témoignage, et destinées à demeurer dans l’arche. C’est que, à le bien prendre, et si l’on y regarde attentivement, on se convaincra que toutes les autres prescriptions de Dieu découlent des dix commandements gravés sur les deux tables, comme ces dix commandements, à leur tour, se résument dans ces ceux-ci, l’amour de Dieu et du prochain, où sont renfermés la Loi et les Prophètes c.

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