Exodus 40
CLXXIII. (Ib 40, 9,-10.) Sur les objets sanctifiés par l’onction. – Précédemment, lorsque Dieu enjoignit pour la première fois d’oindre le tabernacle, il donna l’ordre d’en sanctifier tous les accessoires au moyen de la même onction, et dit que ces objets seraient Saints des Saints. Quant à l’autel des holocaustes, sanctifié de la même manière, il avait dit qu’il était devenu Saint de Saint a : et toute la différence semblait consister en ce que la dénomination de Saint des Saints s’appliquait exclusivement à ce qui était séparé du Saint par un voile, dans cette portion du tabernacle où était l’arche d’Alliance et l’autel de l’encens. Mais ici, revenant sur les mêmes prescriptions, Dieu ordonne qu’une même onction sanctifie le tabernacle et ce qu’il contient, et le rende saint ; puis, parlant de l’autel des holocaustes, auquel il avait fait donner d’abord la dénomination de Saint de Saint, il dit maintenant qu’il est devenu, en vertu de la même onction, Saint des Saints. Ceci nous donne à entendre que ces deux dénominations Saint de Saint et Saint des Saints, ont la même signification ; que tout ce qui a reçu l’onction, c’est-à-dire, le tabernacle et ce qu’il renfermait, appelés d’abord Saint des Saints, reçoivent ici indifféremment le nom de Saints, et que chacun de ces objets en particulier, comme l’autel des holocaustes, une fois sanctifié par l’onction, s’appelait non-seulement Saint de Saint, mais encore Saint des Saints. Toute la différence, quant au nom, entre les objets placés à l’intérieur au dedans du voile, auprès de l’Arche d’Alliance, et ceux qui étaient placés en dehors, consiste en ce que les premiers étaient qualifiés de Saints de Saints, même avant d’avoir reçu l’onction, tandis que l’onction devait sanctifier les autres,.avant qu’ils reçussent ce nom. Il faut du loisir pour démêler ce que signifient ces choses. CLXXIV. (Ib 40, 19) Sur les tapis du tabernacle. – L’Écriture, faisant le récit des circonstances de l’érection du tabernacle, dit que Moïse « étendit des tapis au-dessus:» Il est évident que ce n’est pas sur le toit du tabernacle, mais autour des colonnes, dont il venait d’être fait mention. CLXXV. (Ib 40, 29) Sur l’emplacement de l’autel des holocaustes : – En employant ces expressions : « Sur le parvis autour du tabernacle et de l’autel », l’Écriture fait voir que l’autel des holocaustes était placé en dehors et vis-à-vis de l’entrée du tabernacle, de sorte que le parvis occupait tout le tour, et que l’autel était dans la partie inférieure, entre la porte du parvis et celle du tabernacle. CLXXVI. (Ib 40, 34-35). Sur la nuée qui couvrait le tabernacle. – Circonstance étonnante et bien digne de remarque ! Lorsque là nuée, la gloire du Seigneur, comme l’appelle encore l’Écriture, s’abaissait et remplissait le tabernacle, Moise ne pouvait y entrer, et cependant, sur le mont Sinaï, lorsque la Loi lui fut donnée pour la première fois, il pénétra dans la nuée où Dieu était b. Il n’est donc pas douteux qu’en ces deux circonstances, il était l’image de personnages différents : la première fois, il représentait ceux qui participent aux secrets de la vérité divine ; la seconde, les Juifs à qui la gloire du Seigneur s’oppose comme une nuée dans le Tabernacle, lequel est à son tour une figure de la grâce du Christ : ils ne l’ont pas comprise, et c’est pour cela qu’ils n’entrent point dans le tabernacle de l’alliance. Et il faut croire, qu’aussitôt après l’érection du tabernacle, ce fait se produisit une fois, avec cette signification mystérieuse ou quelque autre analogue. Car la nuée ne demeurait pas toujours sur le tabernacle, au point d’en interdire l’accès à Moise : elle s’élevait pour avertir de sortir, c’est-à-dire de transporter leur camp d’un lieu à l’autre : la nuée protégeait leur marche pendant le jour, une flamme les guidait pendant la nuit. Et tour à tour la nuée et la flamme, la première pendant jour, la seconde pendant la nuit, demeuraient sur le tabernacle, partout où ils campaient.DU TABERNACLE.
CLXXVII. — 1. But de ce travail. — Comme le livre de l’Exode se termine par le récit de l’érection du Tabernacle, et qu’il donne à ce sujet, dans les Chapitres précédents, de nombreux détails difficiles à comprendre, inconvénient ordinaire de toute topographie ou description historique d’un lieu quelconque ; j’ai voulu traiter, à part, de tout ce qui a rapport au tabernacle lui-même. Afin, s’il est possible, d’arriver à faire comprendre et ce qu’il fut et quel il fut, j’examinerai selon l’occasion le sens littéral du texte, remettant à une autre fois l’explication du sens figuratif ; car il ne faut pas croire qu’il y eut une seule des prescriptions relatives au Tabernacle quine fût dans les desseins de Dieu, le type de quelque chose de grand, dont la connaissance importe à la foi et à la piété. 2. (Ex 26, 1.) Sur les rideaux du tabernacle. – Dieu ordonne donc à Moïse de faire pour le tabernacle dix rideaux de fin lin retors, de couleur d’hyacinthe, de pourpre d’écarlate, avec des chérubins en broderie. Le mot grec aulaias est rendu en latin par aulaea, rideaux, ce qu’on nomme vulgairement des courtines. Il ne s’agit dont pas de dix parvis, comme l’ont cru trop légèrement plusieurs interprètes : car le grec ne porte pas aulas mais aulaias. Des chérubins doivent être brodés sur les rideaux, dont la hauteur aura vingt-huit coudées, et la largeur quatre c. Ces rideaux doivent s’attacher ensemble et s’unir entre eux, cinq d’un côté et cinq de l’autre, en sorte que l’espace renfermé dans leur enceinte forme l’espace du tabernacle d. Or, comment étaient rattachés entre eux les cinq rideaux placés du même côté, c’est ce que Dieu précise en ces termes Tu feras des cordons d’hyacinthe sur le bord d’un rideau d’une part pour servir d’attache, et tu feras de même sur l’autre bord pour la seconde attache e » en d’autres termes, à l’endroit où un rideau tient à un autre rideau, le troisième par exemple au second, lequel tient déjà au premier, c’est-à-dire lui est uni et attaché, chacun des rideaux fera face à celui qui lui correspond de l’autre côté ; car il est exigé que les rideaux soient placés cinq par cinq vis-à-vis les uns des autres. L’espace compris entre eux était-il ou rond ou carré, c’est ce qu’on ne voit pas encore ; mais on sera édifié sur ce point, lorsqu’il sera fait mention des colonnes, auxquelles seront appendus les rideaux. C’est donc à dessein qu’il n’est parlé que des trois premiers, de la manière dont le premier est uni au second, et le second au troisième, afin que les autres soient unis ensemble de la même manière. Il est prescrit de faire cinquante cordons pour le premier rideau du côté où il touche au second, et cinquante pour le troisième du côté ou il se joint au second ; quant à celui-ci, quittent le milieu entre ces cinquante cordons de part et d’autre, Dieu veut qu’il ait cinquante anneaux d’or, d’une part, afin qu’il soit attaché aux cinquante cordons du premier rideau ; il fallait conséquemment qu’il eût aussi le même nombre d’anneaux pour être attaché aux cordons du troisième rideau. C’est ce que l’Écriture exprime sommairement en ces termes : « Tu feras cinquante anneaux d’or, et tu joindras un rideau à un rideau par des anneaux, et il n’y aura qu’un tabernacle f. » Cinquante anneaux d’or du deuxième rideau étaient donc enlacés dans les cinquante cordons d’hyacinthe du premier rideau, et cinquante anneaux dans cinquante cordons du troisième rideau ; les autres rideaux s’unissaient de la même manière et des cinq n’en faisaient qu’un ; les cinq autres, placés vis-à-vis, reproduisaient le même arrangement. 3. Sur les tapis de poils de chèvre, destinés à couvrir le tapis précieux. – Dieu ajoute : « Tu feras encore des tapis de poils pour couvrir le tabernacle g. » Ces tapis serviront de couverture au tabernacle, non en forme de toit, mais en forme d’enceinte. Nous disons aussi, en effet, qu’une chose est posée sur une autre, comme sur une bande de lin, non à la manière d’un toit sur une maison, mais comme un enduit qui couvre un mur : « Tu feras, dit-il, ces tapis au nombre de onze h. La longueur d’un tapis sera de trente coudées, et la largueur d’un tapis de quatre coudées : ce sera la même mesure pour les onze tapis i. Et tu joindras cinq tapis entre eux, et les six autres ensemble. j » De même qu’il a ordonné d’unir les rideaux cinq par cinq de chaque côté, ainsi Dieu veut que l’on assemble cinq tapis d’un côté et six de l’autre, onze en tout, au lieu de dix. « Tu relèveras, dit-il, le sixième tapis à l’entrée du tabernacle k » pour empêcher l’embarras qui devait résulter du nombre impair. Dieu règle ensuite la manière dont il faut unir entre eux les tapis de poils. Il répète ce qu’il a dit, mais peut-être plus clairement : « Tu feras encore cinquante cordons sur le bord de l’un de ces tapis, qui touche à celui du milieu l » c’est-à-dire au second, parce que celui-ci tiendra le milieu entre le premier et le troisième : « pour servir d’attache » c’est-à-dire, pour les unir entre eux. « Et tu feras cinquante cordons sur le bord du tapis, qui est joint au second m » en d’autres termes ; sur le bord du troisième tapis, afin de l’attacher au second. « Tu feras encore cinquante anneaux d’airain, et tu feras passer les cinquante cordons dans les anneaux et tu joindras les tapis, et ils n’en feront qu’un n. » Dieu exige donc qu’il y ait au tapis du milieu, c’est-à-dire ; au second, cinquante anneaux, par lesquels passeront cinquante cordons qui l’uniront au premier et au troisième. Il n’y a de différence que pour les anneaux qui doivent être d’airain, au lieu d’être d’or. Quant aux cordons, il avait été prescrit qu’ils seraient de couleur d’hyacinthe pour les rideaux ; mais comme il n’est pas dit de quelle nature seront ceux des tapis de poils, n’est-il pas vraisemblable qu’ils étaient de poils tommes les tapis ? 4. Difficultés non résolues – Ce qui suit est réellement si difficile à comprendre, que je crains de le rendre encore plus obscur, en voulant l’expliquer : « Tu relèveras, dit le Seigneur, dans les tapis du tabernacle la moitié du tapis, qui sera de surplus, et cet excédant des tapis, tu en couvriras le derrière du tabernacle o. Une coudée d’un côté et une coudée de l’autre provenant des surplus de la longueur des tapis, seront étendues sur les côtes du tabernacle et les couvriront de part et d’autre p. » Il a été prescrit de relever le sixième tapis à l’entrée du tabernacle : pourquoi donc Dieu dit-il qu’il y aura la moitié d’un tapis en surplus ? Comment encore comprendre ces expressions : « une coudée d’un côté et une coudée de l’autre » puisque la moitié d’un tapis est de quinze coudées, Dieu ayant voulu que la longueur d’un tapis fût de trente coudées ? Ou bien, s’il y a de l’excédant dans la longueur des tapis, parce que les rideaux de fin lin, de couleur d’écarlate, de pourpre et d’hyacinthe, doivent avoir vingt-huit coudées de long, tandis que les tapis de poils doivent en avoir trente, chacun des rideaux a deux coudées en moins que chacun des tapis de poils : en somme, en laissant de côté le onzième tapis qui doit être relevé, cela fait vingt coudées que les tapis ont de plus que les rideaux. Deux coudées en excédant de longueur pour chacun des dix tapis, donnent en effet pour le total vingt coudées ; ainsi ce n’était pas, comme dit l’Écriture, une coudée ce chaque côté, mais bien dix qui pouvaient être en surplus. Il nous faut donc différer l’explication de ce passage, jusqu’à ce que nous voyions le tabernacle dressé dans tout son ensemble, reposant sur toutes ses colonnes et entouré de son parvis. Peut-être, en effet, en parlant des tapis de poils, l’Écriture dit-elle par anticipation quelque chose qui se rapporte à des objets dont il n’a pas été question. Ces mots, par exemple : « Tu feras des tapis de poils pour couvrir le tabernacle q » signifient-ils que les tapis couvriront le tabernacle tout entier en y comprenant le parvis, qui, on le voit plus loin, en fera le tour ; ou seulement cette portion intérieure du tabernacle qui devait être formée de dix rideaux ? On ne peut le dire. Nous lisons plus loin : « Tu feras encore une couverture pour le tabernacle avec des peaux de moutons teintes en rouge r. » Cette autre couverture devait-elle s’étendre sur tout le tabernacle et tout autour, ou seulement sur sa partie intérieure ? Nouveau sujet d’incertitude. Mais pour ce qui suit : « Tu feras des peaux de couleur d’hyacinthe pour couvrir le dessus » il faut admettre que ces peaux n’étaient pas placées tout autour, mais qu’elles formaient une sorte de voûte descendant du toit. 5. Sur les colonnes du tabernacle. – « Tu feras encore pour le tabernacle des colonnes de bois incorruptible s : une colonne aura dix coudées de hauteur, et une coudée et demie de largeur t, et deux coins qui soient vis-à-vis l’un de l’autre ; c’est ainsi que tu feras pour toutes les colonnes du tabernacle u. » Je ne vois pas bien à quel dessein Dieu commande ces coins, dont j’ai d’ailleurs expliqué précédemment la nature v. Car s’ils devaient servir à porter les colonnes il en fallait au moins quatre ; et s’ils devaient supporter des barres, il en fallait encore un plus grand nombre : à chaque colonne en effet il avait fait placer cinq barres. À moins que ces coins ne fussent d’aucun usage, mais seulement des objets figuratifs, comme le onzième tapis de poils. En réalité la colonne, élevant comme des bras ses deux coins de part et d’autre, est une figure de la Croix. Voyons maintenant le nombre des colonnes pour nous former une idée de la disposition du tabernacle, pour savoir s’il affectait une forme carrée, ou ronde, ou celle d’un carré long, les côtés étant plus longs que le frontispice, comme dans la plupart des basiliques ; c’est évidemment cette dernière forme que le texte indique. Voici en effet ce qu’il porte : « Tu feras encore des colonnes pour le tabernacle, vingt colonnes pour le côté qui regarde l’Aquilon. w » « Et tu feras quarante bases d’argent pour les vingt colonnes, deux bases pour une colonne en ses deux parties. Le second côté, vers le midi, recevra vingt colonnes et leurs quarante bases d’argent ; deux bases pour une colonne en ses deux parties, et deux bases pour une colonne en ses deux parties. x » Qu’on ne s’étonne pas de cette redite : c’est une manière de parler qui signifie que toutes les colonnes dont il n’est rien dit seront disposées de la même manière. Quant aux bases, nous avons déjà dit précédemment pourquoi il y en a deux pour une ; c’est que l’Écriture comprend sous ce nom les chapiteaux avec les bases ▼▼Ci-dessus q. CX.
. 6. Suite du même sujet. – Nous voyons donc vingt colonnes se dresser aux deux côtés, méridional et septentrional, du Tabernacle ; restent les deux autres côtés, le côté oriental et le côté occidental ; s’ils avaient, à leur tour, le même nombre de colonnes, il s’ensuivrait nécessairement que le tabernacle était carré. Mais si l’Écriture parle du côté occidental, elle garde le silence sur le côté oriental ; est-ce parce qu’il était privé de colonnes, et que les rideaux s’étendaient seulement de la dernière colonne d’un côté à la dernière colonne du côté correspondant ? ou bien n’y a-t-il pas quelque raison à ce silence, malgré lequel nous devrions supposer que ces colonnes existaient réellement ? Je l’ignore. Ce qui est certain, c’est qu’il est fait mention, dans la suite, de dix colonnes placées du côté de l’Orient ; mais pour le parvis, qui devait, comme on le voit plus loin, s’étendre tout autour du Tabernacle. Après avoir parlé des deux côtés du tabernacle, tournés au nord et au midi, l’Écriture ajoute : « Dans la partie postérieure du tabernacle, qui regarde la mer, tu feras six colonnes z. Tu feras encore deux colonnes aux angles du derrière du tabernacle aa. Elles seront pareilles de bas en haut, et se rapporteront l’une à l’autre, et seront semblables quant aux chapiteaux pour être unies ensemble. C’est ainsi que tu feras pour les deux angles ; qu’ils soient pareils ab. Et il y aura huit colonnes, qui auront seize bases d’argent : deux bases pour une colonne, et deux bases pour une colonne en ses deux parties. » En ce qui concerne les bases, même sens et même manière de parler. Le côté de l’Occident, car c’est celui qui regarde la mer, se prolonge donc appuyé sur huit colonnes, six intermédiaires, et deux qui doivent offrir aux angles la même disposition et servir de liaison : je crois qu’un angle est le point de jonction de deux côtés, et que la colonne placée à l’angle relie, l’une le côté occidental et le côté septentrional, l’autre le côté oriental et le côté du midi. Quant à cette observation, que les colonnes angulaires doivent être pareilles de bas en haut, elle signifie que ces colonnes seront exactement perpendiculaires, et ne seront pas plus massives à la base qu’à la partie supérieure, comme le sont la plupart des colonnes. 7. Sur les barres qui devaient assujettir les colonnes. – « Tu feras encore, dit l’Écriture, des barres de bois incorruptible, cinq pour une colonne d’un côté du tabernacle ac, et cinq pour une colonne du second côté du tabernacle, et cinq pour une colonne derrière le tao bernacle, du côté qui regarde la mer. » Comment douter, après cela, que le côté oriental ne fût privé de colonnes à cette partie intérieure du tabernacle, sur laquelle le parvis s’ouvrit dans la suite ? Dieu veut donc que chacune des colonnes sur les trois côtés soit maintenue par cinq barres. « Que la barre du milieu, ajoute-t-il, passe par.lemilieu des colonnes d’un côté à un autre côté ad. » Cela semble signifier que la barre allait d’une colonne à l’autre et s’appuyait contre ces mêmes colonnes : par conséquent, chaque colonne n’avait pas ses cinq barres respectives, auxquelles aboutissaient cinq barres qui partaient de la colonne voisine. « Tu doreras les colonnes, et tu feras des anneaux d’airain, dans lesquels tu feras passer les barres, et tu doreras ces barres ae. » Afin d’empêcher qu’on ne fasse dans les colonnes des trous, pour y faire passer les barres, Dieu donne l’ordre de faire de anneaux, dans lesquels s’engageront de part et d’autre les extrémités des barres. On comprend dès lors que ces anneaux étaient suspendus à des cordons fixés eux-mêmes au bois des colonnes, et qu’ils pouvaient recevoir et maintenir l’extrémité des barres.8.Sur le voile et ce qui doit être mis au-dedans et au-dehors. – « Tu dresseras, dit le Seigneur, le tabernacle selon l’image qui t’a été montrée sur la montagne af. Tu feras encore un voile de couleur hyacinthe, de pourpre, d’écarlate retors et de fin lin filé ; tu le feras avec des Chérubins travaillés au tissu ag. Et tu le placeras sur quatre colonnes incorruptibles revêtues d’or, dont les chapiteaux seront d’or et les quatre bases d’argent ah. Tu placeras ce voile sur les colonnes, et tu mettras au-dedans du voile l’arche du témoignage : et le voile séparera par le milieu le Saint d’avec le Saint des Saints ai. Et tu couvriras du voile l’arche du témoignage dans le Saint des Saints aj. » Tout cela est clair : ainsi à l’intérieur du voile qui était suspendu à quatre colonnes, fut déposée l’arche du témoignage : mais le voile ne doit pas poser sur le couvercle de l’arche ; Dieu prescrit seulement de l’appuyer contre elle. Il ajoute : « Tu mettras aussi la table au-dehors du voile ; et le chandelier vis-à-vis de la table au côté du tabernacle qui regarde le midi ; et tu mettras la table au côté du tabernacle qui regarde le septentrion ak. » Ceci est également facile à comprendre. On lit ensuite : « Tu feras encore pour l’entrée, un voile qui sera d’hyacinthe, de pourpre, d’écarlate retors et de fin lin retors, travaillé par la main du brodeur al. Et tu feras pour le voile cinq colonnes, et tu les couvriras d’or, et leurs chapiteaux seront d’or, et tu leur fondras cinq bases d’airain am. » On ne découvre pas ici, mais on verra plus loin la destination de ce voile suspendu à cinq colonnes. Dieu veut que ce voile occupe l’entrée du tabernacle intérieur, qu’environne le parvis. Viennent ensuite ses prescriptions relatives à l’autel des sacrifices et des holocaustes. Dieu dit comment on doit le faire ; il n’indique pas maintenant où l’on doit le poser, mais ceci encore se verra plus loin. 9. (Ex 27, 9.) Sur le parvis. – A partir de cet endroit jusque vers la fin du chapitre, il est question du parvis, qui doit régner autour du tabernacle pour l’érection duquel Dieu a précédemment donné ses ordres. « Tu feras aussi, dit-il, le parvis » en grec aulen et non pas aulaian plusieurs de nos interprètes, n’ayant pas fait cette distinction, ont traduit également par le mot parvis, et l’expression ci-dessus aulen et le mot aulaea rideaux, qui a pour terme correspondant en grec aulaias et non pas aulas; ils font dire au texte : « Tu feras un tabernacle qui aura dix parvis an » quand ils auraient dû traduire : « qui aura dix rideaux. » Quelques-uns, plus ineptes encore, ont admis dans leurs versionsle mot portes comme synonyme de aulas et de aulaias. De même que nous trouvons en latin aulaea, traduction du mot grec aulaias; ainsi l’expression grecque aulen a été rendue, grâce aux nôtres, par aula. Mais ce terme ne signifie pas atrium, parvis, dans la langue latine, il veut dire demeure royale ; tandis que le grec aule signifie : parvis. Dieu dit donc : « Tu feras le parvis du tabernacle du côté qui regarde le midi ; les rideaux du parvis seront de fin lin retors ; que la longueur soit de cent coudées pour un côté ao. Leurs colonnes seront au nombre de vingt, leurs bases d’airain au nombre de vingt ; leurs anneaux et leurs crochets seront d’argent ap. Il y aura de même du côté de l’aquilon des rideaux de cent coudées de long, avec leurs vingt colonnes et leurs vingt bases d’airain ; leurs anneaux, les crochets des colonnes et les basses revêtues d’argent aq. La largeur du parvis qui est du côté de la mer et ses rideaux seront de cinquante coudées ; leurs colonnes seront au nombre de dix, et leurs bases au nombre de dix ar. Et la largeur du parvis qui est vers l’orient sera de cinquante coudées ; il y aura dix colonnes et autant de bases as. » 10. Suite. – Venant à parler du parvis, l’Écriture nous apprend maintenant qu’il y avait des colonnes au côté oriental du tabernacle, et que ce côté en avait dix avec des bases d’airain, comme le côté occidental : or, de là surgit une question extrêmement difficile à résoudre. En effet, il nous est aisé d’admettre à l’Orient un rang de colonnes, appartenant au parvis, qui environnait tout le tabernacle intérieur sur ses quatre côtés : car, de ce côté, le tabernacle intérieur n’avait point de colonnes. Mais il en avait déjà huit à l’Occident. Comment donc admettre encore ces dix colonnes, dont il est fait mention pour le parvis extérieur ? Du côté de l’Occident, se dressaient donc deux rangs de colonnes, huit à l’intérieur et dix à l’extérieur ? S’il en est ainsi, les côtés du parvis extérieur seront plus longs que ceux du tabernacle intérieur, et sur tous ces côtés s’élèvera un autre rang de colonnes, qui ne correspondra point avec le premier rang de colonnes du tabernacle intérieur. Alors il arrivera nécessairement que les vingt colonnes qui décorent l’intérieur du tabernacle, au midi et au septentrion, seront moins espacées entr’elles que les vingt colonnes qui s’élèvent sur les mêmes côtés dans le parvis extérieur. Et comme, suivant l’Écriture, ces rangs de colonnes placées à l’extérieur, mesurent cent coudées ; et que les rangs intérieurs, composés d’un même nombre de colonnes, en mesurent telle quantité en moins que l’on voudra, attendu que l’Écriture ne dit rien formellement à ce sujet, il s’ensuivra que les huit colonnes de l’intérieur du tabernacle du côté de l’Occident seront plus espacées que les vingt colonnes du côté du tabernacle au nord et au midi, afin de fournir l’étendue suffisante pour suspendre les dix rideaux dont il a été parlé d’abord à l’occasion de la construction de ce tabernacle. En effet, ces rideaux ont vingt-huit coudées de long, ce qui donne deux cent-quatre-vingts coudées pour le tout ; s’il y avait cent de ces coudées, aux deux côtés du nord et du midi, où se trouvent vingt colonnes, il devrait y en avoir quarante sur les deux côtés de l’Orient et de l’Occident, et la proportion serait exacte entre les quarante coudées qui sont suspendues à huit colonnes et les cent coudées suspendues à vingt colonnes ; mais, dans ce cas, les côtés du parvis extérieur ne mesureraient pas une étendue plus longue, puisque leur limite est fixée à cent coudées, et alors il n’eût pas été possible que le rang de dix colonnes, allant du côté sud au côté nord, renfermât dans son enceinte les huit colonnes intérieures. Pour que le parvis environne le tabernacle intérieur de toutes parts, il faut donc nécessairement que celui-ci soit établi dans des proportions plus restreintes ; par conséquent, que ses vingt colonnes latérales, dans le sens de la longueur, soient plus rapprochées que les vingt du parvis extérieur, tandis que, au contraire, les huit colonnes intérieures placées à l’Occident, doivent être plus espacées que les deux colonnes correspondantes du parvis extérieur : car le nombre de coudées en moins qu’on étendra de ces rideaux sur les vingt colonnes des deux côtés sud et nord, doit trouver sa place aux côtés de l’Orient et de l’Occident, pour que les rideaux aient leurs deux cents coudées de développement. Il n’en est pas de ces rideaux comme des tapis de poils, où il s’en trouve un eu surplus : Dieu ne prescrit pas d’y faire un double pli. Si donc on diminue la longueur du tabernacle intérieur, afin que le parvis extérieur puisse le renfermer dans son enceinte ; si, au lieu de cent coudées de rideaux, il n’y en a, par exemple, que quatre-vingt-seize de suspendues à ses vingt colonnes, ce qui fait quatre coudées eu moins ; alors ce sera quatre coudées, ou plutôt huit coudées, qui devront s’étendre sur les deux autres côtés à l’Orient et à l’Occident : de cette manière, ce n’est plus quarante coudées qui se suspendent aux colonnes occidentales du tabernacle intérieur, mais quarante-quatre ; les quarante-quatre autres occupent le côté oriental. Par conséquent, lorsque cinquante coudées de rideaux sont tendues sur les dix colonnes du parvis extérieur, et quarante-quatre coudées sur les huit colonnes placées à l’intérieur du tabernacle, on trouve les intervalles des huit colonnes intérieures plus espacés que ceux des dix colonnes extérieures : car, s’ils étaient égaux, on suspendrait quarante coudées à huit colonnes aussi bien que cinquante à dix colonnes, la proportion étant la même de huit à dix que de quarante à cinquante. En effet, quarante renferme huit fois le nombre cinq, et cinquante dix fois le même nombre. 11. Suite. – Nous ne serions pas étonnés de cette différence d’intervalle entre les colonnes, les unes étant plus rapprochées dans le sens de la longueur où elles sont au nombre de vingt, et les autres plus espacées dans le sens de la largeur où il n’y en a que huit, s’il n’y avait pas quelque chose qui nous force à changer de sentiment. Après avoir dit en effet que la largeur du parvis du côté de la mer aura cinquante coudées de rideaux, dix colonnes et dix bases, que la largeur du parvis à l’Orient aura de même cinquante coudées, dix colonnes et autant de bases ; après avoir ainsi, ce semble, décrit entièrement la forme du tabernacle avec son parvis qui l’environne de toutes parts, le texte sacré parle des autres objets dont on ne peut que très-difficilement se faire une idée, et auxquels il n’est pas aisé d’assigner une place : « D’un côté, est-il dit, il y aura une hauteur de quinze coudées de rideaux, trois colonnes et leurs trois bases at. Le second côté aura également une hauteur de quinze coudées de rideaux, trois colonnes et trois bases au. Et à la porte du parvis sera un voile de vingt coudées de haut, fait d’hyacinthe, de pourpre, d’écarlate filée et de fin lin retors, ouvrage travaillé à l’aiguille : il y aura là quatre colonnes et quatre bases av. » Où placer tous ces objets dans l’ensemble si parfait du tabernacle ? Je ne le vois pas ; mais ce que je vois bien, c’est qu’on trouve ici également dix colonnes, trois d’une part, trois de l’autre, et quatre au milieu. Ces rideaux de cinquante coudées ne seront donc par unis ensemble, afin de laisser un passage pour l’entrée dans le parvis : les vingt coudées du milieu seront séparées des quinze coudées, et formeront une tenture à la porte du tabernacle, autrement un voile, qui sera suspendu à la fois comme un ornement et un rideau ; ce voile occupera l’espace de quatre colonnes, qui a été désigné et réservé pour la porte du parvis. Et ce voile, distinct et séparé des rideaux qui mesurent quinze coudées, Dieu veut encore qu’il en diffère par la beauté, et qu’il soit parsemé de dessins brodés de quatre couleurs. Mais si les côtés, qui mesurent quinze coudées et comptent chacun trois colonnes, sont placés sur la même ligne que la porte du parvis et lui sont adhérents, il ne restera plus d’intervalle libre entre les dix colonnes du parvis extérieur et les huit colonnes de l’intérieur du tabernacle, pour recevoir l’autel de cinq coudées, qui y occupe un espace carré ; ni devant cet autel, pour le service qui s’y rapporte ; ni enfin entre ce même autel et l’entrée du tabernacle intérieur, pour recevoir le bassin d’airain. Cette place en effet fut désignée pour le bassin, afin que les prêtres pussent s’y laver les pieds et les mains, quand ils entraient dans le tabernacle, ou quand ils s’approchaient de l’autel, pour y remplir les fonctions de leur ministère ; et si l’on n’imagine pas que ce bassin se trouvait en dehors du tabernacle et dans le parvis, comment les prêtres pouvaient-ils se laver les mains et les pieds, avant d’entrer dans le tabernacle ? Nous ne pouvons cependant mettre l’autel en dehors du parvis : car le tabernacle et l’autel doivent positivement être placés dans l’enceinte du parvis lui-même. Voici donc la dernière hypothèse à admettre : ces côtés, qui avaient chacun des rideaux de quinze coudées soutenus par trois colonnes, formaient.unintervalle d’égale grandeur entre la porte du parvis et l’entrée du tabernacle intérieur ; la porte du parvis s’ouvrait sur une largeur de vingt coudées et de quatre colonnes, auxquelles était suspendu le voile de vingt coudées semé de broderies faites à l’aiguille ; plus loin se trouvait l’entrée du tabernacle, avec un voile suspendu à cinq colonnes : tout cela n’était point disposé dans l’espace fermé de huit colonnes, mais en dehors, dans le parvis. Dans cette hypothèse, le voile de l’entrée du tabernacle formait comme une porte à doubles battants, à l’endroit où les rideaux n’étaient pas unis entre-eux par des anneaux et des cordons. Peut-être encore ce voile, suspendu à cinq colonnes à l’entrée du tabernacle, occupait-il l’intérieur du tabernacle fermé d’un rang de huit colonnes, de sorte que quand on entrait dans le tabernacle, l’intérieur en demeurait caché et voilé aux regards profanes, toutefois, que le voile fût placé en-dedans ou en dehors de ce rang de colonnes, – point qui n’est pas suffisamment éclairci, – il est hors de doute qu’il en était à une distance convenable, sans quoi les cinq colonnes trop rapprochées des quatre suivantes, eussent plutôt empêché que voilé l’accès du tabernacle. 12. Suite. – D’après cette forme et cette disposition, il n’est plus désormais nécessaire de resserrer les vingt colonnes placées au midi et au nord dans l’intérieur du tabernacle et d’espacer davantage les huit colonnes placées à l’Occident. Car ces dix colonnes du parvis extérieur, du côté de l’Occident, ne forment pas un long rang de colonnes, qui enceigne les huit colonnes intérieures ; mais trois d’entre elles s’élèvent de chaque côté et quatre à la porte, circonscrivant l’espace où se trouvent l’autel des holocaustes, entre la porte du parvis et l’entrée du tabernacle ; le bassin, entre l’entrée du tabernacle.etl'autel ; et l’intervalle nécessaire au service de l’autel, entre l’autel lui-même et la porte du parvis : de cette manière toute la surface du parvis est limitée par dix colonnes, dont trois au nord, trois au midi et quatre à l’Occident, formant ensemble la figure de la lettre grecque Pi. Ainsi cet espace lui-même s’ajoutait à celui qui était enfermé dans la longue suite de colonnes du tabernacle intérieur. Pour se faire une idée de cette disposition, qu’on prolonge les jambages ou les iotas de la lettre pi du côté où elle est ouverte, et qu’on la ferme au point où commence cette prolongation, de façon que les iotas s’étendent de part et d’autre. On pouvait donc trouver dix colonnes formant une longue ligne au côté occidental dans l’intérieur du tabernacle, mais en ajoutant aux huit colonnes intérieures les deux dernières qui faisaient angle au nord et au midi. Car sur ces dix colonnes qui tenaient proprement au parvis, et donnaient entrée dans le tabernacle, il y en avait trois sur les côtés, et quatre de face, à l’endroit où se trouvait la porte : elles embrassaient ainsi l’espace exigé pour l’offrande des sacrifices, dans l’intérieur du parvis et en avant du tabernacle. Aux trois colonnes latérales étaient suspendues des tentures de lin longues de quinze coudées ; et aux quatre colonnes de la porte, un voile de vingt coudées brodé et travaillé à l’aiguille. 13. Et qu’on ne se trouble point, si on lit dans l’Écriture : « La hauteur des tentures sera d’un côté de quinze coudées ; elles auront trois colonnes et trois bases aw. Et la hauteur des tentures de l’autre côté, sera également de quinzecoudées, avec trois colonnes et trois bases ax. « Et le voile de la porte du parvis aura trente coudées de hauteur ay. » Le texte sacré veut dire la longueur, quand il parle de la hauteur des leutures. Car leur hauteur, quand on les tisse, correspond à leur longueur, quand on les étend, Et dans la crainte qu’on ne s’y trompe, l’Écriture dit ailleurs expressément : « Et ils firent le parvis qui est au midi, les tentures du parvis, de fin lin retors, cent pour cent az » en d’autres termes, cent coudées de tentures pour l’espace de cent coudées occupé par vingt colonnes. On lit ensuite : « Leurs vingt colonnes et leurs vingt bases étaient d’airain. Et du côté du midi les tentures étaient aussi cent pour cent, leurs vingt colonnes et leurs vingt bases étaient d’airain ; et du côté qui regarde la mer les rideaux avaient cinquante coudées, dix colonnes et dix bases. ba » Ici rideaux et tentures sont synonymes. « Et du côté de l’Orient les tentures avaient également cinquante coudées. » Ensuite le texte sacré traite de nouveau de la partie postérieure du tabernacle, pour montrer comment les dix colonnes embrassaient l’espace du parvis dont il a été parlé précédemment. « Il y avait, y est-il dit, quinze coudées par-derrière. » Il appelle derrière la partie postérieure du tabernacle, située à l’Occident. Il ajoute : « Leurs colonnes et leur bases étaient au nombre de trois. Et par-derrière, également de chaque côté de la porte du parvis, étaient des rideaux de quinze coudées, avec leurs trois colonnes et leur trois bases. bb » Ce qu’il nomme les deux derrières du parvis, maintenant qu’il rapporte la manière dont ils furent érigés, ne diffère point évidemment de ce qu’il appelait les côtés, en faisant connaître l’ordre que Dieu avait donné de les construire : c’était un des côtés, en tant qu’unis de part et d’autre à la porte ; ils embrassaient l’espace du parvis à l’Occident : c’étaient pareillement des derrières, parce que cette portion du parvis occupait la partie postérieure du tabernacle, c’est-à-dire l’Occident. « Tous les rideaux du parvis étaient de fin lin retors, les bases des colonnes d’airain, leurs anneaux d’argent et leurs chapiteaux argentés ; et toutes les colonnes du parvis étaient aussi couvertes d’argent. bc » Le texte fait ensuite mention d’une particularité qu’il n’avait pas encore signalée ici: « Les voiles dudit parvis étaient un ouvrage de broderie, d’hyacinthe, de pourpre, d’écarlate filée et de fin lin retors ; ils avaient vingt coudées de longueur et de largeur bd ##Rem. » Il résulte de ce passage que la hauteur mentionnée plus haut correspond à la longueur des rideaux quand ils sont étendus. Le texte ajoute enfin : « Et cinq coudées de largeur. » Les tentures du parvis extérieur avaient, en effet, ce nombre de coudées en largeur, tandis que celles de l’intérieur n’en avaient que quatre ; c’est ainsi qu’il a été dit plus haut : « La longueur du parvis était de cent pour cent, de cinquante pour cinquante, et la hauteur de cinq coudées de fin lin retors. » L’Écriture appelle longueur ce qu’elle nomme ensuite hauteur, parce que la largeur d’un objet placé à terre est la même que la hauteur du même objet placé debout. En d’autres termes, comme je viens de le dire, la hauteur d’une étoffe, quand on la tisse, devient sa longueur, quand on l’étend. 14. Sur les couvertures de poils. – Nous avons différé jusqu’ici l’examen d’une difficulté relative au tapis de poils ; voyons maintenant comment nous pouvons la résoudre d’après la forme du tabernacle que nous avons décrit en son entier, comme nous avons pu. Peut-être l’obscurité dont cette question est enveloppée vient-elle de ce que l’auteur sacré a parlé, par anticipation d’un détail sur lequel il devait revenir plus tard, dans la description du parvis qui faisait le tour du tabernacle. Examinons donc le texte en lui-même. « Tu relèveras encore, y est-il dit, ce qui sera en surplus dans le tapis du tabernacle, tu cacheras la moitié du tapis qui sera de surplus, et l’excédant des tapis, tu le cacheras derrière le tabernacle be. » Tout cela ne signifie qu’une seule et même chose : c’est que la moitié du tapis qui était de reste, c’est-à-dire, qui était en surplus parmi les voiles du tabernacle, doit être caché derrière le tabernacle. Comment donc y a-t-il en surplus, comment reste-t-il la moitié d’un tapis sans emploi ? Il faut pour s’en rendre compte ; examiner dans quel ordre les tapis étaient reliés entre eux : Dieu ordonne qu’il y en ait cinq d’une part, et six d’autre part unis ensemble ; le sixième lapis devait de cette manière, ainsi qu’il l’avait dit précédemment, être doublé au-devant du tabernacle, c’est-à-dire à l’Orient. Car bien des fois le texte a fait entendre que le derrière du tabernacle était à l’Occident, c’est-à-dire du côté de la mer. Que faut-il donc entendre par le devant du tabernacle, si ce n’est la partie qui regardait l’Orient ? La partie où cinq tapis, sont unis ensemble mesure cent-cinquante coudées, autrement cinq fois trente ; car Dieu avait commandé que ces tapis eussent chacun trente coudées ; et la partie où six tapis, au lieu de cinq, se trouvaient pareillement unis ensemble, mesurait cent-quatre-vingt coudées, autrement six fois trente ; par conséquent, dès lors qu’on pliait un de ces tapis au-devant du tabernacle suivant l’ordre de Dieu, on retranchait quinze coudées sur le total, et il ne restait plus que cent soixante-cinq coudées. Et après avoir mesuré, du côté où il y avait six tapis, cent cinquante coudées de développement, longueur égale au côté qui n’avait que cinq tapis, il restait également quinze coudées en surplus. Car le côté des cinq tapis mesurait cent cinquante coudées, et le côté des six tapis, en défalquant la moitié du voile plié en avant du tabernacle, en présentait cent soixante-cinq. Ce côté-ci avait donc quinze coudées en plus. C’est cette moitié de tapis qu’il faut cacher derrière le tabernacle ; si l’on a du en plier une moitié sur le devant, il ne faut pas faire de même à la partie postérieure du tabernacle, mais cacher ces quinze coudées de tapis à l’arrière du tabernacle ; d’après cette disposition, on retranchait cette longueur par-derrière comme on avait fait par-devant, grâce au pli d’un tapis ; aux cent-cinquante coudées des cinq tapis correspondaient cent-cinquante coudées provenant des six autres, parce qu’on avait pris trente coudées sur les cent quatre-vingts, en pliant un tapis au-devant du tabernacle et en cachant par-derrière l’autre moitié. 15. Suite. – Ce qui suit est différent et fournit matière à une autre question, qui est la cause principale pour laquelle nous avons cru devoir différer l’explication de ce passage ; ayant voulu auparavant voir la forme donnée au tabernacle et la description du parvis qui l’environnait. Voici donc ce qui suit : « Une coudée d’un côté et une coudée de l’autre, provenant du surplus de la longueur des tapis, seront étendues sur les côtés du tabernacle et les couvriront de part et d’autre bf. » Autre chose est le surplus qui existe au côté qui est orné de six tapis, comparativement au côté qui n’en a que cinq, différence numérique dont nous avons déjà parlé ; autre-chose est le surplus qui existe sur la longueur du tapis, et dont il est question maintenant. Ainsi il ne s’agit pas de comparer un côté à l’autre, et de trouver leur différence en longueur ; l’un, celui qui est orné de six tapis, en ayant plus que celui qui en compte cinq ; inégalité qui disparaissait, grâce au pli fait à un tapis sur le devant du tabernacle, et au développement d’une moitié de tapis à la partie postérieure. Mais il s’agit de la comparaison entre les tapis de poils et les dix rideaux, tissés de quatre couleurs, que Dieu avait ordonné de faire pour l’intérieur du tabernacle : il se trouve que les tapis dépassent les rideaux de deux coudées. Ceux-ci en effet n’avaient que vingt-huit coudées et ceux-là trente ; aussi l’Écriture ne dit-elle pas : Le surplus des tapis, mais : « le surplus de la longueur des tapis. » Quel sens faut-il donc donner à ces paroles : « Une coudée d’un côté et une coudée de l’autre seront étendues sur les côtés du tabernacle ? » N’est-ce pas que ces deux coudées, dont les tapis dépassent en longueur les rideaux, ne doivent pas être entièrement ramassées sur un côté, en d’autres termes, que tout le surplus ne doit pas être reporté sur le derrière du tabernacle, mais que la distribution doit s’en faire avec égalité, qu’il y en ait autant à l’avant du tabernacle qu’à l’arrière ? autrement, puisque chaque tapis a deux coudées de plus que chacun des rideaux, qu’une coudée aille d’un côté, et une coudée de l’autre : ainsi chaque côté aura les dix coudées qui lui appartiennent ; car les dix tapis étant chacun plus longs de deux coudées l’emportent d’une longueur totale de vingt coudées, sur la série correspondante des rideaux. 16. Suite. – Il faut examiner ensuite quel espace doivent enceindre les vingt coudées de tapis qui sont en excédant. Car si les tapis de poils couvrent tout le tabernacle intérieur, que pourra-t-on couvrir avec tout ce qui est de trop ? Il faut alors qu’ils soient cachés, et par là même qu’ils disparaissent : ce que l’Écriture ne dit pas. Or, les dix rideaux, longs chacun de vingt-huit coudées, qui sont tendus autour du tabernacle intérieur, embrassent un espace de deux-cent-quatre-vingts coudées ; les deux côtés de plus prolonge, le nord et le midi, où se trouvent vingt colonnes, prennent chacun cent de ces coudées ; restent quatre-vingts, que se partagent, à parts égales, les deux côtés les moins longs, le côté oriental, qui n’a pas de colonnes, et le côté occidental, où l’on en compte huit. En retranchant trente coudées sur les tapis de poils, il en restait trois cents : par conséquent si les deux cent quatre-vingts coudées de rideaux sont couvertes par les trois cents coudées des tapis de poils, il restera vingt coudées qui seront sans emploi. Les deux coudées que les tapis de poils ont chacun en surplus, et qui ensemble donnent vingt coudées, doivent donc être distribuées, de cette manière : « une coudée d’une part et une coudée de l’autre » c’est-à-dire, de telle sorte qu’elles ne soient pas toutes amassées sur un seul point, mais qu’elles servent à couvrir les côtés du tabernacle, toutefois vers le parvis extérieur : en d’autres termes, ces trois cent coudées des tapis de poils doivent toutes environner le tabernacle à l’extérieur. En effet si l’on tient compte des cent coudées que mesurent les côtés du parvis extérieur au nord et au midi, il restera pour l’Orient et l’Occident cinquante coudées ; ce qui forme les trois cents coudées, que suffisent à couvrir les trois cents coudées des tapis de poils. C’est ce que signifient ces mots : « Une coudée d’une part et une coudée de l’autre » cette distribution des deux coudées que chaque tapis de poils mesure en plus, est marquée dans ces autres mots du texte : « Le surplus provenant de la longueur des tapis, couvrira les côtés du tabernacle » il s’agit ici des côtés extérieurs, qui tiennent au parvis et « qui doivent être couverts de part et d’autre » et non des côtés du parvis lui-même, qui ont vingt colonnes et une tenture de cent coudées ; car ces côtés ne sont pas plus longs que les côtés du tabernacle intérieur, où se trouvent également dix colonnes, auxquelles sont suspendus les dix rideaux. Les côtés du parvis extérieur comme ceux du tabernacle intérieur s’étendent également à l’aquilon et au midi, sur un espace de cent coudées. La longueur excédante des tapis de poils sur les rideaux n’est donc pas employée à couvrir les vingt colonnes du parvis extérieur, qui demanderaient autant d’étoffe que les côtés du tabernacle intérieur, c’est-à-dire, cent coudées chacun, deux cents coudées en tout : au contraire, quarante coudées suffiraient pour le côté oriental et le côté occidental si les tapis de poils ne couvraient que le tabernacle intérieur, mai si l’on prolonge ces côtés jusqu’au parvis, ce n est pas assez de quarante coudées, il en faut cinquante ; l’excédant de longueur des tapis de poils relativement aux rideaux, a pu servir à couvrir ces côtés : de cette manière les deux coudées qui forment un excédant de longueur, ne seraient pas tendues d’un seul côté, mais « une coudée d’un côté et une coudée de l’autre » le côté oriental aurait ainsi dix coudées prises sur cet excédant, et le côté occidental les dix autres. Car deux fois dix font vingt ; dans ce calcul ne sont pas comprises les trente coudées du onzième voile, à raison du pli et du développement particulier qu’il reçoit. 17. Suite. – Les latins ont traduit : « Une coudée d’un côté, et une coudée de l’autre, provenant du surplus de la longueur des tapis du tabernacle, couvriront les côtés (latera) du tabernacle. » Mais comme le grec porte plagia, que plusieurs traducteurs rendent en latin par obliqua, et non par latera, une question intéressante s’élève à ce propos. Car, quoique l’on ne voie ici rien d’oblique, puisque les quatre côtés sont tous à angles droits ; si l’on ne peut pas dire du côté oriental, qui fait face, ni du côté occidental, qui est par-derrière, qu’ils sont obliques, cependant on peut l’affirmer du côté du nord et du côté du midi. Puisque les côtés, qui ont cinquante coudées de long, ne sont pas obliques, ce sont ces mêmes côtés qui pouvaient être couverts comme nous l’avons dit par le surplus de la longueur des tapis de poils, comment donc la vérité se trouve-t-elle dans ces paroles : « Une coudée de l’autre, provenant du surplus de la longueur des tapis du tabernacle, couvriront les côtés du tabernacle ? » Mais il est évident que l’Écriture parle ici des côtés qu’elle nomme encore derrière, et qui, outre les trois colonnes mesurant quinze coudées d’étendue, comprennent la porte du parvis qui a vingt coudées et quatre colonnes, ce qui fait un ensemble de cinquante coudées et de dix colonnes. À l’une des extrémités de ces côtés, se trouve la porte du parvis, et à l’autre l’entrée du tabernacle : entre la porte du parvis et l’entrée du tabernacle existe un espace limité, à la porte, par une étendue de vingt coudées ; à droite et à gauche, par une étendue de quinze coudées. Dans cet espace, est dressé l’autel des holocaustes, entre la porte du parvis et en avant de l’entrée du tabernacle : et entre l’autel et l’entrée du tabernacle, est le bassin d’airain, où les prêtres se lavaient les mains et les pieds. En prenant les mesures avec soin, peut-être, trouvera-t-on quelque obliquité dans ces côtés où se trouvent trois colonnes, et que les Grecs désignent par le terme plagia; alors ce ne serait pas sans raison que plusieurs de nos interprètes auraient traduit par obliques le plagia des Grecs. Car les tapis de poils ne peuvent avec quinze de leurs coudées couvrir quinze coudées de rideaux sur ces côtés, à moins qu’avant d’y aboutir, ils ne soient pas étendus à la partie postérieure du tabernacle sur une longueur de plus de dix coudées. Ainsi, pour la ligne droite qui part du derrière du tabernacle, c’est-à-dire de l’Occident : cette ligne après avoir eu huit colonnes, qui faisaient partie de l’intérieur du tabernacle, en eut dix, en y joignant les côtés du parvis extérieur ; et après avoir mesuré quarante coudées provenant de ses huit colonnes, elle en compta cinquante avec dix colonnes : quand on aura, sur cette ligne, couvert avec le tapis de poils les dix coudées aboutissant de chacun des angles, il restera donc trente coudées intermédiaires, qui ne seront pas couvertes par les tapis de poils, mais seulement par les rideaux, qui mesurent trente coudées et au milieu desquels était l’entrée du tabernacle. Par conséquent, si ces côtés, formés de trois colonnes et mesurant quinze coudées, à partir des limites extrêmes où ils touchaient à la porte du parvis, se trouvaient distants entre-eux de vingt coudées, parce que telle était la largeur de la porte qui séparait ces côtés ; si à l’autre extrémité, où ils se reliaient à la ligne postérieure du tabernacle, dont nous avons parlé, ils avaient entr’eux l’intervalle de trente coudées ; il est hors de doute qu’ils étaient obliques : car leur distance respective était plus grande à l’endroit où se trouvaient trente coudées intermédiaires qu’à l’endroit où il n’y en avait que vingt. Ainsi les dix coudées de tapis de poils, c’est-à-dire la moitié de l’excédant en longueur, cinq d’un côté et cinq de l’autre, complétaient à la partie postérieure du tabernacle, tournée vers l’Occident, comme les dix autres, à la partie antérieure, tournée vers l’orient, la couverture des côtés que les Grecs qualifient de plagia. À leur défaut, il y aurait eu sur ces côtés dix coudées couvertes, et cinq privées de couvertures. Aussi, autant que je puis en juge le but de ces mots : « Une coudée d’un côté, et une coudée de l’autre, provenant du surplus de la longueur des tapis du tabernacle » est moins de nous apprendre qu’il y avait dix coudées de part et d’autre, en effet il y en avait cinq, que de nous montrer cette longueur de deux coudées comme des tapis de poils par rapport aux rideaux : une coudée de chaque tapis allait du côté de l’Orient ; restait l’autre pour le côté de l’Occident, et de cette manière une coudée couvrait la partie oblique du tabernacle. De là ces mots « afin de couvrir de part et d’autre » car au défaut de ces cinq coudées, le tout n’a pas été couvert. 18. Récapitulation. – C’est avoir assez discuté, pour comprendre tout ce qui paraissait obscur dans l’établissement du tabernacle ; essayons maintenant, s’il est possible, de faire voir en peu de mots le résultat de cette discussion. On entrait donc du côté de l’Occident, et la première porte d’entrée était celle du parvis, large de vingt coudées et ornée de quatre colonnes ; à ces colonnes était suspendu un voile de vingt coudées de large et de cinq coudées de haut, teint des quatre couleurs souvent mentionnées et brodé à l’aiguille. En entrant par cette porte, on pénétrait dans le parvis, dont les côtés, à droite et à gauche, se prolongeaient à l’intérieur sur une longueur de quinze coudées, où se dressaient trois colonnes : on avait devant soi l’entrée du tabernacle placée vis-à-vis de la porte du parvis, qui occupait le milieu du.côtépar où l’on entrait. Ce parvis mesurait donc plus de largeur que de longueur. Car il n’avait guère que quinze coudées depuis la porte jusqu’à l’entrée du tabernacle intérieur ; quant à sa largeur, elle était de vingt coudées à la porte, et de trente coudées à l’entrée. On comprend dès lors que les deux côtés, à droite et à gauche, formés de trois colonnes et mesurant quinze coudées, étaient obliques. Dans ce parvis se trouvait l’autel des sacrifices, de forme carrée, ayant cinq coudées de long, et autant de large. Entre la porte et l’autel était un espace libre, pour ceux qui portaient les sacrifices sur l’autel ; plus loin, entre l’autel et l’entrée du tabernacle, était un endroit creusé pour recevoir les cendres, et ensuite le bassin d’airain, où les prêtres se lavaient les mains et les pieds, soit avant de servir à l’autel dans le parvis, soit avant d’entrer dans l’intérieur du tabernacle. Or, les rideaux de ce parvis, sur les côtés formés de trois colonnes, étaient de fin lin, et mesuraient quinze coudées en largeur et cinq en hauteur. 19. Suite. – Du parvis, on entrait donc dans le tabernacle, en laissant derrière soi l’autel et le bassin d’airain. Pour entrer, on soulevait des rideaux : ceux-ci, au nombre de dix, cinq d’un côté et cinq de l’autre se faisant face, ornaient tout le tabernacle intérieur. Après avoir franchi cette entrée, on se trouvait en face du voile, qui était suspendu à cinq colonnes, et teint lui aussi de quatre couleurs ; en commandant de le faire, Dieu le désigna par un mot particulier, adductorium; c’est, je crois, parce qu’il était mobile, et fermait ou ouvrait l’entrée, selon qu’il était ramené ou poussé en avant. Au-delà de ce voile, on se trouvait dans le milieu du tabernacle, entre le voile qui vient d’être cité et un autre voile plus intérieur, teint également de quatre couleurs, qui était suspendu à quatre colonnes et formait la séparation entre le Saint et le Saint des saints. Dans cet espace intermédiaire limité par les deux voiles, était au nord la table d’or, qui portait les pains de proposition ; et en face, du côté du midi ; le chandelier d’or à sept branches. Les prêtres du second ordre pouvaient pénétrer jusque-là, 20. Suite. – L’intérieur, c’est-à-dire le Saint des Saints, au-delà du voile que supportaient quatre colonnes, renfermait l’arche du Témoignage couverte d’or. L’arche elle-même contenait les tables de pierre de la Loi, la verge d’Aaron et un vase d’or rempli de manne. Au-dessus de l’arche étaient le propitiatoire d’or que couvraient de leurs ailes, deux chérubins tournés l’un vers l’autre en même temps vers le propitiatoire. Devant l’arche, c’est-à-dire, entre l’arche et le voile étain dressé l’autel de l’encens : tantôt l’Écriture dit qu’il était d’or, tantôt qu’il était revêtu d’or ; il est probable qu’en le disant fait d’une matière aussi précieuse, elle voulait simplement dire qu’il était doré. Il n’était permis qu’au grand-Prêtre d’entrer tous les jours dans ce Saint des Saints pour y porter l’encens ; d’y entrer une fois l’année, avec du sang, pour purifier, l’autel ; et parfois encore, quand les péchés du prêtre ou de toute la synagogue, exigeaient une expiation, suivant ce qui est écrit au Lévitique bg. C’est ainsi qu’on entrait dans le tabernacle du côté de l’Occident, c’est-à-dire, par la porte du parvis, et qu’on parvenait du côté de l’Orient à cette partie intérieure de l’édifice qui renfermait l’arche du témoignage. 21. Ce tabernacle intérieur, qui ne commençait pas à la porte du parvis, mais à l’entrée dite du tabernacle, et se terminait dans le sens de la longueur au côté oriental, où était l’arche du témoignage, était fermé par dix rideaux, qui mesuraient chacun vingt-huit coudées. Cinq de ces rideaux occupaient un côté, et cinq occupaient l’autre ; ils étaient unis entre eux par des cordons et des anneaux, et se correspondaient mutuellement. Aux côtés du nord et du midi, qui étaient les plus longs, s’élevaient vingt colonnes ; du côté de l’Occident, il y en avait huit ; mais à l’Orient, il n’y en avait point, il n’y avait de ce côté que des rideaux. Ces rideaux, au nombre de dix, avaient quatre coudées de hauteur, et formaient tout autour une tenture longue de cent-quatre-vingt coudées. Au nord et au midi, les côtés les plus longs, il y avait cent coudées de rideaux, suspendus à vingt colonnes ; aux deux autres côtés, qui avaient moins d’étendue, il y avait quarante coudées ; à l’Occident, les rideaux étaient suspendus à huit colonnes ; mais à l’Orient, qui n’avait point de colonnes, les rideaux étaient seulement suspendus aux deux colonnes des angles, sans qu’il y en eût d’intermédiaires : ces dix rideaux étaient tissus de quatre couleurs. Ce tabernacle intérieur était environné d’un parvis ; vingt colonnes s’élevaient au Midi, et vingt colonnes au Nord. Ces deux côtés du parvis s’étendaient sur une longueur égale aux côtés du tabernacle intérieur car ils avaient également vingt colonnes et mesuraient aussi cent coudées. Du côté de l’Orient, dix colonnes, sur une étendue de cinquante coudées, fermaient l’enceinte du parvis ; ce rang de colonnes formait une ligne droite et venait rejoindre les deux colonnes placées aux angles du tabernacle intérieur, les seules qui fussent de ce côté ces deux colonnes faisaient donc partie des dix. Du côté de l’Occident, le parvis en avait également dix ; mais, comme nous l’avons déjà fait voir, elles n’étaient pas en ligne droite : elles formaient une sorte de portique à trois pans ; quatre colonnes se dressaient à la porte, et trois de chaque côté. 22. Tout le parvis, à l’entour du tabernacle, était fermé par des rideaux de fin lin, qui avaient cinq coudées de haut : onze tapis de poils les couvraient, cinq unis ensemble d’un côté, et six de l’autre. Les cinq tapis réunis formaient une longueur de cent-cinquante coudées ; et les six tapis, réunis d’autre part, en formaient cent-quatre-vingt : car chaque tapis avait trente coudées de long. Mais, pour rendre les deux côtés égaux, on avait plié un tapis sur le devant du tabernacle, c’est-à-dire, à l’Orient ; et caché, la moitié d’un tapis sur le derrière du tabernacle, c’est-à-dire, à l’Occident : de cette sorte, on avait retranché trente coudées, longueur égale à celle d’un tapis, et d’un côté comme de l’autre, il ne restait plus que cent-cinquante coudées. Les tapis de poils, qui fermaient l’enceinte du parvis, étaient donc tendus sur une longueur de trois-cent coudées, tandis que les dix rideaux de l’intérieur du tabernacle n’en mesuraient que deux-cent-quatre-vingt. Car chaque rideau avait vingt-huit coudées de long, au lieu que les tapis de poils en avaient trente. Aussi les rideaux qui devaient faire le tour de l’intérieur du tabernacle, sur une longueur de deux-cent-quatre-vingt coudées, en mesuraient-ils cent aux côtés les plus étendus du nord et du midi, et quarante aux côtés plus étroits de l’Orient et de l’Occident ; tandis que les tapis de poils, destinés à fermer l’enceinte du parvis extérieur, sur une longueur de trois cents coudées, en mesuraient cent, aux côtés les plus prolongés du nord et du midi, parallèles et égaux à ceux du tabernacle intérieur ; et cinquante aux deux autres côtés de l’Orient et de l’Occident. Il suit de là que les deux coudées, dont un tapis de poils excédait un rideau en longueur, ne trouvaient pas leur emploi aux côtés du nord et du midi, qui étaient d’égale longueur pour le parvis extérieur et l’intérieur du tabernacle, mais aux côtés de l’Orient et de l’Occident. Car, avec le parvis qui s’étendait à l’entour extérieurement, ces côtés du tabernacle étaient devenus plus larges. Mais, à l’Orient, les cinquante coudées de tapis de poils étaient suspendues à dix colonnes, disposées en ligne droite, et l’on obtenait cette longueur, moyennant l’une des deux coudées que chaque tapis avait de surplus, au lieu que les cinquante coudées, destinées à l’Occident, et que complétait l’autre coudée disponible, n’étaient point suspendues à des colonnes disposées en ligne droite. Car il y avait là une sorte de portique à trois pans, qui enfermait, entre quatre colonnes dans le sens de la porte et trois seules côtés, cette partie du parvis où était l’autel des sacrifices. Ces cent-cinquante coudées ne pouvaient donc en même temps comprendre la porte dans leur enceinte, mais elles couvraient les côtés obliques, oui étaient trois colonnes sur une longueur de quinze coudées, Or, les tapis de poils avaient quatre coudées de hauteur et protégeaient les rideaux de fin lin du parvis, dont la hauteur était de cinq coudées. 23. Les peaux teintes en rouge venaient ensuite sur les tapis de poils. Au-dessus, je veux dire du côté du toit, des peaux d’hyacinthe couvraient le tabernacle en forme de voûte : couvraient-elles et le parvis et l’espace enfermé ? Rien ne le fait voir ; mais il est très-probable que les intervalles compris entre les colonnes intérieures et les colonnes extérieures étaient à ciel ouvert, surtout du côté de l’Occident, où était l’autel des holocaustes.
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