Exodus 13
XLVIII. (Ib 13, 9.) Sur la foi et les œuvres. – Pourquoi Dieu dit-il, en ordonnant la Pâque « Ce sera pour toi comme un signe sur ta main ? » Ces paroles signifient-elles : supérieur à tes œuvres, que tu doives préférer à tes œuvres ? Car, en raison de l’immolation de l’agneau, la Pâque se rapporte à la foi dans le Christ et dans le sang qui nous a rachetés. Or, cette foi doit passer avant les œuvres, elle doit être en quelque sorte sur la main, contrairement à l’opinion de ceux qui se glorifiaient dans les œuvres de la Loi. L’Apôtre parle sur cette matière et en traite longuement ; il veut que la foi marche avant les œuvres ; que les bonnes œuvres soient une conséquence de la foi et que celle-ci les prévienne ; enfin qu’on ne la considère pas comme une récompense du mérite des bonnes œuvres a. Car la foi a sa source dans la grâce : « or, si elle vient de la grâce, ce n’est donc pas des œuvres ; autrement la grâce ne serait plus grâce b. » XLIX. (Ib 13, 17.) Il faut écarter les obstacles au bien. – « Or, Pharaon ayant laissé partir le peuple, Dieu ne les conduisit point par le chemin du pays des Philistins, qui était le plus court : car, disait-il, ce peuple se repentirait peut-être quand il verrait la guerre, et retournerait en Égypte. » On voit par là qu’il faut faire tout ce qui est prudemment possible, pour éviter les obstacles, quand même Dieu viendrait ouvertement en aide. L. (Ib 13, 18.) Que faut-il entendre par génération ? – « Les enfants d’Israël sortirent de la terre d’Égypte à la cinquième génération. » L’écrivain sacré veut-il qu’une génération compte pour un siècle, et parle-t-il de la cinquième génération, parce que l’évènement qu’il raconte s’accomplit après les quatre cent-trente ans ? Ou bien, par générations, ne faut-il pas plutôt entendre celles qui se succèdent depuis Jacob à son entrée en Égypte jusqu’à Moïse qui en sortit à la tête du peuple ? Car on trouve Jacob à la première, Lévi à la seconde, Caath à la troisième, Ambram à la quatrième, et Moïse à la cinquième. Le traducteur latin a rendu par progenies ; le mot grec γενεἀς, que l’Évangile traduit par generationes : or, les générations se comptent par l’ordre de succession généalogique, non point par le nombre des années.
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