Exodus 22
LXXXIII. (Ib 22, 1.) Loi relative au vol des veaux ou des brebis. – Pourquoi la loi veut-elle qu’on rende cinq veaux pour un seul, et quatre brebis pour une, si ceci ne voile quelque mystère ? LXXXIV. (Ib 22, 2.) Sur les voleurs qui s’attaquent aux maisons. – « Si un voleur est surpris perçant la muraille, et qu’étant blessé il en meure, il n’y aura pas homicide. Mais si le soleil se lève sur lui, le meurtrier sera coupable, et il mourra. » Par conséquent, si le voleur est tué pendant la nuit, ce n’est pas un cas d’homicide ; mais le contraire a lieu, si c’est pendant le jour. Car tel est le sens de ces paroles : « si le soleil se lève sur lui. » On pouvait discerner alors s’il se présentait pour voler et non pour tuer, ce qui ne donnait pas le droit de le mettre à mort. La législation antique des païens, moins ancienne cependant que celle de Moïse, permettait aussi de tuer impunément et de quelque manière que ce soit le voleur de nuit, et même le voleur de jour, quand il se défendait à main armée : car alors c’était plus qu’un voleur ▼▼Voir la loi des 12 Tables, ces paroles en sont extraites par Cicéron dans son discours pro Milone.
. LXXXV. (Ib 22, 9.) Sur le parjure dévoilé par Dieu lui-même. – Que veulent dire ces mots : « Celui qui aura été convaincu par Dieu, rendra le double ? » Ne signifient-ils pas que Dieu veut parfois, à certains signes, faire connaître le parjure ? LXXXVI. (Ib 22, 28.) Que signifie : Les dieux ? – « Tu ne maudiras point les dieux. » Qui appelle-t-il de ce nom ? Sont-ce les premiers qui rendent la justice au peuple ? Moïse fut de même appelé le dieu de Pharaon b. Alors ce qui suit : « Et tu ne maudiras point le prince de ton peuple » – le grec porte : tu ne diras pas de mal, – serait l’explication de ce qui précède, et ferait voir ceux que le législateur entend désigner par cette expression : les dieux. Ou bien faut-il donner à cette parole le sens que lui prête l’Apôtre, quand il dit : « car encore qu’il y en ait, dans le ciel ou sur la terre, qui sont appelés dieux, et qu’en ce sens il y ait plusieurs dieux et plusieurs Seigneurs c ? » en ajoutant : dans ce sens il y en a, l’Apôtre veut dire qu’il est des créatures vraiment dignes de ce nom, mais c’est à cette condition que ce qu’on nomme en grec λατρεία, en latin servitus, c’est à dire le culte d’adoration, n’est dû qu’au seul vrai Dieu, qui est notre Dieu à nous. Il est défendu de maudire les dieux, mais en supposant même qu’il y ait des créatures vraiment dignes de ce nom ; il n’y a pas de loi qui commande de les honorer par des sacrifices ou par aucune démonstration qui tienne du culte de latrie
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