Genesis 17
XXXI. (Ib 17, 8.) Comment Dieu appelle éternel ce qui ne durera qu’un temps ? – « Je te donnerai, et à ta race après toi, la terre où tu habites, toute la terre cultivée, pour la posséder éternellement. » Pourquoi Dieu se sert-il de ce mot éternellement, puisque la possession des Israélites ne devait être que temporaire ? Est-ce pour désigner le siècle présent ; et comme on dit en grec αιών, qui signifie siècle, dit-on αιώνιον comme on dirait séculaire ? Ou bien faut-il entendre ce terme dans le sens d’une promesse spirituelle et appelle-t-on éternel ce qui signifie une chose réellement éternelle ? Ou plutôt serait-ce un idiotisme de l’Écriture, qui appelle éternel ce qui n’a pas de terme assigné, ou ce qu’il n’y a pas de raison de ne pas faire encore, si l’on considère la volonté ou le pouvoir de celui qui agit ? Horace dit dans le même sens : « Celui-là sera éternellement esclave, qui ne sait se contenter de peu ▼▼Horace, liv. 1, Epitre 10
. » Peut-on être esclave éternellement, quand la vie même, nécessaire pour être esclave, ne peut être éternelle ? Je n’aurais pas recours à ce témoignage, s’il ne s’agissait d’une manière de parler. Car les auteurs profanes font autorité pour nous en matière d’expressions, mais non pour les maximes et la doctrine. Or, si on peut défendre les Écritures en expliquant les termes qui lui sont propres, c’est-à-dire les idiotismes, ne le peut-on davantage encore en interprétant les mots qui lui sont communs avec les autres langues ? XXXII. (Ib 17, 16.) Sur les rois issus d’Abraham. – Pourquoi Dieu dit-il à Abraham, en parlant de son fils : « Et des rois des nations sortiront de lui ? » On ne voit point la réalisation de cette prophétie dans les royaumes terrestres ; faut-il donc en faire l’application à l’Église ? Ou doit-on l’entendre littéralement d’Esaü lui-même ?
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