‏ Genesis 34

CVII. (Ib 34, 2-3.) Comment l’Écriture donne le nom de Vierge à Dina, déshonorée par Sichem.

– Pourquoi l’Écriture dit-elle : « Sichem, fils d’Emmor, Evéen, prince du pays, vit Dina, fille de Jacob, il l’enleva et il dormit avec elle et l’outragea ; et il fut attaché de cœur à Dina ; fille de Jacob, et il l’aima vierge et il parla à cette vierge suivant les sentiments qu’elle éprouvait ? » Comment l’appeler vierge, si déjà il avait dormi avec elle et l’avait déshonorée ? Ne serait-ce point parce que dans l’hébreu le mot vierge désigne l’âge ; ou plutôt parce que revenant sur le passé, l’Écriture raconte après coup, ce qui avait eu lieu antérieurement ? Sichem put en effet s’attacher d’abord à Dina, l’aimer vierge, et lui parler comme il convient à une vierge et puis dormir avec elle et l’outrager.

CVIII. (Ib 33, 5 ; 34, 25.) Comment les enfants de Jacob ont pu faire tant de mal aux Sichimites ? – Jacob s’entretenant un peu auparavant avec son frère Ésaü appelle ses fils des enfants, ce que le grec exprime par ce mot παιδία ; on peut demander comment ils ont pu faire un massacre et un ravage si considérable dans la ville, en mettant à mort, même au milieu de leurs souffrances, ceux qui s’étaient circoncis à cause de leur sœur Dina. Mais il faut observer que Jacob demeura longtemps dans ce pays et que pendant ce temps sa fille et ses fils grandirent. Il est écrit en effet : « Et Jacob vint à Salem ville des Sichimites qui est dans le pays de Chanaan, en quittant, la Mésopotamie de Syrie et il s’établit à côté de la ville et il acheta à Émmor père de Sichem, pour cent agneaux, la partie du champ où il établit sa tente, et il dressa là un autel et il invoqua le Dieu d’Israël. Or Dina, fille de Lia et de Jacob, sortit pour faire connaissance avec les filles de ce pays » etc a. Voici donc ce qui ressort de ces paroles : c’est que Jacob ne demeura point dans ce pays transitoirement, à la manière d’un voyageur, mais qu’il y acheta un champ, y établit une tente, y dressa un autel et par conséquent y demeura un temps considérable. Quant à sa fille, arrivée a cet âge où elle pouvait déjà se faire des amies, elle voulut faire connaissance avec les filles des habitants de la cité et alors arriva à son occasion cette scène de sang et de pillage qui, je le pense, n’a plus besoin d’explication. Car Jacob devenu extrêmement riche ne comptait pas autour de lui une suite peu nombreuse ; et si ses fils sont désignés nommément dans cette circonstance, c’est parce qu’ils étaient les chefs et les auteurs de cette entreprise.

CIX. (Ib 34, 30.) Nombre des personnes de la suite de Jacob.

— Jacob, redoutant la guerre avec les voisins de la ville de Salem, attaquée par ses fils, dit : « Nous ne sommes qu’en petit nombre, et ils se réuniront pour m’accabler. » S’il parle ainsi du petit nombre des siens ; c’est parce que la guerre pouvait lui venir de plusieurs points à la fois, et non parce qu’il n’avait pas assez de monde pour se rendre maître de la ville. N’avait-il point dans le voyage partagé les siens en deux troupes ?

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