‏ Job 24

CHAPITRE XXIV. – Jugements de Dieu cachés aux hommes.

1. « Pourquoi le Seigneur a-t-il connu les heures ? » Pourquoi ? ou, c’est pourquoi.

2. « Ils ont franchi la limite : » le Christ.

4. « Ils détournent les pauvres de la bonne voie », afin que ceux-ci marchent sur leurs traces, ou qu’ils ne croient plus désormais au jugement de Dieu, en voyant impunie la malice de ceux qui les persécutent au mépris de la justice. « Et ils ont fait disparaître les hommes doux de la terre. » Ces derniers ont été confondus avec ceux qui s’étaient écartés de la bonne voie, afin qu’aucun secours ne me soit donné. Car il y a trois sortes d’hommes dans l’Église, au jour de la persécution. Les uns l’autorisent, les autres la fuient, et d’autres en endurent les rigueurs. Job est la figure de ces derniers.

5. « Ils se sont élancés sur moi dans la campagne, comme des ânes en furie. » Les insensés et les insoumis, que leurs vices rendent orgueilleux, se sont précipités sur moi tandis que je confessais votre nom, c’est-à-dire sur l’Église. « Ils accomplissaient leur œuvre. » C’est leur œuvre de se précipiter sur moi ; c’est-à-dire, ils en ont reçu de Dieu la mission. « Le pain lui a été doux contre les jeunes gens. » là appelle un pain doux pour l’impie et le persécuteur, cette persécution à laquelle il se livre plus volontiers quand il la dirige contre les jeunes gens. Entendons ici par jeunes gens ou ceux qui aiment les voluptés charnelles, parce que la jeunesse s’y abandonne plus facilement, ou bien ceux, qui, dans l’Église, à peine sortis de l’enfance spirituelle, ne possèdent pas encore cette force virile qui brave le persécuteur.

6. « Ils ont moissonné prématurément le champ qui n’est point à eux. » Ou il désigne ce genre de persécution qui menace de la confiscation des biens ; ou par ce champ il faut entendre l’Église, que la persécution veut moissonner avant le temps, c’est-à-dire avant que l’ivraie n’ait grandi pour être séparée à l’époque de la moisson a.

8. « Ils seront mouilles de la pluie des montagnes ; » lorsque, dépouilles de leurs vêtements ils s’abriteront dans les cavernes où l’eau coule à travers le rocher.

9. « Ils ont dépouillé l’orphelin à la mamelle. » Les orphelins et les veuves désignent ordinairement l’Église : c’est le peuple persécuté. – « Et ils ont humilié celui qui était tombé » ; soit que Dieu l’ait abandonné, on que tout autre secours lui ait manqué : c’est une extrême dureté de ne pas ménager de telles infortunes.

11. « Ils ont injustement tende leurs pièges à ceux qui étaient dans les angoisses ; », dans le besoin.

12. « Ils étaient chassés de la ville et de leurs maisons. » D’autres étaient chassés par eux. « L’âme des petits a eu beaucoup à gémir.

13. « Dieu en a pas eu pitié », des impies en les abandonnant aujourd’hui, il les expose à désespérer des jugements divins ; car ils commettaient le mal impunément.

14. « C’est pourquoi il les a livrés aux ténèbres. » Il leur a laissé ignorer le jugement de Dieu. « Et tout à coup comme un voleur : » ce jour les saisira.

15. « Les yeux de l’adultère épient les ténèbres. » Il veut ici montrer dans quelles ténèbres l’impureté jette les impies : ce n’est point en celles que recherchent les adultères et tout les autres pécheurs, celles de la nuit, pour ne pas être vus pendant le jour mais en ces ténèbres que le matin n’a point dissipées.

16. « Il perce les maisons dans les ténèbres. » Il rappelle ici d’autres actions coupables. « Pendant le jour ils se sont voilés », pour se cacher. « Ils n’ont point connu la lumière. »

17. « Parce que toujours l’ombre de la mort habite en eux. » Quand la nuit se retire, l’ombre de la mort ne les abandonne point.

18. « Il est léger à la ; surface de l’eau : » c’est, opposer ici, aux hommes purement terrestres, les hommes spirituels que pénètre la lumière et une céleste agilité, et sur lesquels la mort, à laquelle ils sont condamnés par la nature viciée de leur corps, détend que des ombres légères. On pourrait dire aussi que ces mots : « Il est léger à la surface de l’eau », s’entendent de ceux qui confessent la foi en recevant le baptême. « Que leur part soit maudite ; » que ce qu’ils ont recherché soit à jamais stérile.

19. « Ils ont ravi ce qui était déposé dans le sein de l’orphelin. » Par de coupables insinuations ils ont enlevé au cœur du faible la parole qui le soutenait.

20. « Bientôt leur péché a été recherché », lorsqu’ils le croyaient complètement oublié. « Qu’on brise le méchant comme l’arbre qui dépérit », et qu’on ne peut rajeunir.

21. « Il a maltraité la femme stérile ; » celle que des enfants ne consoleront point.

22. « Il s’est levé, ne se confiant point en sa propre vie » Cette vie ne le rassure point, car il sait que pour lui elle est mauvaise. C’est pourquoi il a dû se lever.

23. « Qu’il n’espère point guérir dans ses « maladies ; » dans ses afflictions. « Qu’il aille s’affaiblissant chaque jour. » L’impie au sein de l’adversité recherche parmi les consolations, celles qui l’accablent davantage.

24. « Sa grandeur s’est affaissée comme la mauve sous le poids de la chaleur. » Il n’a pu supporter le poids de la tribulation : la mauve indique sa faiblesse. « Ou comme l’épi qui tombe sans secousse de la tige. » Le matin, il était au faîte de la grandeur : il s’est choisi les consolations qui ont rendu sa chute plus honteuse.

25. « Autrement qui pourra m’accuser de mensonge ? » S’ils sont autrement.

Copyright information for FreAug