aLe manuscrit de saint Augustin était sans doute fautif, car le grec porte θρόνου, solii, du trône, et non pas ἥλιος, du soleil
d2Co 5, 29

‏ Job 26

CHAPITRE XXVI. – Job connaît la grandeur de Dieu ; ce n’est ni à lui ni à Baldad à donner des conseils au Tout-Puissant. — Paroles de Job.

2. « Pour qui viens-tu, et à qui veux-tu porter secours ? » Les croyant injustes, il s’indignait contr'eux et voulait que Dieu les punît ; mais réfléchissant en lui-même, il revient à de meilleures pensées et laisse à Dieu le soin de les juger. Il ne prétend point l’aider ni lui porter secours, comme s’il était trop faible pour arrêter à punir les coupables ; il ne veut point non plus lui tracer sa conduite à son égard, ni le suivre et rechercher pourquoi il laisse vivre les trompeurs ; car les secrets de sa puissance sont impénétrables à toutes les recherches de notre intelligence. Il veut encore moins lui apprendre ce que sont ces hommes, car c’est de lui que l’homme tient le souffle, lorsqu’il exprime quelque pensée.

5. « Les géants seront-ils anéantis ? » Ne nous étonnons point si Dieu épargne ceux-ci, puisqu’il n’a pas anéanti les géants. Et pour qu’on ne lui objecte pas qu’ils sont précipités en enfer, il ajoute que Dieu voit les enfers. Cependant il leur a assigné cette place qu’ils occupent selon leurs mérites ; connu e il établit les justes, soit où ils sont aujourd’hui, soit où ils doivent – être un jour. Mais jamais il ne les éloigne de sa présence, car à ses yeux tout est à découvert. Il faut donc ici entendre dans le même sens, et les géants dont il vient de parler, et les orgueilleux consolateurs. « Sous les eaux aussi ceux qui leur ressemblent ; » après ces mots, « sous les eaux », faut-il sous-entendre : sont retenus, ou quelqu’autre expression analogue ?

6. « Et la perdition n’est point pour lui voilée. Même ce qui se perd n’échappe point à son regard.

7. « Il lance l’aquilon dans le vide. » L’aquilon peut signifier ici le démon, et la terre le pécheur, car ni pour l’un ni pour l’autre il n’y a aucune solide espérance. « Il suspend la terre sur le néant ; » dans l’air.

8. « Il retient les eaux dans ses nuées. » Ce sont les obscurités des prophéties. « Et les nuées ne se sont point divisées sous sa main. » La vérité contenue dans la nuée n’a point échappé à ceux qui out l’intelligence des Écritures. Il n’y a en elles aucune contradiction, comme le prétendent ceux qui n’en ont point l’intelligence.

9. « Il tient cachée la face du soleil a. » Pour que les impies ne connaissent point le soleil de justice. « Et il étend sur lui sa nuée ; » la chair qu’a revêtue Notre-Seigneur.

10. « Il a partout répandu sa loi sur la surface des eaux. » Parmi les peuples. « Jusqu’où finit la lumière ; » jusqu’à la fin de cette vie, c’est-à-dire, jusqu’à la fin du monde, ou jusqu’à ce que soient consommés, c’est-à-dire perfectionnés ceux à qui il a été dit : « Vous étiez autrefois ténèbres, vous êtes maintenant lumière dans le Seigneur b. »

11. « Les colonnes du ciel ont tremblé ; elles se sont ébranlées au bruit de ses menaces. » Ce qui est arrivé à Pierre par la voix de Paul c.

12. « Sa puissance a calmé la fureur des flots. » Il a mis fin dans le monde à l’acharnement des persécuteurs contre l’Église. Ces mots : « Les colonnes du ciel ont tremblé au bruit de ses menaces », peuvent signifier : Les plus courageux dans l’Église ont tremblé pour les plus faibles, quand Dieu a permis les épreuves de la persécution. Une de ces colonnes s’écriait : « Qui est faible, sans que je sois faible avec lui ? Qui est scandalisé, sans que je brûle d ? – Sa main habile a blessé la baleine. » C’est la douleur qui blesse au vif le démon, quand les justes lui ont résisté.

13. « Et les secrets du ciel l’art redouté. » Ce sont les anges, ou ceux qui tiennent les clefs du royaume des cieux. « Il a commandé, et soudain est tombé le dragon apostat. » Il en a dit autant de la baleine, mais ici il montre comment, celui-ci a été blessé ; c’est quand on l’abandonne et qu’on accepte les divins commandements.

14. « Tout ceci n’est qu’une partie de la route », qui conduit à Dieu. « Et qui connaîtra la puissance de son tonnerre, quand il le fera gronder ? » Son tonnerre est la voix qui retentira au jour des manifestations, ou bien encore cette parole qu’il nous a révélée par le fils du tonnerre « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu et le Verbe était Dieu » e ; de sorte que ordre de la phrase serait celui-ci : « Quand il fera entendre soit tonnerre », quelqu’un pourra-t-il « en connaître la puissance ? »

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