‏ Job 39

CHAPITRE XXXIX. – Interrogations du Seigneur à Job sur la nature et les propriétés de certains animaux.

1 « Sais-tu quand enfantent sur les rochers les chèvres sauvages, τραγελάφι ? » Ce mot vient de τραγος, bouc, et de ελςθος, cerf. Le tragélaphe est donc un animal qui tient du bouc et du cerf : il figure l’âme qui obéit à la loi de Dieu dans son cœur, mais qui sous l’impression des passions dont le bouc est l’image, sent encore dans ses membres une autre loi qui s’élève contre la loi de son esprit et qui la tient captive sous la loi du péché a. Il enfante sur les rochers au temps marqué, s’il appuie ses actes de vertu sur les saintes Écritures. C’est ainsi que vivent tranquilles au sein de l’espérance ceux dont la chair lutte contre l’esprit, et l’esprit contre la chair, jusqu’à ce qu’enfin, avec la rapidité du cerf, ils échappent aux ruses du serpent, vivent de l’esprit et obéissent à ses lois b. Désormais le péché, dont le bouc est la figure, ne règne plus dans leur corps mortel, parce qu’ils n’en suivent plus les désirs déréglés c. « As-tu observé l’enfantement des biches ? » Ce sont les sociétés des hommes vraiment spirituels, qui nous proposent avec un soin tout maternel l’imitation de leurs vertus. Ils n’ont point à craindre les captieuses doctrines du serpent, parce qu’ils s’appuient pour s’en défendre, sur Dieu et non sur eux-mêmes.

2. « As-tu compté les mois qu’elles portent leur fruit ? » Si les Églises enfantent à la grâce, c’est par l’Évangile, que prêcha le Seigneur, pendant les mois destinés à sa mission de docteur, depuis son baptême jusqu’à sa Passion et son Ascension. « As-tu fait cesser leurs douleurs ? » C’était dans la douleur qu’on s’écriait « Mes bien-aimés, que j’enfante de nouveau jusqu’à ce que le Christ soit formé en vous d. » Ces douleurs sont apaisées après l’enfantement, c’est-à-dire quand ceux qui font ainsi gémir ont reçu la vérité en suivant l’impulsion donnée à leur conscience par la parole de Dieu.

3. « As-tu nourri leurs jeunes faons sans leur inspirer de crainte ? » nourri du lait des sacrements, les disciples exempts de l’esprit de frayeur ? Car ils n’ont point reçu l’esprit de servitude pour secondaire par la crainte e. « As-tu séparé d’elles leurs petits ? » pour les abandonner en liberté dans les gras pâturages de la vie spirituelle.

4. « Leurs petits se sont échappés. » Ils ont bris, les liens de la concupiscence. « Ils grandiront en se nourrissant de froment ; » en recevant les leçons d’une sagesse plus parfaite, après le lait des premiers enseignements. « Ils s’en « iront et ne reviendront plus vers elles. » Ils sortiront des limites étroites de l’enseignement donné par les hommes à ceux qui débutent. Ils ne reviendront plus vers leurs mères, parce qu’ils n’auront plus besoin du lait de la doctrine des enseignements de leurs maîtres. Évidemment ces trois phrases ne doivent pas être sous forme d’interrogation.

5. « Quel est celui qui adonné à l’âne sauvage sa liberté ? » Je m’étonnerais que l’âne sauvage ne figurât point ici le petit nombre de ceux qui s’affranchissent du soin de toute affaire pour servir Dieu. « Qui a brisé ses entraves ? » les liens des affections charnelles et vulgaires.

6. « Je lui ai donné pour demeure le désert, et pour retraite les plaines arides. » C’est pour quoi il s’écrie : « Mon âme a soif de vous f. »

7. « Il dédaigne le tumulte de la ville », que l’Écriture appelle Babylone, et qui marche par la voie large de la perdition g. « Et n’entends point les cris de l’exacteur. » Il ne doit rien à personne.

8. « Il contemple les montagnes où sont ses pâturages : » les beautés de la Révélation. « Et recherche les collines verdoyantes : » tout ce qui dure éternellement.

9. « Est-ce-toi que la licorne veut servir ? » celui qui s’enorgueillit ici-bas de son rang élevé ? Le Christ a su soumettre de tels hommes à sa puissance, il les a établis ministres de son Église. Le mot grec employé, μονόκερως, signifie bien « Qui n’a qu’une corne ; » il désigne les orgueilleux. « Viendra-t-il reposer dans son étable ? » Comme on se repose sur l’humilité de Celui qui fut en naissant déposé dans une étable h. On y est heureux du pardon de ses péchés, on y oublie les inquiétudes d’une conscience en désordre.

10. « Attachera-t-il son joug par des courroies ? » Le joug doux à porter est attaché par des courroies, c’est-à-dire, il est annoncé par ceux qui domptent et mortifient la chair. C’est pourquoi Jean portait une ceinture de cuir i, et non le fouet sanglant dont se frappent les pécheurs. « Et tracera-t-il les sillons dans ton champ ? » Il ouvrira le cœur du peuple docile pour le mettre en possession du royaume de Dieu.

11. « Est-ce toi qui as mis ta confiance en lui, parce que sa force a été changée ? » Parce qu’il ne recherche pas dans l’Église ce qu’il avait recherché dans le monde, les vains honneurs et les louanges des hommes. « Lui confieras-tu tes travaux ? » Comme les lui confie celui dont l’Apôtre se dit l’ambassadeur, quand il exhorte au nom du Christ à se réconcilier avec Dieu j.

12. « Crois-tu qu’il te rendra tes semailles ? » Il ne réclame rien au profit de sa puissance. Le mot semailles signifie ici l’action d’ensemencer. « Et qu’il les apportera dans ton aire ? »Il sera au nombre de ceux que le Seigneur chargea de prier le maître des récoltes pour envoyer des ouvriers à sa moisson k. Il ne voudra point construire d’aire pour lui comme le chef des hérésies et des schismes, et tous ceux qui ne recherchent point la gloire de Dieu, mais leur propre gloire. Il serait bien difficile de conduire ainsi le rhinocéros ; mais cette merveille s’accomplit dans le cœur des hommes par l’auteur de toutes les merveilles l, par celui qui détruit tout raisonnement humain, toute hauteur élevée contre la science de Dieu, par celui qui réduit tous les esprits sous le joug de son obéissance m.

13. « Le plumage de l’autruche se mêle aux ailes du héron et de l’épervier. » L’autruche, qui ne peut voler, est la figure des esprits lents. Ceux-ci néanmoins ont reçu assez de grâces de Celui qui a choisi les insensés de ce monde n, afin qu’ils puissent marcher avec une vitesse égale à celle des plus belles intelligences, figurées par les deux autres espèces d’oiseaux. Tel est le sens de, ce passage.

14. « Elle abandonne ses veufs sur la terre. » Il commence par l’autruche, ou plutôt il parle de celui dont cet oiseau est la figure. Il ne pourrait avec ses lourdes ailes imiter le vol rapide des plus agiles, s’il ne laissait sur terre les premières espérances figurées par les œufs. « Ils s’échauffent dans la poussière. » Quoiqu’il méprise désormais ce qu’autrefois il recherchait dans le monde, ce qu’il dédaigne prospère souvent à la faveur des amis du monde, comparés ici à la poussière.

15. « Elle oublie que le passant les dispersera ; que l’animal les foulera aux pieds. » Si l’envie de ses rivaux, ou la malice du siècle vient troubler et confondre ses espérances qui sont pour lui comme les œufs laissés à terre, il n’en a aucun souci, et reste insensible à la perte de ce qu’il a oublié.

16. « Elle se montre dure envers ses petits, comme s’ils n’étaient pas les siens. » Si, au lieu de ces espérances, désignées par les œufs, il possède la réalité figurée par les petits éclos ; c’est-à-dire si la prospérité temporelle lui arrive, il méprise courageusement et repousse cette prétendue félicité, ne voulant pour lui que la véritable. « Et rends son travail inutile, sans aucune inquiétude. » Ceci a lieu avant sa conversion : alors il travaille avec l’espérance du siècle, sans rien recueillir, et ce qui est plus insensé encore, sans rien craindre, en se promettant l’incertain.

17. « Parce que Dieu lui a refusé la sagesse « et ne lui a pas donné l’intelligence. » Quoi de plus insensé que de mettre sa confiance dans la vanité et de travailler a acquérir des biens périssables, sans craindre de les perdre ? Tel est cependant le vice de beaucoup d’hommes habitués aux faveurs de la fortune, surtout si cette prospérité remonte à plusieurs générations : il leur paraît impossible d’arriver subitement à la misère. Ils occupent un rang distingué dans le monde ; mais comme ils ne peuvent aller sur les ailes de leurs vertus converser dans le ciel, on ne saurait même les comparer qu’à l’autruche ; mais notez ce qui suit

18. « Au temps marqué, elle s’élèvera dans les airs, et se rira du cheval et de son cavalier. » Quand viendra la plénitude des temps o, où il sera ordonné aux riches de n’être point orgueilleux, de ne point mettre leur confiance en des richesses incertaines, mais dans le Dieu vivant p, ils élèveront leur cœur au Seigneur, dédaigneront les tyrans superbes que Dieu aura précipités dans la mer. Alors les plumes de l’autruche se mêleront, en s’élevant vers le ciel, à celles des oiseaux plus agiles, et tout ce qui est dit de cet animal aura son accomplissement.

19. « As-tu donné la force au cheval ? » On dirait ici le portrait du martyr, intrépide et ardent témoin de la foi qui nous sauve : sa force pourtant ne vient point de lui, c’est le Seigneur qui l’en a revêtu. « Lui as-tu appris à pousser ses hennissements ? » Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, afin de vous défendre au jour mauvais q.

20. « L’audace est la gloire de son poitrail », L’audace qui faisait parler et agir Isaïe r. Notre gloire, c’est notre, conscience s, quand elle trouve bonnes nos actions, afin que chacun ait de quoi se glorifier en lui-même et non dans un autre t.

21. « Il s’avance avec orgueil dans la plaine. » Il marche au flambeau de la liberté ; tressaillant de joie, parce que tes voies larges de la charité lui ont rendu le bien facile à accomplir. « Il marche plein de courage au combat. » Contre les épreuves de l’adversité,

22. « Il affronte les traits de l’ennemi. » Parmi ses armes est le bouclier de la foi, où viennent s’éteindre tous les traits enflammés de l’ennemi u. « Et n’évite point le glaive. » Ou la mort visible elle-même, ou bien ces hommes opiniâtres à repousser la vérité, ardents à la persécuter. Il ne s’en détourne point, parce qu’il lui est ordonne de les aimer.

23. « Sur lui l’arc et l’épée sont dans la joie. » Sa profession de foi annonce les châtiments encore invisibles dont Dieu menace de loin le pécheur ; elle rend témoignage à la parole qui de près renverse toutes les erreurs. Il y a donc ici deux idées bien distinctes : la menace qui découvre dans l’avenir les châtiments du pécheur, c’est le trait que l’arc lance au loin ; la parole qui dompte les passions du moment, c’est le glaive avec lequel on repousse de la main. « Effrayés à l’aspect de la lance et du javelot. » Comment se fait-il qu’effrayés par la lance et le javelot, l’arc et le glaive soient dans la joie ? N’est-ce point parce que, s’il ne tremble, s’il ne redoute la mort éternelle dont frappe la justice divine, le martyr ne pourra affronter celle dont il est menacé par le tyran, ni confesser hardiment sa foi, ni prêcher avec confiance les vérités auxquelles ne pourront résister les ennemis ? C’est ainsi que la parole de Dieu en lui se réjouit ; il la publie en toute liberté, et pour annoncer aux impies la triste fin dont ils sont menacés, et pour condamner leurs iniquités présentes. Si les joies de l’espérance ne s’unissaient point en nous aux craintes de la damnation, elles dégénéreraient bientôt en une coupable sécurité, en une présomption téméraire, et il ne nous serait point dit par le Psalmiste : « Réjouissez-vous en lui avec tremblement v. » Il s’indigne contre lui-même ; il veut détruire les ardeurs de la concupiscence, et les craintes de la chair, qui nous font repousser les souffrances et les combats. C’est probablement en ce sens qu’il est dit : « Entrez en colère et ne péchez point w. » C’est avec une salutaire indignation, qu’il doit se condamner lui-même et se dire : « Pourquoi es-tu triste, ô mon âme, et pourquoi me troubles-tu ? Espère en Dieu, car je veux le louer encore ; » puis qu’il faut confesser de bouche pour obtenir le salut x. Puis le Psalmiste ajoute : « C’est mon Sauveur, c’est mon Dieu y. – Il reste immobile en entendant le signal de la trompette. » Avant quel la tentation n’arrive, même lorsqu’il s’est affermi contre les défaillances de la nature, il attend, car il ne faut pas s’engager facilement, à moins que le jour de l’épreuve ne l’ait dit.

25. « Mais lorsque la trompette a sonné la charge, il dit : Allons. » Lorsque le temps de la tentation arrivera, il sera content de lui-même, s’il se glorifie au sein de la tribulation, parce que la tribulation produit la patience, la patience, la pureté et d’espérance z. Désormais il ne dira plus à son âme, en repoussant le mal : « Pourquoi me troubles-tu ? » Mais heureux de sa victoire il s’écriera : « O mon âme, loue le Seigneur aa. – De loin il flaire le combat. » Il n’a pas en vue, les persécuteurs ; qu’il a sous les yeux ; mais il flaire de loin ceux que son œil ne pourrait découvrir ; car il le sait, « Nous n’avons point à lutter contre la chair et le sang, mais contre les principautés et les puissances, contre les dominateurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits de malice répandus dans l’air ab. » Voilà le sens donné à ces mots« De loin. » Il est dit : « Il flaire », expression bien choisie, à cause du prince de la puissance répandue dans l’air. L’odorat perçoit toutes les odeurs bonnes ou mauvaises. Il flaire donc le combat, celui qui s’aperçoit que le prince des puissances de l’air agit sur les fils de la défiance ac. S’ils le poursuivent de leur haine ou veulent le faire tomber dans leurs pièges, il attend ces esprits méchants, les combat avec les armes spirituelles, et non avec les armes qui protègent le corps, car il ne lutte pas contre la chair et le sang, c’est-à-dire contre les hommes méchants et corrompus que son œil peut apercevoir. « Le tonnerre et les clameurs des chefs. » Il faut sous-entendre : « il flaire. » Le tonnerre, je pense, est ici nommé, à cause de l’air où sont répandus les esprits méchants. Ces esprits ne sont point appelés les maîtres du monde, comme s’ils gouvernaient le ciel et la terre ; mais dans le sens indiqué par l’Apôtre. Afin qu’on n’entende point ainsi sa pensée, il explique aussitôt en quoi ils sont les maîtres du monde.« De ce monde de « ténèbres », c’est-à-dire des impies. À ceux d’entre eux qui s’étaient convertis au Seigneur il écrivait : « Vous étiez autrefois ténèbres, vous êtes « maintenant lumière dans le Seigneur ad. » Il dépend donc de chacun de nous d’être ou ténèbres ou lumière : toutefois l’homme est ténèbres par lui-même, par les péchés qu’il commet ; tandis qu’il est lumière, non en lui-même mais dans le Seigneur, qui a répandu en lui une si vive lumière, que ses ténèbres dit Isaïe, sont comme l’éclat du midi ae. Le Psalmiste dit aussi : « Vous éclairerez mes ténèbres, af. » Ceux donc que l’Apôtre appelle les maîtres du monde, rectores, sont en ce passage appelés les chefs, duces. C’est sous leur conduite que les ténèbres, c’est-à-dire les impies, persécutent les justes, ceux qui souffrent persécution pour la justice, non ceux qui recueillent dans la souffrance les fruits de leur impiété ou de leur malice. Le martyr flaire les cris de ces chefs, non pas comme s’ils retentissaient à ses oreilles ; c’est la foi qui les fait vibrer au fond de son cœur, et lui révèle toutes les manœuvres secrètes du démon et de ses anges contre les serviteurs de Dieu. D’où cette parole de l’Apôtre : « Nous n’ignorons pas sa malice ag. » Mais à ces cris des chefs sont toujours fermées les oreilles des infidèles.

26. « Est-ce ta sagesse qui a donné à l’épervier son plumage ? » comme la sagesse de Dieu, qui est le Christ, forme peu à peu en nous l’homme nouveau qui doit avoir sa conversation dans les cieux ? « Il reste immobile, les ailes étendues, et les yeux fixés vers le midi. » La charité dégagée de tout bien charnel, s’attache à son double objet : il demeure inébranlable dans la foi, et loin de se confier en lui-même, il met en Dieu toutes ses espérances, rapportant tout à Celui dont l’amour embrase son cœur ; afin de conserver en lui tout son courage ah, il s’écrie : « Ne seras-tu pas soumise au Seigneur, ô mon âme ? Il est mon refuge, oui, le Seigneur est mon refuge et mon appui : je ne serai point ébranlé ai. »

27. « Est-ce à ton commandement que l’aigle s’élèvera dans les nuées ? » Comme le lui a commandé Celui qui a dit : « Et quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai tout à moi aj. » Il allait mourir pour nous, et après sa résurrection monter au ciel : « Partout où sera le corps, dit-il, là se rassembleront les aigles ak. » Car il a rassasié de biens surnaturels celui dont la jeunesse se renouvellera comme celle de l’aigle al. L’élévation de l’aigle peut se rapporter aussi à ce passage de saint Paul : « Si nous sommes « emportés comme hors de nous-même, c’est pour « Dieu ; » comme le passage suivant relatif au vautour se rapporte à cet autre du même l’Apôtre « Si nous sommes plus retenus, c’est pour vous am. » Le voici : « Et que le vautour attendra près de son nid perché sur les rochers ? » Il n’exprime plus l’état d’une âme qui s’élève dans les contemplations d’un saint ravissement, mais le dévouement de celle qui, en des voies moins élevées, s’occupe avec patience du salut des hommes et qui veut que les impies morts à la grâce soient justifiés parla parole, comme dévorés par elle, pour entrer dans le corps de l’Église. On sait que le vautour se nourrit de cadavres. C’est pourquoi il est près de son nid où il dépose ses veufs, figure des œuvres qu’il faut accomplir en cette vie. Il est « sur le rocher ; » car après avoir dit : « Si nous sommes plus retenus, « c’est pour vous », l’Apôtre ajoute immédiatement : « Car la charité du Christ nous presse an. » « Or, la pierre était le Christ ao. – Il attendra immobile. » C’est bien la même pensée que dans ce passage : « Je me sens pressé des deux côtés je voudrais mourir et être avec Jésus-Christ, ce qui est sans contredit le meilleur », et se rapporte à l’élévation de l’aigle. D’un autre côté, comme le vautour attendant près de son nid « Je veux vivre encore, ce qui est nécessaire pour vous ap. » Or, comme la pierre désigne encore l’Église tout entière, la pointe du rocher, c’est le chef de l’Église. Voilà pourquoi Simon fut appelé Pierre par Notre-Seigneur aq. Les expressions qui suivent expriment cette pensée

28. « Dans les cavités, sur la pointe des rochers. » La pointe désigne notre chef, le creux du rocher signifie la vie cachée en Dieu avec Jésus-Christ ar. « Et là il cherche sa proie », selon ce qui fut dit à Pierre : « Tue et mange as ; » afin d’incorporer à l’Église ceux d’entre les Gentils qui devaient croire.

29. « Son regard plonge dans le lointain ;

30. « Et ses petits roulent dans le sang », L’espérance d’une vie immortelle dans le séjour de l’éternité dirige au loin son intention, quoique ses actes extérieurs semblent se traîner dans les défaillances de la nature : le doute vient quelquefois l’agiter ; l’ignorance, inhérente à l’esprit humain, l’empêche de voir le mérite réel que. Dieu attache à son dévouement et à son zèle ; mais comme son regard découvre dans le lointain le salut éternel, il sait toujours agir avec une charité entièrement désintéressée. Et s’il a donné ses soins, distribué ses trésors à des hommes qui, en renonçant au démon, sont complètement morts au monde, il s’empresse autour d’eux par le ministère de la parole et multipliant ses discours, il unit au corps de l’Église ces hommes si bien disposés. Aussi est-il dit encore : « Ils apparaissent soudain, là où gisent les cadavres. »

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