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Joshua 8
X. (Ib 8, 2.) Quand la guerre est-elle juste ? – L’ordre donné par Dieu à Josué d’établir une embuscade par-derrière, c’est-à-dire de placer des guerriers qui dresseraient des embûches à l’ennemi, nous fait voir que cette tactique n’est pas défendue dans les guerres légitimes : l’homme juste doit donc avant tout se préoccuper de faire la guerre uniquement pour la justice, et contre celui à qui il lui est permis de la faire ; car cela n’est pas permis contre tout le monde. Or, lorsqu’on entreprend une guerre juste, peu importe, au point de vue de la justice, qu’on remporte la victoire en bataille rangée ou par une ruse heureuse. On définit ordinairement les guerres justes, celles qui ont pour objet de venger des injures, soit glie la ville ou la nation qu’on attaque, ait négligé de réparer les injustices commises par les siens, soit qu’elle n’ait pas rendu ce qui a été pris injustement. Il est évident qu’on doit aussi considérer comme une guerre juste, celle que Dieu commande : car il n’y a pas d’iniquité en lui, et il sait ce qu’il convient de faire à chacun a. Dans une guerre de ce genre, le chef de l’armée et le peuple lui-même sont moins les auteurs de la guerre que les exécuteurs des desseins de Dieu. XI. (Ib 8 4-8.) Toute volonté de tromper constitue-t-elle un mensonge? – Josué en envoyant trente mille guerriers prendre la ville de Gaï, s’adresse à eux en ces termes : « Vous dresserez une embuscade derrière la ville, et vous ne vous éloignerez pas beaucoup de la ville, et vous vous tiendrez tout prêts ; et moi, et tout le peuple avec moi, nous nous approcherons de la ville. Et lorsque les habitants de Gaï sortiront pour venir à notre rencontre, comme auparavant, nous fuirons devant eux. Et quand ils nous poursuivront, nous les attirerons de la ville, et ils diront : Ceux-ci fuient devant nous, comme auparavant. Vous sortirez alors de votre embuscade, et vous entrerez dans la ville. Vous agirez suivant ces paroles. Tel est l’ordre que je vous donne. » Il faut voir si toute volonté de tromper doit être considérée comme un mensonge ; et dans le cas où il en serait ainsi, s’il est permis de mentir, quand celui qu’on trompe mérite d’être trompé. Si, même alors, le mensonge ; n’est pas permis, il reste à chercher quelque raison mystérieuse qui excuse de mensonge cette ruse de guerre.
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