‏ Leviticus 21:10

LXXIX. (Ib 21, 10.) Sur le nom du grand-prêtre et l’onction de son sacerdoce. – « Le grand-prêtre entre ses frères », c’est-à-dire, celui qui est grand parmi ses frères, celui à qui seul appartient la dignité de grand-prêtre ; « sur la tête du quel a été répandue l’huile de l’onction, oleochristo. » C’est le nom que l’Écriture donne à cette huile.

LXXX. (Ib 21, 10.) Sur les vêtements du grand-prêtre. – « Et dont les mains ont été consacrées pour revêtir les vêtements. » Il ne peut être question ici que des vêtements sacerdotaux, décrits précédemment avec un soin si minutieux.

LXXXI. (Ib, 21, 10-11.) Sur la défense faite au grand prêtre de prendre part au deuil de son père et de sa mère. – « Il n’ôtera point la mitre de dessus sa tête, et ne déchirera point ses vêtements, et n’approchera point de toute âme morte. » On voit ici la réitération de la défense adressée au prêtre de prendre part à des funérailles, en ôtant la mitre qui couvrait sa tête et en déchirant ses vêtements. Déchirer ses vêtements, était en effet, une pratique de deuil usitée chez les anciens, comme on le voit par ce qui est rapporté de Job, lorsqu’on lui annonce que ses enfants venaient d’être écrasés a. Ôter la mitre de dessus sa tête pouvait passer pour une marque de deuil, parce que c’était se dépouiller d’une parure. Mais quel est le sens de ce passage : « Il n’approchera d’aucune âme morte ? » Comment un corps mort peut-il s’appeler une âme morte ? Question d’une solution vraiment difficile ; et cependant cette manière de parler, inouïe parmi nous, est d’un usage fréquent dans l’Écriture. Séparé de l’âme, le corps prend donc le nom de celle qui le dirigeait autrefois, parce qu’il doit lui être rendu au, jour de la résurrection ; de même que l’édifice qu’on nomme église, conserve ce nom, lors même que l’Église, c’est-à-dire l’assemblée formée d’hommes, est sortie de son enceinte. Mais comme le corps ne prend jamais le nom de l’âme, tant que l’homme est en vie, n’est-ce point chose étonnante qu’il prenne ce nom, quand il est séparé d’elle par la mort ? Si nous entendons cette mort de l’âme dans le sens de sa séparation d’avec le corps, en sorte que l’on dise l’âme morte, non que sa nature ait péri, mais parce qu’elle est morte au corps dont elle n’use plus, bien qu’elle vive dans ce qu’elle a d’essentiel ; de la même manière que l’Apôtre dit que nous sommes morts au péché b, non que notre nature ait péri, mais parce que nous n’usons plus du péché : comment comprendre cette défense faite au prêtre d’approcher d’une âme morte, puisqu’on peut bien approcher d’un corps mort, mais non d’une âme qui en est séparée ? L’Écriture nommerait-elle âme cette vie du temps qui a cessé évidemment dans un cadavre, dont s’est échappée une âme immortelle ? Ce n’est pas que cette vie fût l’âme elle-même ; mais, devant sa subsistance due à la présence de l’âme, elle lui aurait emprunté son nom : c’est ainsi, comme nous l’avons déjà dit c en parlant du sang, qu’il faut entendre ce passage : « L’âme de toute chair c’est son sang d. » Or, dans un cadavre le ; sang lui-même est mort ; car il ne quitte pas le corps en même temps que l’âme. L’Écriture défend donc formellement au grand-Prêtre de prendre part à la sépulture, même de son père et de sa mère, mais cette défense, elle ne l’étend pas au prêtre de second ordre. Car elle ajoute : « Il ne deviendra pas impur en approchant de son père et de sa mère. » Et voici l’ordre logique des mots : « Il ne deviendra pas impur en approchant de son père, ni en approchant de sa mère. »
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