‏ Leviticus 24

LXXXVII. (Ib 24, 15.) Sur le blasphème. – « Celui qui maudira son Dieu, portera son péché ; mais que celui qui nomme le nom du Seigneur, soit puni de mort. » On dirait que maudire son Dieu et nommer le nom du Seigneursont.deuxchoses différentes ; que l’une est un péché, mais que l’autre est un crime si énorme, qu’il mérite la mort. Il faut admettre cependant qu’il s’agit du nom du Seigneur prononcé avec malédiction. Quelle est donc la différence entre le péché d’une part, et ce qui d’autre part est considéré comme un si grand crime ? Cette répétition aurait-elle pour but de montrer que le blasphème n’est pas seulement un péché, mais encore un crime si considérable qu’il doit être puni de mort ? Ce qui fait l’obscurité de ce passage, c’est la forme disjonctive qui y est employée, l’Écriture disant : «mais que celui qui nomme », au lieu de «car celui qui nomme, etc. » A le bien prendre, c’est encore une locution à noter.

LXXXVIII. (Ib 24, 17.) Sur l’homicide. – « Que l’homme qui a frappé l’âme d’un homme quelconque, et l’a fait mourir, soit puni de mort. » Nous ne lisons pas : Quiconque a frappé un homme, mais l’âme d’un homme, et l’a fait mourir ; et pourtant c’est plutôt au corps de l’homme que les coups se font sentir, suivant cette parole du Seigneur. « Ne craignez pas ceux qui donnent la mort au corps a. » Selon son habitude, l’Écriture désigne donc ici, sous le nom d’âme, cette vie du corps dont l’âme est le soutien, et par cette expression, elle a voulu faire comprendre que l’homicide est celui qui frappe l’homme dans son âme, c’est-à-dire dans sa vie. Mais pourquoi ajouter : «et l’a fait mourir », si les caractères de l’homicide sont suffisamment indiqués par ces mots, que l’homme a été frappé dans son âme, c’est-à-dire privé de la vie par son agresseur ? L’Écriture a-t-elle voulu expliquer en quel sens elle avait dit que l’âme de l’homme avait été frappée, et ces mots : « et l’a fait mourir », ne signifient-ils pas : au point que la mort s’en est suivie ? C’est en effet ce qu’elle veut dire par cette phrase : frapper l’âme d’un homme.

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