‏ Numbers 18

XXXI. (Ib 18, 1.) Le mot péché employé dans le sens de sacrifice pour les péchés. – « Le Seigneur dit à Aaron : Vous recevrez les péchés de ce qui est saint, toi et tes fils, et la maison de ton père avec toi ; et vous recevrez les péchés de votre sacerdoce ; toi et tes fils. » Ces péchés sont ce qu’on appelle les sacrifices pour les péchés. Par conséquent « les péchés de ce qui est saint », ne veut pas dire les péchés des saints ; maison les appelle péchés parce que ce sont des sacrifices pour les péchés : et on dit, de ce qui est saint, parce qu’ils sont offerts dans le Sanctuaire ; de là leur nom : « les péchés de ce qui est saint. Les péchés de votre sacerdoce » signifient également les sacrifices offerts pour les péchés, sacrifices dont les victimes, selon la déclaration formelle du Lévitique, appartiennent de droit au prêtre a.

XXXII. (Ib 18, 12.) Tous les premiers fruits, présentés au Seigneur, sont réservés aux prêtres. – « Tous les premiers fruits, primogenita, qui sont « dans leur terre, et qu’ils auront apportés au Seigneur, seront à toi. » Primogenita ne signifie pas ici les premiers-nés des animaux, car on les désigne en grec par le mot πρωτότοκα, tandis que primogenita a pour terme correspondant πρωτογενήματα, Mais le latin n’a pas deux mots pour exprimer ces objets. De là vient que plusieurs interprètes ont traduit πρωτογενήματα par prémices : mais c’est à tort, car les prémices se nomment en grec απαρκαἰ, et renferment un sens différent. Voici donc la différence tranchée qui distingue ces trois choses : πρωτότοκα désigne les premiers-nés des animaux, et même des hommes ; πρωτογενήματα les premiers fruits obtenus de la terre, soit des arbres, soit de la vigne ; les prémices enfin, les premiers fruits tirés de la terre, il est vrai, mais rentrés des champs, comme ce qu’on tirait d’abord de la pâte, du grenier, du tonneau ou de la cuve.

XXXIII. (Ib 19, 1-22.) Significations figuratives des prescriptions de la Loi, relatives à la Vache rousse et à l’eau d’expiation. – Nous ne pouvons nous abstenir de parler de la génisse rousse, dont la cendre doit, aux termes de la Loi, servir à l’eau d’aspersion et à la purification de ceux qui ont touché un mort ; car elle est une figure éclatante du nouveau Testament ; et cependant nous ne pouvons, pressés comme nous sommes, parler assez dignement d’un mystère aussi sublime. D’abord, qui ne serait frappé du ton solennel avec lequel l’Écriture aborde ce sujet ? et qui ne se sentirait très-vivement excité à sonder les profondeurs de ce mystère ? « Le Seigneur parla encore à Moïse et à Aaron, et leur dit : Voici la distinction de la Loi entre toutes les choses que le Seigneur a établies. » Il est évident qu’une distinction ne se produit qu’entre deux ou plusieurs objets : une chose ne peut être distinguée d’elle-même. Or, il n’est pas question ici d’une distinction par rapport à un objet quelconque, puisque l’Écriture ajoute ce mot : « de la Loi ; » ni par rapport à une loi particulière, quelle qu’elle soit ; car, quand l’Écriture formule une loi, elle se sert toujours des expressions suivantes : Voici la loi de telle ou telle chose ; ce qui montre que cette loi n’est pas la Loi générale, où sont contenus tous les commandements ; tandis que, dans ce passage, après avoir dit : « Voici la distinction de la Loi » le texte ajoute : « entre toutes les choses que le Seigneur a établies » non pas évidemment dans la création, mais dans ses commandements. Aussi plusieurs des nôtres ont-ils traduit : « entre tout ce que le Seigneur a commandé. » Si donc cette distinction se produit entre tout ce que le Seigneur a prescrit par la Loi, il n’est pas douteux qu’elle ne soit d’une grande importance et l’on doit voir ici la distinction qui existe entre les deux Testaments. Ce sont, il est vrai, les mêmes objets dans l’Ancien et dans le Nouveau ; mais dans l’un, c’est l’ombre et la figure ; dans l’autre, la révélation et le plein jour de la vérité. Il y a de la différence, non seulement dans les Sacrements, mais encore dans les promesses. Là, Dieu propose des récompenses temporelles, figure mystérieuse de la récompense spirituelle ; ici, ses promesses sont évidemment spirituelles et éternelles à la fois. Mais où voyons-nous, entre les biens temporels et charnels d’une part, et les biens spirituels et éternels de l’autre, une ligne de séparation plus certaine et plus frappante que dans la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ ? Sa mort nous dit assez que la félicité terrestre et passagère n’est pas la grande récompense que nous devons désirer et espérer du Seigneur notre Dieu : car en condamnant son Fils unique à souffrir si cruellement, Dieu distingue manifestement cette félicité, du bonheur que nous devons lui demander et attendre de lui L’immolation de la génisse rousse, racontée dans l’Écriture, est donc un symbole assez frappant de la passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ, ligne de démarcation entre les deux Testaments.

2. « Le Seigneur parla à Moïse et à Aaron, et leur dit : Voici la distinction de la Loi entre toutes les choses que le Seigneur a établies : » puis viennent les ordres de Dieu : « Parle, dit-il, aux enfants d’Israël. » La phrase peut encore être construite de la manière suivante : « Le Seigneur parla encore à Moïse et à Aaron, et leur dit : Voici la distinction de la Loi, entre toutes les choses que le Seigneur a établies quand il disait. » Il n’est pas question ici des choses que Dieu a établies, quand il créait, par exemple, le Ciel et la terre et tout ce qu’ils renferment, mais de tout ce qu’il a établi par sa parole, c’est-à-dire dans les deux Testaments ; puis nous lisons : « Parle aux enfants d’Israël, et qu’ils t’amènent une génisse rousse sans défaut. » La génisse rousse est l’image de la chair du Christ ; son sexe marque l’infirmité de la chair, et sa couleur, le sang de la passion. Ces mots : « qu’ils te l’amènent » nous montrent dans Moïse la personnification de la Loi : car les Juifs se sont imaginé être fidèles à la Loi quand ils ont mis le Christ à mort, pour avoir, suivant eux, profané le sabbat et violé les observances légales. Il n’est pas étonnant que cette génisse doive être exempte de défaut ; car les autres victimes destinées au sacrifice devaient être aussi sans défaut, et toutes figuraient avec elle la chair du Christ. Or, cette chair, semblable à la chair de péché, n’était pas cependant une chair de péché b. Mais dès lors que Dieu a voulu établir clairement ici la distinction de la Loi, c’était peu de dire que la génisse devait être sans défaut, si l’Écriture n’eût ajouté « qu’elle n’aura pas de défaut en elle : » cette répétition n’a pas été peut-être placée là sans dessein, car, en insistant sur le même fait, elle eu est une confirmation sérieuse. Il est cependant une autre interprétation, qui ne s’éloigne pas de la vérité : si l’Écriture dit d’abord que « la génisse sera exempte de défaut » et ensuite « qu’elle n’aura pas de défaut en elle » cela signifierait que la chair personnelle du Christ n’a pas eu de défaut, mais qu’elle en a eu dans les autres, qui sont ses membres. Quelle est en effet, dans cette vie, la chair exempte de péché, sinon celle-là seule qui n’a pas de défaut en soi ? « Et le joug n’a pas été posé sur elle. » La chair du Christ n’a point en effet porté le joug de l’iniquité, elle est venue opérer la délivrance de ceux qu’elle y a trouvés soumis et elle a brisé leurs fers, suivant ces paroles qui s’adressent au Christ. « Vous avez brisé mes chaînes, je vous offrirai en sacrifice une victime de louanges c. » Celui qui avait le pouvoir de donner sa vie et de la reprendre  d, n’a point porté le joug sur sa chair.

3. Le texte ajoute : « Et tu la donneras au prêtre Eléazar. » Pourquoi pas à Aaron ? N’était-ce point une annonce figurative que la passion du Seigneur ne devait pas arriver dans ce temps-là, mais sous les successeurs du sacerdoce d’alors ? « Et ils la jetteront hors du camp : » c’est ainsi que le Sauveur fut conduit hors de la ville pour souffrir sa passion. Quant à ces mots : « Dans un lieu pur » ils signifient que le Christ est mort innocent. « Et ils l’immoleront devant lui » c’est ainsi que la chair du Christ fut immolée en présence de ceux qui allaient devenir les prêtres du Seigneur sous le Testament nouveau.

4. « Eléazar prendra de ce sang, et il en fera sept fois l’aspersion vers la face du tabernacle du témoignage. » Ce rit est la preuve que le Christ a, conformément aux Écritures, répandu son sang pour la rémission des péchés e. « Vers la face du tabernacle du témoignage » c’est-à-dire, que tout dans ce grand évènement, est arrivé selon le témoignage que Dieu lui-même avait rendu par avance. Enfin « sept fois » nombre sacré qui signifie la sanctification spirituelle opérée parle sang du Christ.

5. « Et ils la brûleront en sa présence. » Je pense que ce rit est un symbole de la résurrection. Car le feu tend de sa nature à monter, et à transformer en sa substance ce qu’il brûle. Cremare, brûler, vient d’ailleurs d’un mot grec qui veut dire : suspendre, entraîner après soi. L’Écriture ajoute : « en sa présence » c’est-à-dire, en présence du prêtre : paroles qui sont placées là, ce me semble, pour marquer l’apparition du Christ ressuscité à ceux qui devaient avoir part au sacerdoce royal. Ce qui suit : « On brûlera sa peau et ses chairs, et son sang avec ses excréments » explique en détail la manière dont on brûlera la victime ; ce passage renferme en même temps de mystérieuses significations : la peau, les chairs et le sang sont une figure de la substance mortelle du corps de Jésus-Christ ; et le mépris et les outrages du peuple, figurés, à mon sens, par les excréments de la victime, doivent tourner à la gloire du Christ, symbolisée à son tour par la flamme du bûcher.

6. « Le prêtre prendra ensuite du bois de cèdre, de l’hysope et de l’écarlate, et il les jet » fera au milieu du feu où brûle la génisse. » Le bois de cèdre est le symbole de l’espérance, qui doit toujours habiter dans les cieux. L’hysope, plante modeste qui fixe ses racines dans le rocher, est l’image de la foi. L’écarlate, qui emprunte au feu ses vives couleurs, figure la charité, qui n’est autre que la ferveur de l’esprit. Voilà les trois choses, que nous devons jeter dans la résurrection du Christ comme dans une sorte de foyer embrasé, afin que notre vie soit cachée avec la sienne, selon ce mot de l’Apôtre « Votre vie est cachée en Dieu avec le Christ f. »

7. « Le prêtre lavera ses vêtements, et son corps dans l’eau ; il entrera ensuite dans le camp, et sera impur jusqu’au soir. » Que signifie cette ablution du corps et des vêtements, si ce n’est la pureté extérieure et intérieure à la fois ? Voilà pour le prêtre. On lit ensuite : « Et celui qui la brûlera, lavera ses vêtements et son corps dans l’eau, et il sera impur jusqu’au soir. » Cet homme qui brûle la victime est, selon moi, la figure de ceux qui ensevelirent la chair du Christ, la préparant ainsi à la résurrection comme à une sorte de bûcher glorieux.

8. « Et un homme pur ramassera la cendre de la génisse, et la placera hors du camp dans un lieu pur. » Que devons-nous entendre par la cendre de la génisse, en d’autres termes, par les restes de la victime immolée et livrée aux flammes, si ce n’est la renommée glorieuse qui a suivi la passion et la résurrection du Christ ? « Car des restes demeurent à l’homme pacifique g. » En effet, le Christ était une sorte de cendre, parce qu’il passait, aux yeux de ceux qui n’avaient pas la foi, pour un mort digne de mépris ; et néanmoins il purifiait en même temps les âmes, en qui existait la foi à sa résurrection. Et comme cette renommée jeta son éclat le plus vif parmi ceux qui vivaient au milieu des gentils, sans appartenir au peuple, juif, j’estime que c’est la raison d’être de ces paroles : « Et un homme pur ramassera la cendre de la génisse ; » cet homme sera évidemment pur de la mort du Christ, qui fut le crime des Juifs. « Et il la placera dans un lieu pur » c’est-à-dire qu’il la traitera avec honneur ; cependant il la portera « hors du camp » parce que la gloire de l’Évangile a brillé en dehors des cérémonies célébrées chez les Juifs. « Et l’assemblée des enfants d’Israël la conservera, c’est l’eau de l’aspersion, elle purifie. » Dieu déclare ensuite avec plus de clarté la manière dont on faisait avec cette cendre l’eau d’aspersion, qui effaçait l’impureté contractée au contact des morts : image assurément de la purification des iniquités qui se commettent dans cette vie toujours morte ou mourante.

9. Ce qui vient ensuite est surprenant : « Et celui, dit l’Écriture, qui ramassera la cendre de la génisse, lavera ses vêtements, et il sera impur jusqu’au soir. » Comment l’action de cet homme, qui était pur auparavant, le rendra-t-elle impur ? N’est-ce point une figure de ce qui se passe dans la foi chrétienne, où ceux-mêmes qui se croient à l’abri de toute souillure apprennent à se connaître, car « tous ont péché et ont besoin de rendre gloire à Dieu, parce qu’ils ont été justifiés gratuitement par le sang du Christ h ? » Cet homme n’est cependant pas tenu de laver son corps, mais seulement ses habits : je crois que la démarche qu’il accomplit en ramassant la cendre et la plaçant dans un lieu pur, entendue dans le sens spirituel, signifie qu’il était déjà purifié intérieurement : c’est ainsi que Cornélius, entendant Pierre et croyant à sa prédication, fut purifié d’une manière si parfaite, que le Saint-Esprit lui fut donné, même avant le baptême visible, ainsi qu’à tous ceux qui étaient là i. Il ne négligera point cependant de recevoir le sacrement qui se donne sous une forme sensible ; ce fut pour lui la purification extérieure, une sorte d’ablution de ses vêtements. « Et ce sera, dit le texte sacré, une loi éternelle pour les enfants d’Israël et pour les prosélytes qui se sont joints à eux. » Qu’est-ce que ces paroles nous font voir, si ce n’est que le baptême, figuré symboliquement par l’eau d’aspersion, profitera également aux Juifs et aux Gentils, c’est-à-dire, aux enfants d’Israël et aux prosélytes, les uns étant comme les rameaux naturels de l’arbre, et les autres, une sorte d’olivier sauvage greffé sur le tronc vigoureux j ? Mais qui ne serait étonné de voir qu’il est dit de l’un et de l’autre, après qu’ils se sont lavés : « Il sera impur jusqu’au soir ? » Et ce n’est pas seulement dans cette circonstance, mais dans toutes ou presque toutes les purifications semblables, que l’Écriture se sert des mêmes expressions. Je ne sache pas qu’on puisse donner à cette particularité une interprétation différente de celle-ci : c’est que tout homme, après la rémission la plus entière de ses fautes, contracte, en demeurant dans cette vie, les imperfections qui le rendent impur, jusqu’à la fin de cette même vie ; qui est pour lui comme le soir d’un jour.

10. L’Écriture décrit ensuite la manière dont doit se faire, avec l’eau d’aspersion, la purification des hommes devenus impurs : « L’âme, dit-elle, de quiconque aura touché un mort, sera impure pendant sept jours ; cet homme se purifiera le troisième et le septième jour, et il sera pur. » Ici encore je ne vois pas ce qu’on peut entendre par le contact d’un mort, sinon l’iniquité de l’homme. L’impureté qui dure sept jours se rapporte, je pense, à l’âme et au corps ; à l’âme, pour le nombre ternaire ; du corps pour le nombre quatre. Le motif pour lequel il en est ainsi demanderait de longs développements. C’est en ce sens que j’interprète ces paroles du Prophète : « Je ne montrerai pas d’aversion après trois et quatre impiétés k. » Viennent ensuite ces mots : « S’il n’est pas purifié le troisième et le septième jour, il ne sera pas pur. Quiconque aura touché le corps mort d’un homme, et sera mort, et n’aura pas été purifié » c’est-à-dire, sera mort avant d’avoir été purifié de ce contact, « souillera le tabernacle du Seigneur : cette âme sera retranchée d’Israël. » Il est extrêmement difficile de trouver dans les livres de Moïse quelque chose de plus formel en faveur de la vie de l’âme après la mort. Ici, en effet, l’Écriture nous dit que si cet homme est mort avant d’être purifié, son impureté demeure, et que cette âme est retranchée d’Israël, en d’autres termes, de la société du peuple de Dieu. Or, que veut-elle nous faire entendre par là, sinon que le châtiment pèse sur cette âme, même après la mort, quant au temps de la vie elle n’a pas été purifiée par ce sacrement qui est la figure du baptême chrétien ? « Il sera impur, dit le texte sacré, parce que l’eau d’aspersion n’a pas été répandue sur lui ; son impureté est encore en lui. » Encore, c’est-à-dire, même après la mort. Quant à ces mots, cités plus haut : « Il a souillé le temple du Seigneur » comprenez : autant qu’il était en lui de le faire. C’est ainsi que l’Apôtre dit : « N’éteignez point l’Esprit l » quoiqu’il soit impossible à l’homme de réaliser ce crime. Si le tabernacle eût été réellement souillé, Dieu n’aurait pas manqué d’ordonner qu’on le purifiât.

11. Dieu prescrit ensuite la manière dont doivent être purifiés ceux qui sont devenus impurs au contact des morts, image des œuvres mortes ou du péché : « Ils prendront, dit-il, pour cet homme impur de la cendre de la génisse brûlée pour la purification, et ils verseront sur elle » c’est-à-dire, sur cette cendre, « de l’eau vive dans un vase ; puis un homme pur, prenant de l’hysope et la trempant dans l’eau, fera des aspersions sur la maison, sur les vases, et sur toutes les âmes qui seront là, et sur celui qui aura touché un os humain, ou un blessé, ou un mort, ou un tombeau ; et le pur purifiera l’impur le troisième et le septième jour ; et celui-ci sera purifié le septième jour, et lavera ses vêtements, et se lavera lui-même dans l’eau, et il sera impur jusqu’au soir. » Il est évident que Peau d’aspersion n’est pas celle qui devait servir à laver les vêtements. « Et il se lavera dans l’eau : » cette eau, est, je pense, l’eau spirituelle, en figure toutefois, non en réalité. Car, sans aucun doute, elle était visible, comme toutes les ombres des choses à venir. Mais celui qui reçoit en bonne disposition la purification du sacrement de baptême dont l’eau d’aspersion était la figure, acquiert même la purification spirituelle ou invisible de la chair et de l’âme, devenant ainsi pur de corps et d’esprit. L’aspersion de l’eau devait se faire avec l’hysope, cette plante qui, disions-nous, est l’image de la foi. Or, ceci peut-il nous rappeler autre chose que ce qui est rapporté dans l’Écriture : « Que Dieu purifiait leurs cœurs parla foi m ? » Sans la foi, en effet, le baptême n’est d’aucune utilité. L’homme pur qui doit, aux termes de la Loi, faire cette aspersion, est la figure des ministres qui tiennent la place de leur Seigneur, l’homme pur par excellence. Ce sont ces ministres, en effet, qui sont désignés dans la suite du texte : « Et celui qui répandra l’eau d’aspersion lavera ses vêtements » c’est-à-dire qu’il sera pur, même de corps. « Et celui qui aura touché l’eau d’aspersion, sera impur jusqu’au soir. Et toute chose que cet homme impur aura touchée, sera impure ; et l’âme qui l’aura touché, sera impure jusqu’au soir. » J’ai déjà dit plus haut le sens qu’il faut attacher à ces mots : « jusqu’au soir. »

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