‏ Numbers 22

XLVI. (Ib 22, 4-6.) Des Moabites et des Madianites. – Suivant le récit de l’Écriture, après qu’Israël eut vaincu les Amorrhéens et se fut emparé de toutes leurs villes, Batac, roi des Moabites, envoya des ambassadeurs à Balaam pour l’inviter à maudire Israël. On voit assez par ce récit que les Moabites ne furent pas tous réduits en servitude par Séon, roi des Amorrhéens, quand il les eut vaincus ; et que la nation des Moabites se conserva jusqu’à l’époque du règne de Balac, roi de Moab. Or, Moab dit aux plus anciens des Madianites : « Ce peuple va maintenant dévorer tous ceux qui sont autour de nous. » Ils ne formaient pas une seule nation, mais deux nations voisines dont l’une avertit l’autre de se tenir en garde contre un danger commun. Moab, en effet, était fils de Loth et d’une de ses filles a ; Madian naquit de l’union d’Abraham avec Céthura b##Rem. Ce n’était donc pas un seul peuple, mais deux nations voisines et limitrophes.

XLVII. (Ib 22, 7-41.) De Balaam. — Que veut dire, l’Écriture, quand elle rapporte que « des divinations étaient dans les mains » de ceux que Balac envoya à Balaam, pour l’amener à maudire Israël ? Est-ce que ces envoyés étaient aussi des devins ? ou bien portaient-ils à Balaam des objets dont il avait besoin pour prophétiser : ce qu’il fallait, par exemple, livrer au feu dans les sacrifices, ou employer de quelque autre manière, objets qui se seraient appelés divinations, parce qu’ils pouvaient servir d’instruments à Balaam ? Cela signifierait-il quelque autre chose ? car cette expression n’est pas claire. Il est bon de noter aussi ce passage : « Dieu vint à Balaam et lui dit : Que sont ces hommes que tu as près de toi etc ? » L’Écriture ne dit pas si cela se passa en songe, quoiqu’elle fasse suffisamment entendre que ce fut pendant la nuit, comme il résulte des paroles suivantes : « Balaam se levant le matin c. » On peut s’étonner que Dieu ait favorisé de révélations un homme pervers ; car, quand même il serait constant que cet évènement eut lieu en songe, la question serait toujours à poser à cause de l’indignité du personnage. Mais Notre-Seigneur Jésus-Christ nous apprend un fait semblable de ce riche, qui se disposait à détruire ses anciens greniers et à en remplir de nouveaux qui seraient plus grands. » « Dieu lui dit : Insensé, cette nuit même on va te reprendre ton âme ; et pour qui sera ce que tu as amassé ? d » Que personne ne se glorifie donc, si Dieu, qui sait comment il faut parler à de tels hommes, lui parle de la même manière, car Dieu peut accorder cette faveur à des réprouvés ; même quand il parle par un ange, c’est lui qui parle.
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