aAp 14, 5

‏ Exodus 1:19-20

LIVRE DEUXIÈME. QUESTIONS SUR L’EXODE

QUESTION PREMIÈRE.

– (Exod 1, 19-20.) Sur le mensonge des sages-femmes. – Les sages-femmes voulant épargner la vie des enfants mâles d’Israël à leur naissance, trompèrent Pharaon par un mensonge, en lui disant que les femmes des Hébreux n’accouchaient pas comme les femmes des Égyptiens ; à ce propos, on demande ordinairement si de pareils mensonges ont reçu la sanction de l’autorité divine, puisqu’il est écrit que Dieu fit du bien à ces sages-femmes : mais pardonna-t-il leur mensonge, en considération de leur humanité ; ou bien jugea-t-il digne de récompense ce mensonge lui-même ? c’est ce qui n’est pas certain. Car autre chose était de sauver la vie aux enfants nouveau-nés, autre chose de mentir à Pharaon : en sauvant la vie à ces enfants, les sages-femmes accomplissaient une œuvre de miséricorde, mais en mentant à Pharaon, elles agissaient dans leur intérêt, et par crainte du châtiment, action digne peut-être de pardon, mais non d’éloge. Ceux dont il est dit : « qu’il ne s’est point trouvé de mensonge dans leur bouche a » n’ont pas vu, ce me semble, dans ce mensonge, un exemple à suivre. Ceux qui mènent une vie bien éloignée de celle des saints, quand ils commettent ces péchés de mensonge, s’y portent d’eux-mêmes par tempérament et à mesure qu’ils avancent en âge, surtout lorsqu’au lieu d’élever leurs espérances vers les biens célestes, ils recherchent exclusivement les biens de la terre. Mais ceux dont la vie est, suivant le témoignage de l’Apôtre, toute céleste b, ne doivent pas régler sur l’exemple des sages-femmes leur manière de parler, quand il s’agit de dire la vérité et d’éviter le mensonge. Au reste, cette question mérite d’être traitée avec un soin particulier, en raison des autres exemples que fournit l’Écriture.

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