‏ Exodus 21:12

LXXIX. (Ib 21, 12) Sur l’homicide volontaire et involontaire.

– « Si quelqu’un frappe un homme au point de le faire mourir, qu’il soit puni de mort. S’il n’a pas voulu la mort de cet homme, mais que Dieu l’ait fait tomber entre ses mains, je te donnerai un lieu où il pourra se réfugier. » On demande quel est le sens de ces paroles : « S’il n’a pas voulu donner la mort, mais que Dieu ait livré entre ses mains. » Ne semblerait-il pas que celui qui commettrait un homicide volontaire, serait dans son droit, si Dieu ne faisait pas tomber la victime en ses mains ? Mais voici la signification de ce passage : quand l’homicide a été involontaire, Dieu seul intervient dans cet acte, et c’est précisément pour exprimer cette pensée, qu’il est dit : « Que Dieu a fait tomber la victime sous les coups » du meurtrier. Mais quand l’homicide a été volontaire, il y a à la fois l’intervention du meurtrier et celle de Dieu qui livre la victime entre ses mains. Dans le premier cas, apparaît donc exclusivement l’action de Dieu, dans le second, l’action de Dieu et l’action libre, volontaire de l’homme : seulement l’homme n’intervient pas à la manière de Dieu. Dieu en effet n’est que juste, tandis que l’homme est digne de châtiment, non pour avoir tué celui dont Dieu ne voulait pas la mort, mais pour avoir donné la mort injustement. Il n’a pas été l’instrument de la volonté de Dieu, mais l’esclave de sa malice et de sa passion. Dans un seul et même acte se trouvent donc réunis ces deux extrêmes Dieu, dont il faut bénir la justice mystérieuse, et l’homme, qui mérite la punition de son crime. Judas, qui a livré le Christ à la mort a, n’est point excusable, parce que Dieu n’a pas épargné son propre fils et l’a livré pour nous tous b.

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