Exodus 26
CVII. (Ib 26, 1.) Sur le Tabernacle. ▼▼Voir aussi la questions CLXXVII sur le tabernacle.
– Dieu ordonne qu’il soit fait dix rideaux pour le tabernacle : c’est l’image des dix commandements de la Loi. Les rideaux, en raison de leur ampleur, signifient l’accomplissement facile des commandements. Car la charité est la plénitude de la Loi b ; et la charité seule rend facile la fidélité aux préceptes : de là cet éloge de l’expansion de l’âme : « Vous avez élargi le chemin sous mes pas, et mes pieds n’ont pas été affaiblis c. » Mais comme cette sorte de dilatation de l’âme a sa source dans la grâce divine, car l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs d ; comme elle ne vient pas de nous, mais de l’Esprit-Saint, qui nous a été donné ; nous retrouvons ici le nombre mystérieux qui désigne l’Esprit-Saint, par qui est rendu possible l’accomplissement de la loi. La longueur du rideau doit être de vingt-huit coudées. Or, il faut diviser ce nombre par sept, pour avoir la largeur du rideau, qui devait être de quatre coudées. Quatre fois sept, en effet, font vingt-huit. C’est de plus un nombre parfait, car il se compose, comme le nombre six, de ses propres éléments, Quant à ces paroles du texte, si fréquemment répétées : « Tu feras les Chérubins en ouvrage de broderie » quel en est le sens ; sinon qu’une science immense présida à toutes ces choses ; c’est d’ailleurs la signification du mot Chérubin, CVIII. (Ib 26, 7) Sur les onze couvertures de poils de Chèvre, etc. – « Tu feras pour le tabernacle des couvertures de poils ; tu en feras onze. » Ces onze couvertures de poils, c’est-à-dire tissues de poils de chèvres, sont un symbole de la transgression. Pourquoi ? Parce que le nombre onze va au-delà du nombre dix, symbole, à son tour, de la Loi elle-même. Le nombre onze, multiplié par sept, produit soixante-dix-sept : ce dernier chiffre est l’image de la rémission de tous les péchés : « Tu pardonneras, dit le Sauveur, non pas seulement sept fois, mais encore soixante-dix sept fois e » ce chiffre égale aussi le nombre des générations que Saint Luc énumère, après avoir raconté le baptême du Seigneur, en remontant de lui jusqu’à Dieu par l’intermédiaire d’Adam f. Si ces couvertures figurent les péchés, c’est pour que nous nous en confessions et qu’ils soient effacés et couverts parla grâce donnée à l’Église selon cette parole : « Heureux ceux à. qui les iniquités sont remises et dont les péchés sont couverts g. » Dieu ordonne ensuite d’étendre sur ces couvertures des peaux de béliers teintes en ronge. Or, qui ne voit dans le bélier marqué de cette couleur, le Christ lui-même ensanglanté dans sa passion ? Ces peaux teintes en rouge figurent également les saints martyrs, dont les prières obtiennent de Dieu miséricorde pour les péchés de son peuple. Enfin les peaux d’hyacinthe, qui forment la dernière couverture, sont une image du printemps éternel de la vie bienheureuse. CIX. (Ib 26, 17 selon les Septante.) Sur les coins qui assujettissaient les colonnes du tabernacle. – « Tu feras à chaque colonne, deux petits coudes opposés l’un à l’autre » c’est-à-dire, un d’un côté de la colonne, et l’autre de l’autre. Ces petits coudes sont nos coins vulgaires, comme il s’en trouve aux colonnes des pressoirs, contre lesquelles s’appuient les pièces de bois qui supportent les cuves. On leur a donné ce nom, par analogie avec la situation d’un homme, qui, étant couché à table, est appuyé sur le coude. CX. (Ib 26, 21.) Sur la base et le chapiteau des colonnes. – « Tu feras deux bases à chacune des colonnes. » Il semble que l’Écriture ne parle pas seulement ici des bases sur lesquelles sont assises les colonnes, mais encore des chapiteaux qui en forment le couronnement. C’est pourquoi nous lisons : Tu feras « deux bases à une colonne pour ses deux parties. » Que signifient en effet ces derniers mots, sinon la partie inférieure et la partie supérieure ? CXI. (Ib 26, 23.) Sur les huit colonnes dressées derrière le tabernacle. – Après avoir dit qu’il y aura six colonnes derrière le tabernacle, l’Écriture ajoute que les colonnes seront au nombre de huit et les bases, selon l’explication qui nous venons de donner, au nombre de seize. En ajoutant aux six colonnes mentionnées d’abord les deux colonnes des angles, on a le même chiffre total. CXII. (Ib 26, 33.) Sur le Saint et le Saint des Saints. – « Le voile vous servira de séparation médiane entre le Saint et le Saint des Saints » en d’autres termes, le voile dont il est question actuellement, suspendu à quatre colonnes, séparera le Saint du Saint des Saints. L’épître aux Hébreux fait voir la différence qui existait entre ces deux parties de Tabernacle h. À l’intérieur, au-delà du voile, était le Saint des Saints, qui contenait l’Arche d’alliance ; au-dehors, se trouvaient la table et le candélabre, qui avec les autres objets, sur la confection desquels Dieu avait donné ses ordres précédemment, formaient le Saint, et non le Saint des Saints. L’extérieur du voile était le type de l’ancien Testament ; l’intérieur, le type du nouveau : car l’un et l’autre se découvrent, dans l’ancien Testament, exprimés dans les faits et figurés d’une manière symbolique. Ainsi le Saint est la figure de la figure ; car il est le type de l’ancien Testament ; tandis que le Saint des Saints est la figure de la vérité elle-même, puisqu’il est le type du nouveau Testament. Tout l’ancien Testament nous présente des figures dans ces objets et ces observances dont la fidèle exécution est prescrite.
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