‏ Exodus 7:3

XVIII. (Ib 7, 3.) Endurcissement du cœur de Pharaon.

– Dieu dit à plusieurs reprises : « J’endurcirai le cœur de Pharaon » et il donne pour ainsi dire la raison de sa manière d’agir : « J’endurcirai, dit-il, le cœur de Pharaon, et j’accomplirai mes merveilles et mes prodiges en Égypte » On dirait que l’endurcissement du cœur de Pharaon est comme la condition indispensable à la multiplication ou à l’accomplissement des prodiges de Dieu en Égypte. Dieu sait donc se servir des cœurs mauvais, pour l’instruction ou l’utilité des bons. Et quoique le degré de malice dans chaque cœur, ou autrement, le penchant de chacun au mal, soit le résultat d’un vice personnel, issu du libre choix de la volonté ; cependant, pour que le cœur soit porté au mal dans un sens quelconque, il y a des causes qui agissent sur l’esprit : l’existence de ces causes ne dépend, pas de l’homme ; mais elles proviennent de cette providence cachée, assurément très juste et très-sage, par laquelle Dieu règle et dispose tout ce qu’il a créé. Ainsi, que Pharaon eût un cœur capable de trouver dans la patience de Dieu un excitant, non au bien mais au mal, ce fut en lui un vice personnel ; mais quant aux événements qui déterminèrent ce cœur si dépravé à s’opposer aux ordres de Dieu, car c’est là, à proprement parler, l’endurcissement, puisqu’au lieu de céder humblement, Pharaon résistait avec obstination, ils furent une permission de la divine sagesse, qui préparait à ce cœur un châtiment, non-seulement mérité, mais évidemment plein de justice, et on les hommes craignant Dieu trouveraient une leçon. Étant proposée, par exemple, une récompense pour la perpétration d’un homicide, l’avare et celui qui, méprise la fortune seront mus dans un sens différent ; l’un sera porté à commettre le crime ; l’autre à s’en défendre : la proposition du bénéfice à retirer n’était cependant au pouvoir d’aucun des deux. C’est ainsi qu’il se présente, pour les méchants, des causes d’agir qui ne sont point en leur pouvoir, mais qui les trouvant déjà engagés dans leurs propres vices et par suite d’un choix antérieur de la volonté, les portent à suivre leurs penchants. Toutefois il faut bien voir si ces paroles : « J’endurcirai » ne peuvent aussi signifier : je montrerai combien son cœur est dur.

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