Genesis 32:7-10
CII. (Ib 32, 6-12.) Crainte de Jacob devant Esaü. – Quand on annonce à Jacob que son frère vient au-devant de lui avec quatre cents hommes, il est troublé, hors de lui-même et saisi d’une frayeur extrême. Il croit bien faire dans son trouble de partager sa famille et de la disposer en deux bandes. On peut demander ici comment il eut foi aux promesses divines, puisqu’il dit : « Si mon frère vient à détruire la première bande, la seconde pourra échapper » ? Mais Dieu ne pouvait-il permettre à Esaü de mettre le désordre dans le camp de son frère, afin de se montrer lui-même après celte épreuve, de délivrer Jacob et d’accomplir ce qu’il lui avait promis ? Nous avons aussi besoin de cet exemple pour apprendre que tout en mettant notre confiance en Dieu, nous devons faire néanmoins tout ce qui est possible à l’homme pour protéger notre vie, dans la crainte qu’en négligeant ces précautions, nous ne soyons trouvés coupables de tenter Dieu. Il faut enfin après cela donner son attention à ces autres paroles de Jacob : « Dieu de mon père Abraham, dit-il, Dieu de mon père Isaac, Seigneur, qui m’avez dit : Reviens dans le pays de ta famille et je te ferai du bien, vous méritez ma reconnaissance pour toute la justice et toute la fidélité que vous avez exercée envers votre serviteur. J’ai passé ce fleuve du Jourdain, n’ayant que ce bâton, et maintenant me voici avec ces deux troupes : délivrez-moi de la main de mon frère, de la main d’Esaü ; car je crains qu’en venant il ne me tue et les mères après leurs enfants. Mais vous m’avez dit : Je te bénirai, et je rendrai ta race pareille aux sables de la mer, dont la multitude est incalculable. » En ces paroles apparaissent à la fois et l’infirmité de l’homme et la confiance de la piété.
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