‏ John 14:26

SOIXANTE-DIX-SEPTIÈME TRAITÉ.

DEPUIS LES PAROLES SUIVANTES : « JE VOUS AI DIT CES CHOSES DEMEURANT AVEC VOUS », JUSQU’À CES AUTRES : « JE VOUS DONNE MA PAIX ; JE NE VOUS LA DONNE POINT COMME LE MONDE LA DONNE ». (Chap 14,25-27.)

LE SAINT-ESPRIT ET LA PAIX.

En quittant ses Apôtres, le Sauveur leur promet l’assistance du Saint-Esprit, qui les instruira à sa place, comme distributeur de la grâce divine ; ensuite il leur donne la paix, autant qu’une âme fidèle peut la posséder en ce monde, en attendant qu’elle jouisse, dans le ciel, de la paix inaltérable qui est Dieu lui-même ; paix que les mondains ne peuvent goûter les uns avec les autres, loin de Jésus-Christ.

1. Dans le passage du saint Évangile qui précède celui qui vient de nous être lu, le Seigneur Jésus avait dit que le Père et lui viendraient vers ceux qui l’aiment, et qu’ils établiraient en eux leur demeure. Déjà un peu plus haut il avait dit du Saint-Esprit « Mais vous le connaîtrez, parce qu’il demeurera auprès de vous et qu’il sera en vous a ». Ces paroles nous ont fait : comprendre que la Trinité divine demeure tout entière dans les saints comme dans son temple. Maintenant Jésus ajoute : « Je vous ai dit ces choses pendant que je demeure avec vous ». Cette demeure est autre que celle qu’il promet pour l’avenir ; et celle qui doit venir est autre que celle qu’il certifie pour le temps présent. La première est spirituelle et tout intérieure, elle a lieu dans les âmes ; la seconde est corporelle et se manifeste extérieurement aux yeux et aux oreilles. La première béatifie dans l’éternité ceux qui ont été sauvés ; la seconde visite dans le temps ceux qui doivent l’être. Quant à la première, le Seigneur ne s’éloigne jamais de ceux qui l’aiment ; quant à la seconde, il vient et s’éloigne. « Je vous ai dit ces choses », ajoute-t-il, « pendant que je demeure avec vous » ; c’est-à-dire par le fait d’une présence corporelle, qui le leur rendait visible et lui permettait de leur parler.

2. « Mais le Paraclet », continue-t-il, « le Saint-Esprit, que le Père enverra en mon nom, c’est lui qui vous enseignera toutes choses et vous rappellera toutes les choses que je vous ai dites ». Le Fils parle-t-il tandis que c’est le Saint-Esprit qui enseigne ; de telle sorte que, si le Fils parle, nous entendons ses paroles, mais nous ne les comprenons qu’autant que le Saint-Esprit nous en donne l’intelligence ? Le Fils parle-t-il sans le Saint-Esprit, et le Saint-Esprit enseigne-t-il sans le Fils ; ou plutôt, le Fils n’enseigne-t-il pas lui aussi, et le Saint-Esprit ne parle-t-il pas lui-même ? Et quand Dieu nous dit et nous enseigne quelque chose, n’est-ce pas la Trinité elle-même qui parle et qui enseigne ? Mais précisément parce qu’il y a une Trinité, il fallait indiquer chacune de ses personnes, et concevoir chacune d’elles comme étant distincte des autres, tout en comprenant qu’elles sont inséparables les unes des autres. Écoute le Père, c’est lui qui parle en ce passage : « Le Seigneur m’a dit : Tu es mon Fils b ». C’est encore lui qui enseigne en cet autre endroit : « Tout homme qui entend parler le Père et apprend de lui, vient à moi c ». Tout à l’heure tu as entendu parler le Fils ; car il a dit de lui-même : « Tout ce que je vous aurai dit ». Si tu veux assurer qu’il enseigne, rappelle-toi le maître dont il est dit : « Vous n’avez qu’un Maître, Jésus-Christ d ». Pour le Saint-Esprit, tu sais qu’il enseigne ; car il est dit : « Lui-même vous enseignera toutes choses » ; écoute-le parler en ce passage des Actes des Apôtres, où il est rapporté que le Saint-Esprit dit à saint Pierre : « Va avec eux, parce que c’est moi qui les ai envoyés e. C’est donc toute la Trinité qui parle et qui instruit ; mais si chaque personne n’était signalée individuellement, la faiblesse humaine n’aurait pu le comprendre. Car, comme la Trinité est absolument inséparable, nous n’aurions jamais su qu’en elle se trouvent trois personnes, si l’on avait toujours parlé d’elle sans faire de distinction entre ces mêmes personnes. Quand nous disons : Le Père, le Fils et le Saint-Esprit, nous ne les nommons pas ensemble, quoique cependant ils ne puissent pas n’être pas ensemble. Quant à ce que Jésus ajoute : « Il vous rappellera », nous devons aussi comprendre par là qu’il nous est enjoint de ne pas oublier que ses salutaires enseignements touchent à la grâce, et que la grâce nous rappelle l’Esprit-Saint.

3. « Je vous laisse la paix », continue Jésus, « je vous donne ma paix ». C’est là cette paix par-dessus la paix dont nous parle le Prophète : au moment de partir, il nous laisse la paix ; quand il viendra à la fin des temps, il nous donnera sa paix. Il nous laisse la paix dans ce monde, il nous donnera sa paix dans l’autre vie ; il nous laisse la paix avec laquelle, tant que nous la conservons, nous triomphons de l’ennemi ; il nous donnera sa paix, quand nous régnerons sans craindre désormais l’ennemi. Il nous laisse la paix, afin qu’ici-bas nous nous aimions les uns les autres ; il nous donnera sa paix, quand nous ne pourrons plus avoir de dissentiment les uns avec les autres ; il nous laisse la paix, afin que nous ne jugions pas réciproquement de nos intentions cachées, tant que nous sommes en ce monde ; il nous donnera sa paix, lorsqu’il manifestera les pensées des cœurs, et alors chacun recevra de Dieu la louange qui lui est due f. Mais c’est toujours en lui et par lui que nous avons la paix ; qu’il s’agisse de celle qu’il nous laisse avant d’aller à son Père, ou qu’il soit question de celle qu’il nous donnera en nous conduisant à son Père, peu importe. Mais, en allant à son Père, nous laisse-t-il autre chose que lui-même, puisqu’il ne s’éloigne pas de nous ? Il est lui-même notre paix, car de deux peuples il n’en a fait qu’un g. Il est donc lui-même la paix, et quand par la foi nous croyons qu’il est, et quand nous le voyons tel qu’il est h. Si, en effet, tandis que nous sommes dans un corps corruptible qui appesantit l’âme, que nous marchons par la foi et non par l’évidence, il ne nous abandonne pas dans notre pèlerinage loin de lui i, combien moins nous abandonnera-t-il, quand nous serons arrivés à l’évidence elle-même ! Combien plus nous remplira-t-il de lui-même !

4. Mais pourquoi, lorsqu’il a dit : « Je vous laisse la paix », n’a-t-il pas ajouté : « la mienne ? » Et quand il a dit : « Je vous donne », a-t-il ajouté : « ma paix ? » Faut-il sous-entendre le mot « ma » où il n’a pas été dit, et parce qu’il est employé à l’un des deux endroits, se rapporte-t-il aussi à l’autre ? N’y a-t-il pas là quelque chose à lui demander et à rechercher ? Ne devons-nous pas frapper afin qu’il nous ouvre ? Par cette paix qu’il déclare être la sienne, n’a-t-il pas voulu désigner celle qu’il possède lui-même ; et la paix qu’il nous laisse en ce monde n’est-elle pas plutôt la nôtre que la sienne ? Il ne rencontre, en effet, en lui-même aucune opposition au bien, celui qui n’est pas sujet à commettre le péché ; pour nous, notre paix est de telle nature que nous devons dire encore : « Pardonnez-nous nos offenses j ». Nous avons donc une certaine paix, parce que nous nous réjouissons dans la loi de Dieu selon l’homme intérieur ; mais cette paix n’est pas entière. Car nous sentons dans nos membres une autre loi qui combat contre la loi de notre esprit k. De même la paix se trouve entre nous, parce que nous avons une confiance mutuelle, que nous nous aimons les uns les autres, mais cette paix n’est pas entière, parce que nous ne voyons pas mutuellement les pensées de notre cœur, et certaines choses qui nous concernent et sont en nous, nous les jugeons ou en bien ou en mal. Aussi, et quoiqu’elle nous ait été laissée par Jésus-Christ, cette paix est la nôtre ; et même, telle qu’elle est, nous ne l’aurions pas sans lui. Quant à lui, il ne possède point une paix pareille à la nôtre. Si nous la conservons jusqu’à la fin telle que nous l’avons reçue, il la rendra semblable à la sienne : alors nous ne sentirons plus en nous aucun combat, et dans les cœurs les uns des autres, rien ne nous sera plus caché. Je ne l’ignore pas : on peut entendre ces paroles du Seigneur en ce sens qu’il répéterait deux fois la même chose : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix » ; par conséquent, après avoir dit : « la paix », il se répéterait en disant « ma paix » ; et après vous avoir dit : « je vous laisse », il se répéterait encore en disant : « je vous donne ». Que chacun l’entende comme il lui plaira ; pour moi, j’aime et je crois que vous aimez aussi, mes bien chers frères, à considérer cette paix comme celle qui nous fait vaincre l’ennemi avec ensemble, et désirer cette autre paix au sein de laquelle nous n’aurons plus d’ennemi.

5. Quant à ce que le Seigneur ajoute « Je ne vous la donne pas, comme le monde la donne », quel est le sens de ces paroles ? Le voici : je ne vous la donne pas comme la donnent les hommes qui aiment le monde. Ceux-là, en effet, se donnent la paix, afin que, débarrassés des soucis, des procès et des guerres, ils jouissent, non pas de Dieu, mais du monde qui possède leurs affections ; et quand ils donnent la paix aux justes, en cessant de les persécuter, ce n’est pas une paix véritable, car il n’y a pas de véritable accord où les cœurs sont désunis. On appelle consorts, ceux qui unissent leurs sorts ; ceux qui unissent leurs cœurs, doivent donc de même s’appeler concords. Pour nous, mes très-chers frères, Jésus-Christ nous laisse la paix et nous donne sa paix, non pas comme la donne le monde, mais comme la donne celui par qui a été fait le monde ; il nous la donne, afin que nous soyons tous d’accord, que nous soyons unis de cœur et que, n’ayant plus qu’un seul cœur, nous l’élevions en haut et ne le laissions pas se corrompre sur la terre.

SOIXANTE-DIX-HUITIÈME TRAITÉ.

SUR CES PAROLES DE NOTRE-SEIGNEUR : « QUE VOTRE CŒUR NE SOIT POINT TROUBLÉ ET NE CRAIGNE POINT, ETC. » (Chap 14,27-28.)

JÉSUS-CHRIST, DIEU ET HOMME.

Les Apôtres se troublaient de voir le Sauveur s’éloigner d’eux ; mais il les console en leur rappelant que, s’il les quitte, ce n’est pas comme Dieu, et que, en qualité d’homme, il va être glorifié pat son Père. Si donc ils l’aiment, ils doivent plutôt se réjouir que se contrister

1. Nous venons d’entendre, mes frères, ces paroles que Notre-Seigneur adresse à ses disciples : « Que votre cœur ne soit point troublé « et qu’il ne craigne point. Vous avez entendu que je vous ai dit : Je m’en vais et je viens à vous ; si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais à mon Père, parce que le Père est plus grand que moi ». Bien qu’il leur fît la promesse de revenir à eux ; dès lors qu’il s’éloignait d’eux, leur cœur pouvait se troubler et craindre que pendant l’absence du pasteur le loup vînt ravager le troupeau. Mais ceux dont l’homme s’éloignait, le Dieu ne les quittait pas. Or, Jésus-Christ est, tout ensemble, Dieu et homme ; il s’en allait donc en tant qu’homme, mais il restait en tant que Dieu. Il s’en allait par ce qui, en lui, n’était qu’en un seul lieu : il restait par ce qui, de lui, se trouvait partout. Pourquoi donc leur cœur se troublait-il et craignait-il, au moment où Jésus se dérobait à leurs yeux, sans néanmoins quitter leur cœur ? Dieu ne peut être contenu dans un lieu ; pourtant il se retire du cœur de ceux qui s’éloignent de lui ; il se retire, Don par le mouvement des pieds, mais par l’effet de leurs mœurs, et il vient vers ceux qui se tournent vers lui, non par le visage, mais par la foi, et qui s’approchent de lui, non par le corps, mais par l’esprit. Pour leur faire comprendre que, quand il disait : « Je m’en vais et je viens à vous », il parlait en tant qu’homme, il ajoute aussitôt : « Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais à mon Père, parce que mon Père est plus grand que moi ». Donc le Fils doit aller au Père par ce en quoi il ne lui est pas égal, et il en viendra de même pour juger les vivants et les morts ; mais en tant que le Fils unique est égal à celui qui l’engendre, il ne s’éloigne pas du Père ; il est tout entier partout avec lui, puisqu’il est Dieu comme lui, et qu’il ne se trouve pas plus que lui circonscrit dans l’espace. Car, comme dit l’Apôtre, a ayant la forme de Dieu, « il n’a pas regardé comme une usurpation a d’être égal à Dieu ». Comment, en effet, aurait-il pu dérober cette nature qu’il avait, non point par usurpation, mais par naissance ? « Il s’est anéanti lui-même, en prenant la forme d’esclave l ». Non pas qu’il ait perdu la première nature, mais parce qu’il s’est revêtu de la seconde. En s’anéantissant ainsi, il paraissait ici-bas plus petit qu’il n’était auprès du Père. La forme d’esclave est survenue, mais la forme de Dieu ne s’est pas retirée ; il a pris l’une sans perdre l’autre. À cause de sa nature d’esclave il dit : « Le Père est plus grand que moi » ; en raison de sa nature divine, il dit : « Le Père et moi nous sommes un m ».

2. Que l’Arien y fasse attention, et que cette attention le guérisse de ses contentions vaines et, qui pis est, insensées. C’est par cette forme d’esclave que le Fils de Dieu est plus petit non seulement que le Père, mais aussi que l’Esprit-Saint ; j’ajouterai encore qu’il est plus petit que lui-même. Car dans la forme de Dieu il est plus grand que lui-même. En effet, Jésus-Christ homme est appelé le Fils de Dieu, puisque sa chair toute seule dans le sépulcre a mérité d’être ainsi appelée. Confessons-nous autre chose, lorsque nous disons que nous croyons au Fils unique de Dieu, qui a été crucifié sous Ponce-Pilate et enseveli ? N’est-ce point sa chair, sans son âme, qui a été ensevelie ? Ainsi, quand nous croyons au Fils de Dieu qui a été enseveli, évidemment nous donnons le nom de Fils de Dieu à sa chair qui seule a été ensevelie. Par conséquent, Jésus-Christ le Fils de Dieu, égal à son Père dans sa forme de Dieu, est plus grand que lui-même, parce qu’il s’est anéanti, non en perdant la forme de Dieu, mais en prenant la forme d’esclave. En effet, la forme de Dieu, qu’il n’a pas perdue, est plus grande que la forme d’esclave qu’il a prise. Y a-t-il donc rien d’étonnant ou d’indigne de lui, si, en parlant dans le sens de cette forme d’esclave, le Fils de Dieu a dit : « Le Père est plus grand que moi », et si, en parlant dans la forme de Dieu, ce même Fils de Dieu a dit encore « Le Père et moi nous sommes un ? » Ils sont un en ce sens que le « Verbe est Dieu » ; le Père est plus grand en ce sens que « le Verbe s’est « fait chair n ». J’ajouterai même, ce que ne pourront nier ni les Ariens ni les Eunomiens, selon cette forme d’esclave Jésus-Christ enfant était plus petit que ses parents, lorsque étant enfant, comme il est écrit, « il leur était soumis o ». O hérétique, Jésus-Christ étant Dieu et homme, pourquoi, s’il parle comme homme, calomniez-vous le Dieu ? En lui se trouve la nature humaine ; il en donne la preuve, et tu oses, à cause de cela, ravaler sa nature divine ? Infidèle, ingrat, oses-tu bien’ diminuer celui qui t’a créé, parce qu’il te fait connaître ce qu’il est devenu à cause de toi ? En effet, le Fils de Dieu, par qui l’homme a été fait, était l’égal du Père, et néanmoins il s’est fait homme pour devenir plus petit que le Père ; sans cela que serait l’homme ?

3. Que notre Seigneur et Maître dise donc ouvertement : « Si vous m’aimiez, assurément vous vous réjouiriez de ce que je vais au Père, parce que le Père est plus grand que moi ». Écoutons avec les disciples les paroles du Maître, ne prenons pas pour guide, comme les étrangers, la perfidie du séducteur : reconnaissons la double substance de Jésus-Christ, la substance divine par laquelle il est égal au Père, et la substance humaine par laquelle le Père est plus grand que lui ; reconnaissons également que ces deux natures font non pas deux personnes, mais un seul Christ ; autrement nous ferions de Dieu une quaternité, et non pas une trinité. De même que l’âme raisonnable et le corps ne font qu’un seul homme, de même Dieu et l’homme ne sont qu’un seul Christ, et ainsi Jésus-Christ est-il en même temps Dieu, âme raisonnable et corps : nous confessons Jésus-Christ sous tous ces rapports, nous le confessons sous chacun d’eux ; par qui donc le monde a-t-il été fait ? Par Jésus-Christ, mais par Jésus-Christ dans sa forme de Dieu. Qui a été crucifié sous Ponce-Pilate ? C’est Jésus-Christ, mais Jésus-Christ dans sa forme d’esclave. Ainsi en est-il de chaque partie dont en lui se compose l’homme. Qui est-ce qui n’a pas été laissé dans les enfers ? Jésus-Christ, mais Jésus-Christ dans son âme seule. Qui est-ce qui à été renfermé trois jours dans le sépulcre avant de ressusciter ? Jésus-Christ, mais Jésus-Christ dans sa chair seulement. Chacune de ces parties est appelée Jésus-Christ, et leur ensemble ne forme pas deux ni trois Jésus-Christ, mais un seul Jésus-Christ. C’est pourquoi il dit : « Si vous m’aimiez, assurément vous vous réjouiriez de ce que je vais à mon Père » ; car il faut féliciter la nature humaine qui a été prise par le Verbe Fils unique de Dieu, d’être devenue immortelle dans le ciel, et, de terre qu’elle était, d’avoir été élevée si haut, qu’elle est devenue incorruptible et s’est assise à la droite du Père. C’est en ce sens que Notre-Seigneur annonce qu’il doit aller au Père ; il est évident qu’il allait à lui en tant qu’il était toujours avec lui. Mais c’était véritablement aller avec lui et s’éloigner de nous, que de changer et de rendre immortel ce corps mortel qu’il avait emprunté à notre nature, et d’élever jusqu’au ciel ce par quoi il était descendu pour nous sur la terre. Qui ne se réjouirait, s’il aime Jésus-Christ, de voir sa nature déjà immortalisée en Jésus-Christ, et de pouvoir espérer que Jésus-Christ le rendra lui-même immortel ?
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