‏ Leviticus 10:1

XXXI. (Ib 10, 1-3.) Dieu veut être sanctifié dans ses prêtres et glorifié dans son peuple. — Un feu, sorti du Seigneur, avait atteint et frappé de mort les fils d’Aaron, coupables d’avoir mis du feu étranger dans leurs encensoirs et d’avoir offert ainsi de l’encens au Seigneur ; il ne leur était pas permis d’agir de la sorte, car le feu descendu du ciel sur l’autel, religieusement conservé dans la suite, devait servir à allumer tous les feux du tabernacle. Après leur mort, Moïse s’exprime donc en ces termes : « Voici ce que le Seigneur a dit : Je serai sanctifié dans ceux qui m’approchent, et je serai glorifié dans tout le peuple. » Par ceux qui approchent du Seigneur, il a voulu désigner ceux qui remplissaient dans le tabernacle les fonctions du sacerdoce ; or, Dieu était sanctifié en leur personne, même par l’exercice de sa vengeance, ainsi qu’il arrive pour ces fils d’Aaron. Dieu infligea-t-il cette punition, pour nous apprendre combien les autres auront moins encore de droit à son indulgence, s’il n’épargna pas ceux-ci ; suivant le sens de ces mots : « Si le juste même se sauve avec peine, que deviendront le pécheur et l’impie a ? » Ou plutôt, n’est-ce pas dans le sens des textes suivants : « On exige davantage de celui à qui on donne davantage b. » – « Le serviteur qui ne connaît par la volonté de son maître, et qui fait des choses dignes de châtiment, sera peu battu ; mais le serviteur qui connaît la volonté de « son maître, et qui fait des choses dignes de « châtiment, sera battu rudement c. » Et encore : « Les petits obtiendront miséricorde et les puissants seront puissamment tourmentés d? » Mais à quel moment Dieu tint-il le langage que lui attribue Moïse ? On ne le voit pas dans les récits antérieurs de l’Écriture. Ceci offre donc un trait de ressemblance avec ce passage de l’Exode, où Moïse dit au Seigneur : « Vous l’avez dit : Je te connais entre tous e. » Il arriva effectivement que Dieu parla ainsi, mais à une époque postérieure ; toutefois, comme Moïse était incapable de mentir en disant cela, on comprend que Dieu lui avait déjà parlé antérieurement dans les mêmes termes, quoique l’Écriture ne l’ait pas rapporté, comme ici. Il est donc évident que tous les discours de Dieu à ceux par l’intermédiaire desquels nous est venue la sainte Écriture, n’ont pas été fixés par écrit.
Copyright information for FreAug