‏ Leviticus 10:14

XXXIV. (Ib 10, 14.) Soins donnés aux portions de la victime appartenant aux prêtres. – « Vous mangerez dans le lieu saint la poitrine de séparation et l’épaule d’enlèvement. » Ces deux portions de la victime sont désignées sous des noms différents ; mais l’une et l’autre pouvaient s’appeler de séparation, car l’une et l’autre étaient séparées pour le prêtre ; elles pouvaient également s’appeler toutes deux d'enlèvement ou de retranchement, en grec ἀφαιρέμα, car, pour être données au prêtre, elles étaient retranchées et enlevées à ceux pour qui elles étaient offertes. Ce n’est pas sans raison toutefois que nous lisons plus haut la poitrine d’imposition et l’épaule d’enlèvement : nulle portion de l’épaule en effet, n’était posée sur l’autel, tandis que la graisse de la poitrine y était déposée.

XXXV. (Ib 10, 14.) Des sacrifices pacifiques. – Pourquoi l’Écriture appelle-t-elle sacrifices pour les choses salutaires ce qu’elle nomme ailleurs sacrifices pour la chose salutaire ? Et pourquoi dit-elle au singulier sacrifice pour la chose salutaire en parlant du même objet ? Par ces mots : « des sacrifices pour les choses salutaires », aurait-elle voulu dire : pour les santés ? » Dans ce passage des psaumes : « Exaucez-nous, Dieu de nos santés a », le grec porte en effet le même mot qu’ici, c’est-à-dire σωτηρίων génitif pluriel, qui peut venir aussi bien de salus que de salutare: car σωτηρια signifie salut ou santé, et fait τῶν σωτηρίων génitif pluriel ; et salutare se rend par σωτἡριον, dont le génitif pluriel est identiquement le même. Si donc il est permis d’interpréter le sacrifice pour le salut dans le sens de sacrifice salutaire, parce que le salut vient de ce qui est salutaire et que ce qui est salutaire, c’est ce qui donne le salut, nous ne sommes point obligés de traduire sacrificium salutarium par sacrifices pour plusieurs choses salutaires, mais peut-être cela signifie-t-il : pour plusieurs santés, qui auraient leur source dans une seule chose salutaire. Quant au salut qui vient de Dieu, la foi chrétienne le connaît ; c’est de lui qu’il est dit : « Je prendrai le calice du salut b ;» et Siméon le désigne en ces termes : « J’ai vu de mes yeux votre salut c. » Il est certes bien permis d’appeler sacrifices salutaires les sacrifices pour le salut.
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