‏ Leviticus 10:16

XXXVI. (Ib 10, 15-20.) Sur la part réservée da les sacrifices aux membres de la famille du grand-Prêtre. – « Ce sera pour toi, tes fils et tes filles une loi perpétuelle. » Ces mots : « et tes filles » ne sont pas ajoutés ici sans raison : car, parmi les portions des victimes réservées aux prêtres, en est quelques-unes dont les femmes ne pouvaient manger, tandis que les hommes devaient s’en nourrir.

2. Pourquoi les rites accoutumés ne furent point observés dans les sacrifices du premier jour Moïse, ayant cherché le bouc qui avait été offert pour le péché, et ne le trouvant point, parce qu’il avait été consumé, s’irrite à cause de cette infraction à la loi divine, qui ordonnait aux prêtres de manger les victimes offertes pour le péché du peuple, après en avoir ôté la graisse et les reins ; or, comme il s’irritait, non contre son frère, mais contre ses fils, à qui, je pense, revenait le droit d’offrir les victimes, Aaron lui répondit en ces termes : « S’ils ont offert aujourd’hui les victimes pour leurs péchés, et leurs holocaustes en présence du Seigneur ; et qu’après ce qui m’est arrivé, je mange aujourd’hui.l'hostie offerte pour le péché, serai-je pour cela agréable au Seigneur ? Moïse entendit ce discours, et il lui plut. » En disant qu’au jour où les enfants d’Israël avaient offert leur premier sacrifice pour le péché, la victime ne devait pas être mangée par les prêtres, mais être consumée entièrement, Aaron ne voulait pas établir une règle générale : car les prêtres mangèrent dans la suite les victimes offertes pour les péchés ; mais comme ce sacrifice fut le premier offert en ce premier, jour, dès le début, il y a lieu de croire que le grand-prêtre Aaron fut inspiré de Dieu pour parler ainsi, sans qu’on dérogeât dans la suite aux prescriptions divines adressées aux prêtres par le ministère de Moïse ; et c’est pourquoi Moïse approuva la réponse d’Aaron comme une parole inspirée de Dieu lui-même. Que pensa-t-il des autres sacrifices du même jour, je veux parler de l’oblation du bélier et du veau, qui, selon nous, dut se faire pour le péché Ne posa-t-il aucune question au sujet de l’offrande du veau, parce que selon la loi, après avoir pris de son sang pour en toucher les cornes de l’autel des parfums, on devait le brûler tout entier ? Mais que dire de l’offrande du bélier ? Faut-il croire que la réponse faite à Moïse à propos du bouc, dut lui être appliquée ? Car Moïse se serait certainement enquis du bélier, s’il n’avait été satisfait de la réponse du prêtre. Qu’avait-il aussi à s’enquérir de l’offrande du veau, puisqu’elle put s’accomplir suivant les prescriptions divines, qui voulaient que le veau offert pour le péché du prêtre, fût brûlé tout entier en dehors du camp a ? Voici donc les paroles que Moïse irrité adressa aux enfants de son frère, lorsqu’il ne trouva point le bouc offert pour le péché, parce qu’il avait été entièrement consumé par le feu : « Pourquoi n’avez-vous pas mangé dans le lieu saint ce qui fut offert pour le péché ? Dieu vous le donna à manger, parce que c’est une chose très-sainte, afin que vous effaciez le péché du peuple, et que vous priiez pour lui devant le Seigneur. On n’a point porté du sang de l’hostie dans l’intérieur du sanctuaire en ma présence. Vous deviez manger dans le lieu saint, selon que Dieu me l’a ordonné » Il est hors de doute que ces paroles : « On n’a point « porté du sang de l’hostie dans l’intérieur du sanctuaire en ma présence », s’entendent exclusivement de la victime offerte pour le péché du prêtre ou pour le péché de tout le peuple ; elles ne peuvent s’appliquer au bouc, dont le sang ne devait pas être porté à l’intérieur du tabernacle pour toucher les cornes de l’autel de l’encens ; cette victime ne devait pas être consumée entièrement, mais être mangée par les prêtres. Pourquoi cependant le bouc, lui aussi, fut-il consumé tout entier ? Aaron le fait connaître dans la réponse qui fut agréée de Moïse.

3. Des six victimes offertes par les anciens du peuple. – Dieu donna l’ordre aux anciens du peuple d’offrir six animaux pour le peuple ; or, l’Écriture a désigné précédemment quatre des victimes à immoler : un bouc, un bélier, un veau et un agneau d’un an ; le bouc et l’agneau d’un an sont évidemment destinés, l’un au sacrifice pour le péché, et l’autre à l’holocauste ; mais il n’est pas certain si les deux animaux nommés intermédiairement, le veau et le bélier, doivent être offerts avec le bouc en sacrifice pour le péché, ou s’ils doivent, avec l’agneau, être offerts en holocauste ; nous avons exposé en son lieu, notre opinion à ce sujet : mais plus loin, l’Écriture, complétant le nombre des six animaux, fait mention d’un veau et d’un bélier pour le sacrifice pacifique ; et cependant, lorsqu’elle rapporte dans la suite la circonstance de l’immolation de ces victimes, elle ne parle ni du veau ni du bélier qu’elle avait désignés entre le bouc et l’agneau, mais seulement du veau et du bélier prescrits pour le sacrifice pacifique : ce qui donnerait à penser qu’il n’y eut que quatre animaux immolés, au lieu de six. On pourrait donc croire qu’elle nomme la seconde fois les mêmes victimes qu’elle avait déjà citées entre le bouc et l’agneau, et qu’il n’y a pas d’autre veau ni d’autre bélier destinés au sacrifice pacifique. De la sorte, après avoir parlé du bouc pour le péché, puis du veau et du bélier, sans dire pourquoi ni pour quelle chose, et enfin de l’agneau d’un an pour l’holocauste ; elle indiquerait la destination du veau et du bélier, et ferait connaître qu’ils né seront point offerts en sacrifice pour le péché, comme le bouc ; ni en holocauste, comme l’agneau ; mais en sacrifice pacifique. Mais si nous admettons cette interprétation, il restera à savoir pourquoi l’on offre un bouc pour le péché du peuple b, tandis que Dieu, donnant au commencement ses lois relatives aux sacrifices pour le péché, a voulu qu’on offrît un veau pour le péché du peuple, de même qu’il a exigé pour le péché du prêtre non pas un bouc, mais un veau c, dont le sang devait, dans un cas comme dans l’autre, toucher les cornes de l’autel de l’encens. Pourquoi encore Moïse offre-t-il un veau pour le péché d’Aaron d, et pourquoi Aaron offre-t-il également un veau, conformément à la loi établie par Dieu, pour le péché du prêtre e ; tandis que, en opposition avec la loi divine, on offre un bouc, au lieu d’un veau, pour le péché du peuple ? Comme ces questions nous embarrassaient, le sens le plus plausible nous a paru être, comme nous l’avons déjà dit, que l’on devait offrir, pour le péché, le veau et le bélier en même temps que le bouc, en faisant rapporter à ces trois animaux ces mots pour le péché. Il y avait en effet parmi le peuple des princes, pour lesquels on devait offrir un bouc ; des individus qui pouvaient avoir des péchés particuliers, et pour lesquels il fallait offrir un bélier ; il pouvait se trouver enfin un péché commun à tous, et pour l’expiation duquel il fallait immoler un veau, car l’oblation de cette hostie avait été prescrite dès le commencement pour le péché de tout le peuple. S’il n’est fait mention que du bouc, au moment où s’offrit le sacrifice de toutes ces victimes, il n’en faut pas moins tenir compte de celles qui ne sont pas nommées : la partie est mise ici pour le tout, car toutes ces victimes étaient offertes pour les péchés.

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