Leviticus 17:3
LVI. (Ib 17, 3, 4.) Sur la défense d’offrir des sacrifices hors du tabernacle, et dans la suite, hors du temple. – « Quiconque aura tué un veau, ou une brebis, ou une chèvre dans le camp ou hors du camp, et ne l’aura pas apporté à l’entrée du tabernacle du témoignage. » La contravention à cette loi ne constitue un péché et n’attire les châtiments de Dieu, que quand ces animaux sont immolés comme victimes, et non quand ils sont tués pour servir de nourriture, ou pour être employés à tout autre usage. Dieu défend les sacrifices privés, dans la crainte que chacun n’ait la hardiesse d’être son propre prêtre, élit veut qu’on apporte les victimes dans le lieu où le prêtre les lui offrira. Le peuple ne pourra dès lors sacrifier aux idoles : car la loi se propose de le prémunir contre ce penchant funeste. Il n’était donc pas permis d’offrir des sacrifices en dehors du tabernacle, ni, dans la suite, en dehors du temple : aussi le Seigneur condamna-t-il Jéroboam, roi d’Israël, quand il osa établir des veaux d’or auxquels le peuple devait sacrifier ; dans la crainte que ses sujets, forcés d’obéir à cette loi, ne fussent tentés de se séparer de lui, lorsqu’ils iraient à Jérusalem pour y offrir leurs sacrifices dans le temple de Dieu a. Mais alors on demande avec raison de quel droit Élie fit un sacrifice en dehors du temple de Dieu ; lorsqu’il fit descendre le feu du ciel et convainquit d’erreur les prophètes des démons b. Il me semble qu’il n’y a pas d’autre raison à faire valoir en sa faveur, que celle qu’on donne pour la justification d’Abraham, prêt à immoler son fils à Dieu, sur l’ordre qu’il en avait reçu c. Lorsque le législateur commande une chose qu’il a défendue dans la loi, son commandement tient lieu de la loi dont il est l’auteur. Dieu, sans doute, aurait pu employer d’autres moyens miraculeux que les sacrifices, pour l’emporter sur les prophètes des faux dieux, et les convaincre d’erreur ; mais l’Esprit de Dieu, qui animait Élie dans tout ce qu’il fit en cette circonstance, ne pouvait aller contre la loi, qu’il a lui-même donnée.
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