‏ Leviticus 25:1

LXXXIX. (Ib 25, 2-7.) Sur l’année sabbatique. – « Lorsque vous serez entrés dans la terre que je vous donne, et que la terre que je vous donne se sera reposée, arrivera le Sabbat du Seigneur. Tu sèmeras ton champ six ans de suite, tu tailleras aussi ta vigne, et tu en recueilleras le fruit durant six ans : mais la septième année, c’est le sabbat du Seigneur. » Comment faut-il entendre ce passage : « Lorsque vous serez entrés dans la terre que je vous donne, et que « la terre se sera reposée ; tu sèmeras ton champ « six années de suite etc ? » Ne semblerait-il pas que l’ordre de Dieu doit s’accomplir, quand la terre se sera reposée, tandis que le repos de la terre s’effectue précisément, parce qu’on obéit à ce commandement ? Dieu veut donner à entendre évidemment que la terre doit se reposer la septième année, pendant laquelle il est défendu à tous de se livrer à la culture des champs. Mais l’obscurité du sens vient d’une transposition trop longue. Voici donc l’enchaînement vraisemblable du récit : « Lorsque vous serez entrés dans la terre que je vous donne, et que la terre que je vous donne se sera reposée, pendant les sabbats du Seigneur. Tu ne moissonneras point ce qui lève de soi dans ton champ, et tu ne vendangeras pas le raisin de ta sanctification : ce sera l’année du repos de la terre. Et, pendant ce repos de la terre, tout ce qui naît de soi servira à te nourrir, toi, ton serviteur, ta servante, ton mercenaire et l’étranger qui s’est attaché à toi, et tes troupeaux et les animaux qui sont dans ta terre. » Les paroles suivantes, qui expliquent en quoi consiste le repos de la terre, ont été intercalées : « Tu sèmeras ton champ six ans de suite, tu tailleras aussi ta.vigneet tu en recueilleras le fruit du rapt six ans ; mais la septième année, c’est le sabbat, le repos de la terre, le sabbat du Seigneur. Tu ne sèmeras point ton champ, et tu ne tailleras point ta vigne. » Et par ce mot : tu ne tailleras point, nous devons entendre la défense absolue de toute culture dans le cours de cette année. Car si une vigne ne doit pas être taillée, elle, ne doit pas non plus être bêchée, ni liée, ni recevoir quelqu’autre soin qu’exige sa culture ; de même qu’on prend ordinairement la partie pour le tout, ainsi, dans.cecas, la taille de la vigne s’entend de tous les soins qui regardent son entretien. Le champ qu’il est défendu d’ensemencer, la vigne qu’il n’est pas permis de tailler, désignent aussi toute espèce de terre productive. Car la défense s’applique également à la culture de l’olivier ou de toute autre espèce de plantes, que l’Écriture ne nomme pas. Mais dans ces paroles : « Et pendant ce repos de la terre, tout ce qui naît de soi servira à te nourrir, toi, ton serviteur, ta servante etc ; » on voit assez clairement qu’il n’est pas interdit au maître du champ d’employer à sa nourriture les fruits qui y naissent d’eux-mêmes sans aucune culture : ce qui est défendu, c’est de serrer ces fruits. Il lui est donc permis d’en prendre quelque chose pour se nourrir, comme fait un passant ; au lieu d’en tirer des provisions pour l’avenir, il ne peut prendre que ce qu’il consommera tout de suite.
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