Mark 4:1-34
CHAPITRE IV. DE LA PRESCIENCE DIVINE EN JÉSUS-CHRIST.
5. Nous lisons dans saint Marc : « Jésus étant repassé dans la barque à l’autre bord, comme il était auprès de la mer, une grande multitude de peuple s’assembla autour de lui », etc, jusqu’à ces mots : « Et les apôtres se réunirent à Jésus, et lui racontèrent ce qu’ils avaient fait et enseigné a. » Ce dernier trait est aussi reproduit par saint Luc sans aucune discordance b ; ce qui précède a été expliqué précédemment. Saint Marc continue : « Et Jésus leur dit : Venez dans un lieu écarté et reposez-vous un peu », etc, jusqu’à ces mots : « Or, plus il le leur défendait, plus ils le proclamaient hautement, et leur admiration redoublant, ils disaient : Il a bien fait toutes choses, il a fait entendre les sourds et parler les muets c. » Saint Luc et saint Marc sont encore en ce point parfaitement d’accord, et tout ce qui précède a déjà été expliqué et confronté avec l’Évangile de saint Matthieu. Mais gardons-nous de voir dans les dernières paroles de saint Marc, la négation d’une vérité qui résulte de toutes les actions et des paroles du Sauveur, vérité proclamée par l’Évangile, à savoir que Jésus-Christ lisait, au fond des cœurs, les pensées et les volontés des hommes. En voici un témoignage explicite rendu par saint Jean : « Et Jésus ne se confiait pas à eux, parce qu’il les connaissait tous, et parce qu’il n’avait pas besoin qu’on lui rendît témoignage sur qui que ce fût, car il savait ce qui est dans l’homme d. » Et comment s’étonner qu’il eût connu les dispositions présentes des hommes, quand nous l’entendons prédire à saint Pierre une volonté qu’il n’avait assurément pas au moment même, celle de le renier, alors que Pierre attestait qu’il était prêt à mourir pour lui ou avec lui e ? Or, n’est-ce pas nier cette connaissance et cette prescience, que de dire avec saint Marc : « Il leur défendit de le révéler ; mais plus il le leur défendait, plus ils le proclamaient hautement ? » Puisqu’il savait ; lui qui connaît toutes les pensées présentes et futures des hommes, que plus il leur défendrait d’en parler, plus ils en parleraient, pourquoi donc le leur défendait-il ? Il voulait sans doute montrer aux tièdes, à qui il prescrit de prêcher son nom, avec quel zèle et quelle ferveur ils doivent le prêcher, puisque ceux à qui il le défendait, ne pouvaient garder le silence.
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