Matthew 20:21-22
CHAPITRE LXIV. PRÉDICTION DE LA PASSION. – LA MÈRE DES FILS DE ZÉBÉDÉE.
124. Saint Matthieu continue ainsi : « Or Jésus montant à Jérusalem prit à part les douze disciples et leur dit : Voilà que nous montons à Jérusalem, et le Fils de l’homme sera livré aux princes des prêtres et aux Scribes, et ils le condamneront à mort, et ils le livreront aux Gentils, pour être moqué, et flagellé, et crucifié ; et le troisième jour il ressuscitera. Alors la mère des fils de Zébédée s’approcha de lui avec ses fils, l’adorant et lui demandant quelque chose, et le reste, jusqu’à ces mots : « Comme le fils de l’homme n’est point venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie pour la rédemption d’un grand nombre a. » C’est en suivant cet ordre que saint Marc fait dire aux fils de Zébédée ce qu’en saint. Matthieu ils expriment non point par eux-mêmes mais par leur mère, lorsque celle-ci expose leur désir au Seigneur. Aussi saint Marc, pour abréger, les fait-il parler plutôt que leur mère, et dans saint Matthieu comme dans saint Marc, c’est à eux plutôt qu’à la mère que le Seigneur répond. Quant à saint Luc, il rapporte dans le même ordre les prédictions faites aux douze disciples sur la Passion et la Résurrection ; mais il omet ce qui vient à la suite dans les autres, qui après ces détails se retrouvent avec lui devant Jéricho b. Ce que saint Matthieu et saint Marc disent des chefs des nations qui dominent leurs sujets, tandis qu’il n’en sera pas ainsi parmi eux où le plus grand devra être le serviteur des autres, saint Luc, le rapporte dans les mêmes termes, mais non pas au même endroit c, et la marche même indique suffisamment que le Seigneur a exprimé cette pensée à deux reprises différentes.CHAPITRE LXV. AVEUGLES DE JÉRICHO.
125. Saint Matthieu continue : « Lorsqu’ils sortaient de Jéricho une grande foule le suivit : et voilà quo deux aveugles, assis sur le bord du chemin, entendirent que Jésus passait. Et ils élevèrent la voix, disant : Seigneur, fils de David, ayez pitié de nous, ». etc, jusqu’à, ces paroles : « Et aussitôt ils recouvrèrent la vue, et le suivirent d. » Saint Marc rapporte le même fait, mais ne mentionne qu’un seul aveugle e. À cette difficulté nous répondrons, comme déjà nous avons répondu, au sujet des deux possédés que tourmentait une légion de démons au pays des Géraséniens ▼▼Ci-dessus ch. 24, 56
. De ces deux aveugles qui paraissent ici, l’un était en effet très-connu dans la ville, son nom était dans toutes les bouches ; c’est ce que saint Marc donne à entendre en le nommant ainsi que son père ; ce qui s’est fait rarement, car malgré le grand nombre de malades précédemment guéris parle Seigneur, l’Évangile n’appelle par son nom que Jaïre, dont Jésus ressuscita la fille g : et ceci confirme notre sentiment, puisque ce chef de synagogue était un grand du pays. Donc sans aucun doute, ce Bartimée fils de Timée avait été autrefois dans la prospérité, et la misère dans laquelle il était tombé avait eu un grand retentissement, non-seulement parce qu’il était devenu aveugle, mais parce qu’il était assis demandant l’aumône. Tel est le motif pour lequel saint Marc n’a désigné que lui par son nom. Le miracle qui lui rendait la vue dût avoir d’autant plus d’éclat, que son malheur était partout connu. 126. Quoique saint Luc raconte un fait entièrement semblable, il faut cependant croire qu’il s’agit d’un autre miracle, accompli dans les mêmes circonstances, mais sur un autre personnage. En effet, saint Luc dit que le prodige eut lieu lorsqu’on approchait de Jéricho h ; et les autres, quand on en sortait. D’après le nom de la ville et la parfaite ressemblance du fait on pourrait croire à un seul miracle, mais ce serait établir une contradiction entre les Évangélistes, puisque l’un dit : « Lorsqu’il approchait de Jéricho », elles autres : « Lorsqu’il sortait de Jéricho. » Il n’y aurait pour le croire que ceux qui préfèrent trouver l’Évangile en défaut, plutôt que de convenir que Jésus a fait dans les mêmes circonstances deux miracles parfaitement semblables. Mais tout enfant fidèle de l’Évangile saura facilement ce qu’il doit croire, ce qui est plus conforme à la vérité ; et celui qui aime à contester devra se taire devant ces explications ou au moins réfléchir s’il ne sait garder le silence.
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