Matthew 22:41-45
CHAPITRE LXXIV. LE CHRIST FILS ET SEIGNEUR DE DAVID.
143. Saint Matthieu continue : « Or, les Pharisiens étant assemblés, Jésus leur demanda Que vous semble du Christ ? De qui est-il fils ? Ils lui répondirent : De David. Il leur répliqua : « Comment donc David l’appelle-t-il en esprit son Seigneur, disant : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Asseyez-vous à ma droite jusqu’à ce que je fasse de vos ennemis l’escabeau de vos pieds ? Si donc David l’appelle son Seigneur, comment est-il son fils ? Et personne ne pouvait lui répondre, et depuis ce jour nul n’osa plus l’interroger a. » Ce trait se présente à la suite de ce qui précède dans saint Marc, comme dans saint Matthieu b. Saint Luc omet seulement l’histoire de celui qui demanda au Seigneur quel était le plus grand commandement de la Loi : à part cette omission, il suit le même ordre, et dit comme eux que le Seigneur demanda aux Juifs comment le Christ est Fils de David c. Toutefois signalons une différence qui ne change rien à la pensée. D’après saint Matthieu Jésus leur demande d’abord ce qui leur semble du Christ, de qui est-il fils. Ceux-ci répondent « De David ; » alors il ajoute : « Comment David peut-il l’appeler son Seigneur ? » D’après saint Marc et saint Luc, au contraire, aucune question ne leur est adressée, ils ne font aucune réponse. Mais nous devons entendre que c’est seulement après leur réponse que le Seigneur dit ce que lui prêtent ces deux évangélistes ; et s’il parle devant le peuple qu’il voulait gagner à ses enseignements et détourner des fausses doctrines des scribes ; c’est que ceux-ci ne voyaient dans le Christ qu’un fils de David selon la chair, et ne reconnaissaient point en lui la nature divine, qui le rend le Seigneur de David lui-même. Voilà pourquoi, d’après ces deux évangélistes, en parlant de ceux qui égaraient le peuple, il s’adressait au peuple même qu’il voulait préserver de l’erreur ; et si, dans saint Matthieu, il s’adresse aux premiers ; ces paroles : « Comment dites-vous ? » étaient plutôt destinées aux âmes qu’il cherchait à instruire.
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