Matthew 27:45-49
CHAPITRE XVII. DU BREUVAGE OFFERT À JÉSUS.
54. Saint Matthieu continue : « Or depuis la sixième heure jusqu’à la neuvième, toute la terre fut couverte de ténèbres a. » Ce fait nous est également attesté par les deux autres évangélistes b. Saint Luc explique même la cause de ces ténèbres, c’est-à-dire que le soleil s’obscurcit. Saint Matthieu ajoute : « Vers la neuvième heure Jésus poussa un grand cri en disant : Eli, Eli, lamina, sabactani ; ce qui veut dire : Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’avez-vous abandonné ? Quelques-uns de ceux qui étaient là présents, entendant ces paroles, disaient : Voilà qu’il appelle Élie. » Saint Marc n’emploie pas exactement les mêmes mots, mais il exprime exactement la même pensée. Saint Matthieu reprend : « Et l’un deux accourant, trempa une éponge dans du vinaigre, la fixa au bout d’un roseau et lui offrait à boire. » Saint Marc s’exprime ainsi : « L’un d’entre eux accourant, remplit une éponge de vinaigre, la fixa sur un jonc et lui offrait à boire en disant : Attendons et voyons si Élie viendra le délivrer. » Ce n’est pas sur les lèvres de celui qui présentait l’éponge que saint Matthieu met ces paroles, mais sur les lèvres des assistants : « Et les autres disaient : laisse, voyons si Élie viendra le délivrer ; » de là nous pouvons conclure que tous ont tenu ce langage. Saint Luc avant de raconter les insultes du voleur rapporte cette circonstance du vinaigre : « Ils se raillaient de lui, dit-il, et les soldats s’approchant lui offrirent du vinaigre en disant : Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même c. » Il voulait ainsi exprimer ce qui avait été dit et fait par les soldats. Peu importe du reste qu’il n’ait pas spécifié que ce vinaigre ne lui fut offert que par un seul soldat ; nous avons vu plus haut que la coutume permettait d’employer le pluriel pour le singulier. Saint Jean parle aussi du vinaigre : « Ensuite Jésus sachant que tout le reste était accompli, et voulant accomplir l’Écriture s’écria : J’ai soif. Et il y avait là un vase plein de vinaigre ; aussitôt ils en remplirent une éponge qu’ils fixèrent autour d’une tige d’hyssope et l’approchèrent de sa bouche d. » Saint Jean rapporte de Jésus cette parole : « J’ai soif », et parle d’un vase rempli de vinaigre ; si les autres ont gardé le silence sur ces détails, il n’y a pas là de quoi nous étonner.
Copyright information for
FreAug