Numbers 21:14-15
XLII. (Ib 21, 13, 14.) Sur les livres apocryphes. – L’Écriture, rapportant en détail les campements des enfants d’Israël, dit entre autres choses : « De là ils transportèrent leur camp au-delà d’Arnon, dans le désert, est sur les limites des Amorrhéens. Car Arnon est la limite de Moab, entre Moab et l’Amorrhéen. « C’est pourquoi il est écrit dans un livre : La guerre du Seigneur enflamma Zoob, et les torrents d’Arnon, et Er habita les torrents. » Elle ne dit pas en quel livre sont contenues ces paroles, et nous ne les lisons dans aucun de ceux que nous regardons comme livres canoniques. C’est sur de tels passages que s’appuient ceux qui prennent à tâche d’offrir des livres apocryphes aux âmes curieuses ou irréfléchies, pour leur insinuer des impiétés déguisées sous des fables. Mais il est parlé ici d’un livre en général, et non d’un livre sacré écrit par tel Patriarche ou tel Prophète. Nous ne nions pas qu’il y eût déjà alors des livres, soit chez les Chaldéens, les ancêtres d’Abraham ; soit chez les Égyptiens, dont Moïse avait appris toute la sagesse ; soit chez d’autres nations, et que l’un de ces livres pût contenir ce récit ; mais il ne s’ensuit pas que le livre où cela était écrit acquière la valeur des Écritures qui sont revêtues de l’autorité divine : pas plus que ce Prophète Crétois dont parle l’Apôtre a ; pas plus que ces écrivains de la Grèce, Poètes ou Philosophes, dont le même apôtre confirme l’autorité, quand il rapporte cette parole d’un des leurs, dans le discours sublime et plein de vérité qu’il fit entendre aux Athéniens : « Car c’est en lui que nous avons la vie, le mouvement et l’être b. » Il est bien permis à Dieu de prendre où il lui plaît les témoignages favorables à la vérité ; mais il n’autorise pas pour cela tout ce qui est rapporté dans ces livres. On ne voit pas clairement la raison de la citation mentionnée plus haut : peut-être l’Écriture a-t-elle voulu dire que la guerre eut lieu entre ces deux nations à l’occasion de leurs limites respectives, et que les hommes du pays, pour peindre ce que cette guerre eut d’effroyable, l’ont appelée la guerre du Seigneur ; de là ces mots écrits dans quelqu’un de leurs livres : « La guerre du Seigneur enflamma Zoob » soit que cette ville ait été, dans cette guerre, la proie des flammes ; soit qu’elle y ait pris part avec ardeur ; soit enfin qu’il y ait quelqu’autre signification dans ce passage obscur.
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