‏ Genesis 43

4. Ruben parlait ainsi, songeant qu’il leur était impossible, si l’enfant ne les accompagnait pas, de retourner en Égypte, et d’y acheter ce qui était nécessaire à la subsistance de la famille. Mais le père ne veut pas céder : Non, mon fils ne partira pas avec vous. (Id) Ensuite il en donne la raison, comme s’il plaidait sa cause devant ses enfants : Son frère est mort, et lui seul me reste. Et il arrivera qu’à cause de sa jeunesse, il sera bien éprouvé en route, et vous conduirez ma vieillesse avec douleur au tombeau. Je crains pour sa jeunesse ; je redoute de finir mes jours dans la douleur, privé de cette consolation. En effet, tant qu’il reste avec moi, il me semble que j’éprouve un peu de soulagement, et sa société diminue le chagrin que j’ai au sujet de son frère. Ainsi la tendresse de Jacob pour son enfant Benjamin l’empêchait d’abord de le laisser partir : Mais la disette redoubla, et les vivres leur manquèrent. Et leur père leur dit : Retournez, et rapportez-nous quelques provisions. Mais Juda lui dit : L’homme nous a déclaré sa volonté avec serment, disant : Vous ne verrez pas mon visage, si votre jeune frère ne vous accompagne point. Si donc vous congédiez notre frère, nous partirons, et nous achèterons des vivres. Sinon, nous ne partirons pas. Car l’homme nous a dit que nous ne verrions pas son visage, si notre jeune frère n’était pas avec nous. (Gen 43,1-5) N’allez pas croire que nous puissions retourner là-bas sans notre frère. Si vous voulez que notre voyage soit inutile, et que nous courions les plus grands dangers, alors partons. Mais sachez que le gouverneur nous a certifié avec serment que nous ne verrions pas son visage, si notre frère ne venait pas avec nous. Jacob se voyait pressé de tontes parts il se lamente, il leur dit : Pourquoi avez-vous fait mon malheur en apprenant à l’homme que vous aviez un frère ? Pourquoi avez-vous fait mon malheur ? (Id. 6) Pourquoi m’avoir causé ces maux ? Si vous n’aviez rien dit, je n’aurais pas été privé de Siméon, et l’on n’aurait point mandé celui-ci.Ils lui répondirent L’homme nous a demandé si notre père vivait, si nous avions un frère, et nous lui avons répondu. Savions-nous qu’il nous dirait : Amenez votre frère ? (Id. 7) N’allez pas croire que nous ayons déclaré de nous-mêmes au gouverneur l’état de notre famille. Comme il nous retenait en prison, voyant en nous des espions, et qu’il s’informait en détail de nos affaires, nous avons parlé ainsi afin de le renseigner surtout avec véracité. Et Juda dit encore à son père : Envoie le jeune enfant avec moi, et mus nous mettrons en route, afin d’avoir de quoi vivre. (Id. 8) Confie-le-moi, afin que nous partions sur-le-champ. Car il ne nous restera plus aucun espoir de salut si nous laissons nos provisions s’épuiser, et que nous ne cherchions pas des soulagements ailleurs. Je le reçois de tes mains ; si je ne te le remets pas, si je ne le ramène pas en ta présence, que je reste coupable envers toi le reste de mes jours. Si nous n’avions pas différé nous serions déjà revenus deux fois. (Id 9, 10) Ton attachement à cet enfant va causer notre mort à tous. La faim nous aura bientôt fait périr, si tu ne veux pas lui permettre de nous suivre. Observez ici, mon cher auditeur, comment la détresse causée par la famine triompha de la tendresse de ce père. Voyant qu’on ne trouvait pas d’autre moyen de soulagement, et que la disette augmentait, il dit enfin : S’il en est ainsi, s’il le faut absolument, et que vous ne puissiez partir sans lui, vous devez porter en même temps des présents au gouverneur. Emportez l’argent que vous avez trouvé dans vos sacs, outre celui qui vous est nécessaire pour l’achat.

Prenez avec vous votre frère, levez-vous et partez. (Id 13) Que mon Dieu vous fasse trouver grâce devant cet homme, et mette en liberté votre frère et Benjamin ! Pour moi, je reste sans enfant. (Id 14) Voyez-vous comment éclate son inexprimable affection pour Joseph ? N’allez pas croire en effet qu’il songe à Benjamin ou à Siméon, lorsqu’il dit : Pour moi je reste sans enfant, car il dit plus haut : Que Dieu vous fasse trouver grâce, et mette en liberté votre frère et Benjamin ! – Il veut dire : quand bien même ces deux-là seraient sauvés, je n’en resterais pas moins sans enfant. Observez comme il est tout entier à l’amour de Joseph. Entouré d’un groupe si nombreux de fils, il se croyait pourtant sans enfants, parce qu’il était privé de Joseph. Les fils de Jacob alors ayant pris les présents, la double somme d’argent et Benjamin, partirent pour l’Égypte et parurent devant Joseph. (Id 15) Joseph les vit ainsi que Benjamin son frère. (Id 16) – Ses vœux sont comblés : il voit son bien-aimé, le succès a couronné ses efforts. Et il dit à l’intendant de sa maison Conduis ces hommes dans la maison et égorge des victimes : car ces hommes mangeront avec moi. Mais se voyant introduits dans la maison de Joseph, ils dirent : C’est à cause de l’argent qui est revenu dans nos sacs la première fois, que l’on nous emmène : c’est afin de nous dénoncer, de nous accuser, de nous prendre avec nos ânes, et de nous réduire en servitude. (Id 18) Joseph prenait toutes les dispositions les plus propres à leur attester sa bienveillance : néanmoins ils sont dans les angoisses, ils redoutent d’être punis à cause de cet argent, comme s’ils étaient coupables en cela. Ils s’approchent donc de l’intendant de la maison et lui exposent la raison de leur inquiétude : ils lui racontent comment ils ont trouvé l’argent dans leurs sacs, et ils ajoutent : À cause de cela nous apportons aujourd’hui le double de l’argent, afin de payer notre dette précédente, et d’acheter des vivres. (Id 22)

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