‏ John 21

2. « Jésus a fait beaucoup d’autres miracles (3) ». Saint Jean qui raconte moins de miracles que les autres évangélistes, déclare aussi que ceux-ci mêmes ne les ont pas tous rapportés ; mais seulement autant qu’il était nécessaire pour attirer les auditeurs à la foi. « Car », dit-il, « si l’on rapportait tout en détail, je ne crois pas que le monde même pût contenir les livres qu’on en écrirait ». (Jn 21,25) Par où l’on voit évidemment que les évangélistes n’ont pas écrit ces faits par vanité, par ostentation, mais uniquement pour notre avantage et notre utilité. En effet, comment des écrivains qui ont omis beaucoup de choses, auraient-ils rapporté celles-ci par ostentation ?

Pourquoi les évangélistes n’ont-ils pas tout rapporté en détail ? C’est principalement à cause du grand nombre des choses qu’il y aurait eu à raconter ; et encore, parce qu’ils pensaient bien que celui qui ne croirait pas ce qu’ils rapportaient de Jésus, ne croirait pas non plus, quand bien même ils en diraient davantage ; enfin, que celui qui croirait à ces faits n’aurait plus besoin d’autrui pour croire. Mais il me semble que l’évangéliste parle ici des miracles que le Seigneur fit après sa résurrection, puisqu’il ajoute : « À la vue de ses disciples ». Comme avant la résurrection il était nécessaire que Jésus-Christ fit bien des œuvres et des miracles, afin qu’ils crussent qu’il était Fils de Dieu, il a fallu de même qu’il en fît beaucoup après, afin qu’ils fussent pleinement persuadés qu’il était ressuscité. C’est pour cette raison que l’historien sacré a ajouté : « À la vue de ses disciples ». En effet, le Seigneur séjourna seul avec eux après sa résurrection. Voilà aussi pourquoi le Sauveur disait : « Le monde ne me verra plus ». (Jn 14,19) L’évangéliste, voulant ensuite vous révéler que Jésus n’avait fait ces miracles qu’en faveur de ses disciples, a encore ajouté « Afin qu’en croyant, vous ayez la vie éternelle a en son nom (31) » ; parlant généralement à tous les hommes, pour vous faire connaître que ce n’est pas lui, mais nous qui profitons de la foi qu’il nous inspire en lui-même. « En son nom », c’est-à-dire par lui ; car il est lui-même la vie.

« Jésus se fit voir encore depuis à ses disciples sur le bord de la mer de Tibériade ». (Chap 21,1) Ne voyez-vous pas, mes frères, que Jésus-Christ n’est pas longtemps avec ses disciples, et qu’il ne demeure pas avec eux comme auparavant ? Il leur apparut le soir, et aussitôt il disparut : huit jours après il leur apparaît encore et disparaît de nouveau. Ensuite il se fit voir sur le bord de la mer, et les disciples eurent une grande frayeur. Que signifie ce mot : « Il se fit voir ? » Par là on connaît parfaitement que ce n’est que par bonté et par condescendance que Jésus se fit voir, son corps étant alors incorruptible et immortel. Mais pourquoi l’évangéliste a-t-il nommé le lieu ? C’est pour montrer que le Seigneur avait déjà en grande partie dissipé la crainte de ses disciples ; en sorte qu’ils commençaient à sortir de leur maison. Mais ils étaient allés en Galilée, pour éviter le péril, pour se soustraire à la fureur des Juifs.

« Simon Pierre fut donc pêcher (3) ». Comme Jésus-Christ n’était pas souvent avec ses disciples, comme les disciples n’avaient pas encore reçu le Saint-Esprit, ni aucune fonction, ni aucun ministère, ni rien à faire, ils étaient retournés à leur profession. « Simon Pierre, et Thomas, et Nathanaël que Philippe avait appelé, et les fils de Zébédée, et deux autres étaient ensemble (2) ». N’ayant donc rien à faire, ils furent pêcher, et de nuit, parce qu’ils étaient toujours dans la crainte et dans la frayeur. Saint Luc marque la même chose : il ne la rapporte pas dans les mêmes termes, mais il l’insinue par ce qu’il dit. Les autres disciples les suivaient, étant inséparablement unis ensemble et voulant aussi voir la pêche et jouir agréablement de ce moment de loisir et de repos. Ils se mettent donc à travailler, et comme ils étaient dans l’embarras, Jésus parut. Il ne se fit point connaître d’abord, pour les engager à lui parler plus librement, et il leur dit : « N’avez-vous rien à manger (5) ? » Le Seigneur parle encore d’une manière humaine, comme s’il eût voulu acheter d’eux quelques poissons. Les disciples ayant répondu non, Jésus leur dit : jetez le filet au côté droit : ils le jetèrent, et ils prirent beaucoup de poissons. Mais l’ayant reconnu, ses disciples, Pierre et Jean reprirent alors chacun son propre caractère. Pierre était plus bouillant, Jean avait l’esprit plus élevé : celui-là était plus prompt, celui-ci plus éclairé. C’est pourquoi Jean reconnut le premier Jésus ; Pierre vint à lui le premier ; et en effet, ils avaient sous les yeux de grands prodiges ; lesquels ? Premièrement, cette prodigieuse quantité de poissons qu’ils avaient pris ; en second lieu, la résistance du filet qui ne s’était pas rompu ; et encore : qu’avant d’être descendus à terre, ils trouvèrent des charbons allumés, et du poisson mis dessus, et du pain (9). Car en cette occasion Jésus-Christ ne se servit pas de matière toute créée, comme il avait coutume de le faire avant sa mort, par une certaine condescendance.

Aussitôt donc que Pierre eut reconnu son Maître, il laissa tout, et les poissons et les filets, et remit promptement sa ceinture : vous voyez son respect, son amour. Et quoiqu’ils fussent éloignés de terre de deux cents coudées, son impatience ne lui permit pas d’aller le trouver avec sa barque, mais il vint à la nage. Que dit donc Jésus à ses disciples ? « Venez, dînez. Et nul d’eux n’osait lui demander : qui êtes-vous (12) ? » Ils n’osaient pas alors lui parler avec cette assurance, et cette même liberté qu’ils avaient auparavant, ils ne lui adressaient pas de questions ; mais ils restaient assis en silence avec beaucoup de crainte et de respect, et écoutaient attentivement ce qu’il disait : « Car ils savaient que c’était le Seigneur ». C’est pourquoi ils ne lui demandaient pas : « Qui êtes-vous ? » Et voyant une autre forme qui les remplissait de terreur, ils étaient extrêmement étonnés ; ils auraient bien voulu lui faire quelques questions à ce sujet : mais, et parce qu’ils craignaient, et parce qu’ils savaient que ce n’était point un autre que lui-même, ils ne l’interrogèrent point, et ils mangeaient seulement ce qu’il avait créé pour eux avec un surcroît de puissance. En effet, dans cette création, le Seigneur ne leva point les yeux au ciel, il ne descendit pas comme auparavant à des démarches humaines, montrant par là qu’il ne les avait faites que parce qu’il avait bien voulu s’abaisser. Au reste, que le Seigneur n’apparut pas souvent à ses disciples, et qu’il ne demeurât pas avec eux comme avant sa mort et sa résurrection, l’évangéliste nous l’apprend par ces paroles : « Ce fut là la troisième fois que Jésus apparut à ses disciples, depuis qu’il fut ressuscité d’entre les morts (14) ». Et il leur ordonne d’apporter de ces poissons, qu’ils viennent de prendre, pour leur montrer que celui qu’ils voient n’est point un fantôme. Saint Jean ne dit pas qu’il mangea avec eux, mais saint Luc le dit ailleurs : « Et mangeant « avec eux ». (Act 1,4) Mais comment ? Cela nous surpasse, et il ne nous appartient pas de l’expliquer : tout ce que nous pouvons dire, c’est que la manière dont le Seigneur a fait ces choses, est très-admirable ; et qu’il a mangé, non pour satisfaire un besoin naturel qu’il ne pouvait plus ressentir, mais pour prouver et confirmer sa résurrection par bonté et par condescendance.

3. Peut-être, mes frères, entendant ce récit, vos cœurs se sont-ils enflammés d’amour pour Jésus-Christ ? Peut-être vous êtes-vous écriés Heureux ceux qui étaient alors avec le Seigneur ; heureux encore ceux qui seront avec lui dans la résurrection générale ! N’épargnons donc rien pour voir un jour ce merveilleux visage. Si maintenant le seul récit de ces prodiges allume chez nous un si grand feu, et cet ardent désir d’avoir été au monde, lorsqu’il était lui-même sur la terre, d’avoir entendu sa voix, vu son visage, d’avoir approché de lui, de l’avoir touché, de l’avoir servi ; pensez, considérez ce que c’est que de le voir, non plus dans un corps mortel et faisant des choses humaines, mais environné de ses anges, mais dans un corps immortel, immortels nous-mêmes ; et de jouir de ce bonheur, de cette gloire qui surpasse toutes nos paroles et toute notre intelligence. C’est pourquoi, je vous en conjure, mes chers frères, n’oublions, n’omettons rien pour nous procurer cette gloire.

Il n’est rien en cela de difficile, si nous le voulons bien ; il n’est rien de pénible, si nous sommes vigilants et actifs. « Si nous souffrons avec lui », dit l’apôtre, « nous régnerons aussi avec lui ». (2Ti 2,12) Que veut dire saint Paul : « Si nous souffrons ? » C’est comme s’il disait : Si nous souffrons les afflictions et les persécutions, si nous marchons dans la voie étroite. Véritablement la voie étroite est de sa nature une voie pénible, mais la bonne volonté, mais l’espérance des biens futurs la rendent plus douce et plus aisée. « Car le moment si court et si léger des afflictions que nous souffrons en cette vie, produit en nous le poids éternel d’une souveraine et incomparable gloire ; tandis que nous ne considérons point les choses visibles, mais les invisibles ». (2Co 4,17, 18) Levons donc nos yeux de la terre vers le ciel, et regardons, contemplons continuellement les choses célestes. Si nous établissons là-haut notre demeure, nous n’aurons aucun goût pour les délices de cette vie ; nous souffrirons avec joie les peines et les afflictions, et même nous en rirons, comme de toutes les choses semblables. Si nos désirs tendent de ce côté-là, si nos regards se tournent vers cet aimable objet, rien ne pourra ou nous abattre et nous asservir, ou nous élever et nous enfler le cœur. Et que dis-je ? nous ne nous affligerons pas des maux de cette vie, nous ne croirons même pas les voir et les sentir. En effet, tel est l’amour : il nous rend continuellement présents ceux de nos amis qui sont absents ; son empire est si grand, qu’il nous sépare de tout, et qu’il nous attache étroitement à l’objet que nous aimons.

Ah ! si nous aimions de même Jésus-Christ, tout nous paraîtrait ici-bas une ombre, une vision, et un songe. Nous dirions aussi avec l’apôtre : « Qui nous séparera de l’amour de Jésus-Christ ? Sera-ce l’affliction ou les déplaisirs ? » Saint Paul n’a point dit : Sera-ce l’argent, ou les richesses, ou la beauté ; car ces choses sont très viles et très ridicules ? Mais il a proposé ce qui paraît le plus redoutable : la faim, les persécutions, la mort. (Rom 8,35) Et néanmoins le saint apôtre a méprisé toutes ces choses comme un rien ; mais nous, pour un peu d’argent, nous nous séparons de notre vie et de notre lumière. Et certes, ni la mort, ni la vie, ni les choses présentes, ni les futures, ni quelque créature que ce fût, n’ont pu séparer saint Paul de Jésus-Christ. Mais nous, si nous voyons une peu d’or, nous courons ardemment après, et nous foulons aux pieds les commandements du Seigneur.

Que si le seul récit de ces choses est insupportable, ne pas tenir la conduite opposée est chose bien plus insupportable encore : car le pire est que nous n’avons point horreur de faire ce que nous frémissons d’entendre. Nous jurons à la légère, nous nous parjurons, nous ravissons le bien d’autrui, nous prêtons à usure, nous négligeons la continence, nous nous dispensons des règles prescrites a la prière, nous transgressons la plus grande partie des commandements, il n’est rien que nous ne tentions pour amasser de l’argent ; nous n’y épargnons ni notre corps, ni notre santé. Celui qui aime l’argent, l’avare, fera toutes sortes de maux à son prochain, et il s’en fera à lui-même. Facilement il se mettra en colère, il dira des injures, il appellera son frère fou, il jurera, il se parjurera ; il n’observera ni règles ni mesure, il ne gardera même pas les préceptes, de l’ancienne loi ; celui, qui aime l’or mimera point son prochain. Et cependant, pour acquérir le royaume des cieux, il faut que nous aimions même nos ennemis. Si donc pour entrer dans ce royaume, il ne nous suffit pas de garder les anciens préceptes, s’il faut que notre justice soit plus abondante que celle des Juifs (Mat 5,20) ; nous qui violons, et nos commandements et les anciens, quelle excuse aurons-nous, sur quoi nous justifierons-nous ? Celui qui aime l’argent, non seulement n’aimera point ses ennemis, mais encore il traitera ses amis comme ses ennemis.

4. Et que dis-je ; ses amis ? Souvent l’avare méconnaît et méprisé jusqu’aux droits de la nature ; la parenté, les liens du sang, il n’en connaît point ; l’amitié, il l’oublie ; l’âge, il ne le respecte point ; l’ami, il n’en a point ; mais il est ennemi de tout le monde, et principalement de soi ; non seulement parce qu’il perd son âme, mais encore parce qu’il est son propre bourreau, qu’il se livre à mille inquiétudes, à mille peines, à mille afflictions. Il entreprendra de longs voyages, il s’exposera aux périls, aux embûches, à tout, pour fomenter et accroître son mal, pour avoir à compter beaucoup d’or et d’argent. Est-il rien de pire, est-il une : plus cruelle maladie ? Il se prive de boire et de manger, il se prive de tous ces plaisirs et de toutes ces voluptés pour lesquelles les hommes ont coutume de commettre tant d’excès et de péchés ; et il se prive encore de la gloire et de l’honneur. En effet, l’avare tient presque tous les hommes pour suspects, il est environné d’un nombre considérable d’accusateurs, d’envieux, de calomniateurs, et de gens qui lui dressent des embûches. Ceux qu’il maltraite injustement le haïssent pour le tort et le mal qu’il leur a fait ; ceux qui n’ont pas à se plaindre de lui craignent de devenir ses victimes à leur tour et touchés de compassion pour ceux qu’il a endommagés et ruinés, ils entrent dans leurs plaintes et leurs querelles. Les grands, ceux qui lui sont supérieurs en puissance, et parce qu’ils ont pitié des petits, et parce qu’ils lui portent envie, le haïssent et lui font la guerre. Et pourquoi parler des hommes ? quelle espérance, quelle consolation, quelle ressource peut rester à celui qui s’attire l’inimitié et la colère de Dieu ?

De plus, celui qui aime l’argent né pourra jamais se résoudre à s’en servir ; il en sera le gardien et l’esclave, et non le maître. S’étudiant à en amasser toujours davantage, il craindra de sacrifier la plus petite somme ; il se refusera : la moindre dépense, et il sera le plus pauvre de tous les pauvres ; car rien ne saurait arrêter sa cupidité. Mais l’argent n’est point fait pour être gardé dans un coffre, il est fait pour que l’on s’en serve. Si, pour lé cacher aux autres, nous l’enfouissons en terre, est-il rien de plus misérable que nous, qui courons de côté et d’autre pour amasser cet argent, afin de l’enfermer ensuite et de le soustraire à l’usage commun ? Mais il y a encore une autre grande maladie qui ne cède point à celle-là. Si ces hommes enfouissent leur argent dans la terre, il en est d’autres qui l’engloutissent dans leur ventre, dans la bonne chère, dans l’ivrognerie et se préparent un double châtiment par l’injustice mêlée à la débauche. Les uns mangent leurs biens avec les parasites et avec les flatteurs ; les autres le dissipent au jeu et avec les femmes de mauvaise vie ; d’autres en de semblables dépenses ; par là, s’étant une fois écartés du droit chemin, et ayant abandonné la voie qui mène au ciel, ils s’ouvrent mille portes qui les conduisent dans l’enfer. Et cependant celui qui y entre, dans cette voie qui mène au ciel, ne se procure pas seulement un plus grand bien, mais encore de plus grands plaisirs que les autres. Car celui qui donne son bien aux femmes débauchées se rend ridicule et infâme, il s’attire bien des guerres et jouit d’un plaisir fort court ; ou plutôt il n’en jouit même pas, de ce court plaisir, puisque quelque argent qu’il leur donne, elles n’en auront aucune reconnaissance. « Car la maison étrangère est comme un tonneau percé ». (Pro 23,27 ; 30, 16) De plus, les femmes de cette espèce ont l’humeur insupportable, et Salomon a comparé leur amour à l’enfer (Can 8,6) ; elles ne laissent ni paix ni repos à leurs amants, qu’elles ne les voient entièrement ruinés. Et alors même elles ne cessent point encore de les tourmenter, elles cherchent à leur arracher le peu qui leur reste, et quand elles les ont réduit à la plus extrême indigence, elles les insultent, en font des objets de risée, et les accablent de tant de maux, qu’on ne saurait en donner une idée.

Mais l’homme qui veut faire son salut goûte d’autres plaisirs ; il n’est point inquiété par des rivaux. Tous, au contraire, tous se réjouissent de sa félicité ; non seulement ceux qu’il oblige, mais encore tous ceux qui le voient. Il n’est agité d’aucune passion : ni la colère, ni la tristesse, ni la honte ne viennent assaillir son âme : grande est la satisfaction de sa conscience ; grand son espoir dans les biens futurs ; sa gloire est éclatante, et plus grand encore l’appui que lui prête la bienveillance du Seigneur. Il ne craint nul piège, nul précipice, il n’a nulle défiance ; mais il est dans un port tranquille et assuré, où il respire un air doux et serein. Pesons donc, et considérons toutes ces choses, mes chers frères, comparons ces différents plaisirs l’un avec l’autre, et choisissons le genre de félicité qui vaut le mieux, afin que nous obtenions les biens futurs, parla grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui appartiennent la gloire et l’empire, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

HOMÉLIE LXXXVIII.

APRÈS DONC QU’ILS EURENT DÎNÉ, JÉSUS DIT À SIMON PIERRE : SIMON, FILS DE JEAN, N’AIMEZ-VOUS PLUS QUE NE FONT CEUX-CI ? IL LUI RÉPONDIT : OUI, SEIGNEUR, TOUS SAVEZ QUE JE VOUS AIME. (VERS. 15, JUSQU’À LA FIN)

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