‏ Genesis 49:7

2. Voyez-vous comment, parla vertu de l’intelligence que lui avait octroyée l’Esprit, il prend les devants sur cette loi de Moïse que le père et le fils ne doivent pas approcher de la même femme ? Le reproche qu’il adresse à son fils implique, en effet, cette interdiction : Tu as souillé la couche, en montant sur le lit de ton père tu as commis une action défendue. En conséquence, puisque de cette manière Tu t’es révolté, comme l’eau ne déborde point. Tu n’auras pas à te féliciter, veut-il dire, de cette criminelle entreprise, d’avoir osé, sans aucun égard pour ton père, déshonorer sa couche. L’Esprit-Saint a voulu que les générations sui vantes se gardassent de suivre un tel exemple ; voilà pourquoi il a pourvu à ce que cette accusation fût consignée par écrit. Par là, tout le monde peut apprendre et se convaincre qu’une préséance conférée par la nature est de nulle utilité, si les actes de la volonté y contredisent. Ensuite, lorsqu’il a suffisamment stigmatisé cette abominable action, il passe à Siméon et à Lévi. Siméon et Lévi ont consommé l’injustice de leur volonté. (Id. 5) Leur zèle à venger leur sueur les a poussés à cette injustice. Puis, montrant que c’est à son insu qu’ils ont exécuté leur dessein, il ajoute : Que mon âme ne vienne point dans leurs conseils, et que mon cœur ne s’appuie point sur leur réunion. (Id. 6) A Dieu ne plaise que j’aie été associé i leur dessein, que j’aie adhéré à leur injuste entreprise ! Parce que dans leur courroux ils ont tué des hommes. La raison n’a point dirigé leur courroux. Sichem eût-il été coupable, il ne fallait pas pour cela commettre un massacre général. Et dans leur fureur ils ont estropié le taureau. Il fait allusion ici au fils d’Hémor qu’il appelle taureau à cause de son âge, alors dans sa fleur. Puis, ayant rappelé leur conduite, il ajoute une malédiction et dit : Maudit soit leur courroux, parce qu’il est inexorable, et leur ressentiment parce qu’il a été implacable. (Id. 7) Il veut parler de la ruse qu’ils ont employée contre leurs ennemis, du stratagème dont ils se sont servis pour les attaquer.. Leur courroux, dit-il, est inexorable, impétueux, irréfléchi. Et leur ressentiment, parce qu’il a été implacable. En effet, c’est lorsque les Sichémites les croyaient le mieux disposés pour eux, que faisant éclater leur violente colère, ils ont fait de ce peuple leur proie et leur butin. Puis, quand il a fait le récit de leur péché, il prédit la vengeance qui doit les en punir. Je les diviserai en Jacob et les disperserai en Israël. Ils seront dispersés en tous lieux, veut-il dire, afin qu’il devienne clair pour tout le monde qu’ils sont ainsi punis de leur coupable entreprise. Juda, que tes frères te louent. (Id. 8) la bénédiction donnée à Juda est une bénédiction mystique qui nous révèle à l’avance tout ce qui doit être réalisé dans le Christ. Juda, que tes frères te louent ! En effet, c’est parce que le Christ devait naître de cette famille, selon les calculs de la Providence, que inspiré du Saint-Esprit, prophétise dès lors par ce qu’il dit touchant Juda, non seulement la descente du Seigneur parmi les hommes, mais encore le mystère, la croix, l’inhumation, la résurrection, enfin tout absolument. Juda, que tes frères te louent. Tes trains sont sur le dos de tes ennemis, et les fils de ton père t’adoreront. Il indique ainsi la soumission où ils sont destinés à vivre. C’est un lionceau que Judo. Tu es sorti dit germe, mon fils. (Id. 9) Il prédit sa royauté. Car c’est la coutume constante de l’Écriture que de désigner la puissance royale par la figure du lion. Retombé tu t’es endormi comme un lion. Qui le réveillera? Ici il a en vue la croix et le sépulcre. Qui le réveillera ? Nul n’oserait tirer un lion de son sommeil, de là ces, mots : Tu t’es endormi comme un lion. Qui le réveillera ? C’est lui-même, lui qui dit : J’ai le pouvoir de piller mon âme et le pouvoir de la reprendre. (Jn 10,18) Puis il indique clairement l’époque où le Christ doit paraître suivant les rues de la Providence. Il ne manquera pas de rois issus de Juda, ni de chefs sortis de ses Panes, jusqu’à la venue de Celui à qui est réservé le dépôt. Et lui-même sera l’attente des nations.( 10) C’est-à-dire que le judaïsme et les princes des Juifs subsisteront jusqu’à sa venue. Et il dit très-bien jusqu’à la venue de Celui à qui est réservé le dépôt ; il parle de Celui à qui la royauté est préparée. Aussi est-il l’attente des rations. Voyez comment il parle déjà du salut futur des nations elles-mêmes. Lui-même sera l’attente des nations. Les nations attendent sa venue. Attachant à une vigne son poulain, et aux branches son ânon. (Id 11) Par cet ânon, il désigne les nations qui seront converties. L’âne étant un animal immonde, il dit pour cette raison : Ces nations impures seront amenées avec la même facilité qu’un ânon qu’on attache aux branches d’une vigne ; il indique par là l’étendue de cet empiré, l’obéissance parfaite de ces nations. En effet, c’est la marque d’une grande douceur chez un âne que de se laisser attacher aux branches d’une vigne. Quant à la vigne, c’est une image à laquelle Jésus compare sa doctrine : Moi je suis la vraie vigne, dit-il, et mon Père est le vigneron. (Jn 15,1) Les branches de la vigne représentent ce qu’il y a d’affectueux, de facile dans les articles de la législation ; il fait entrevoir par là que les nations seront plus dociles que les Juifs. Il lavera dans le vin sa robe, et dans le sang de la grappe son vêtement.
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