1 En 68
1Après cela ils seront frappés de stupeur et d’effroi à cause du jugement porté sur eux, en punition des révélations qu’ils ont faites aux habitants de la terre. 2Voici le nom des coupables : le I de tous est Semiâzâ, le II Arstikifâ, le III Armên, le IV Kakabâel, le V Tur-el. le VI Rumia, le VII Dan-el, le VIII Nukael, le IX Barûq-êl, le X Azaz-êl, le XI Armers, le XII Batar-iâl, le XIII Basasaël, le XIV Auân-êl, le XV, Tur-iâl, le XVI Simâtisiel, le XVII letar-el, le XVIII Tumaël, le XIX Tar-él, le XX Rumaëi, le XXI Izêzéel. 3Tels sont les noms des princes des anges coupables, Voici maintenant les noms des chefs de leurs centaines, de leurs cinquantaines et de leurs dizaines ▼▼Les noms des anges que désigne ici notre auteur pourraient donner lieu à quelques observations Yekun ou plutôt Jeqûn ne présente pas un sens bien clair ; Hoffmann pense qu’il faut l’interpréter par celui qui a de la fermeté ; Asbeel (ou Kesabeel) vient d’un mot hébreu qu’on peut rendre par Deum deserens. D’après le chap. vi, 1, c’est Azazel et non Gadrel qui a enseigné aux hommes ; Penemue ou Tenemue paraît un nom altéré.
. 4Le nom du premier est Yekum ; c’est celui qui séduisit tous les fils des saints anges, qui les poussa à descendre sur la terre, pour procréer des enfants avec des êtres humains. 5Le nom du second est Kesabel, qui inspira de mauvaises pensées aux fils des anges, et les poussa à souiller leurs corps en s’accouplant avec les filles des hommes. Le nom du troisième est Gadrel ; c’est lui qui a révélé aux fils des hommes les moyens de donner la mort. C’est lui qui séduisit Eve, et enseigna aux fils des hommes les instruments qui donnent la mort, la cuirasse, le bouclier, le glaive, et tout ce qui peut donner ou faire éviter la mort. Ces instruments passèrent de ses mains dans celles des habitants de la terre, et ils y resteront à tout jamais. Le nom du quatrième est Ténémue ; c’est lui qui révéla aux fils des hommes l’amertume et la douceur, Et qui leur découvrit tous les secrets de la fausse sagesse. Il leur enseigna l’écriture, et leur montra l’usage de l’encre et du papier. Aussi par lui on a vu se multiplier ceux qui se sont égarés dans leur vaine sagesse, depuis le commencement du monde jusqu’à ce jour. Car les hommes n’ont point été créés pour consigner leur croyance sur du papier au moyen de l’encre. Ils ont été créés pour imiter la pureté et la justice des anges. Ils n’auraient point conçu la mort, qui détruit tout ; c’est pourquoi la puissance me dévore. Ils ne périssent que par leur trop grande science. Le nom du cinquième est Kasyade ; c’est lui qui a révélé aux enfants des hommes tous les arts diaboliques et mauvais. Ces moyens infâmes de tuer un enfant dans le sein de sa mère, ces arts qui se pratiquent par la morsure des serpents, par l’énergie, en plein midi, dans la semence du serpent qu’on nomme Tabaet ▼▼Dillmann convient, p. 212, qu’il ne peut éclaircir ce passage obscur. Tabaet n’est peut-être pas un nom propre et la phrase cujus nomen est Tabaet pourrait se rendre par : dont le nom est viril (comme l’écrit Laurence).
. Ceci est le nombre de Kesbel, le principal serment que le Tout-Puissant, du sein de sa gloire, a révélé aux saints ▼▼Ce verset a embarrassé les interprètes. Voy. une longue note d’Hoffmann, p. 552-556.
. Son nom est Beka. Celui-ci demanda à saint Michel de lui montrer le nom secret, afin d’en avoir l’intelligence, et afin de rappeler dans la mémoire le serment redoutable de Dieu ; et de faire trembler, à ce nom et à ce serment, ceux qui ont révélé aux hommes tous les secrets dangereux. Tel est, en effet, l’office magique de ce serment ; il est redoutable et sans merci. Et il mit ce serment d’Aka entre les mains de saint Michel. Voici les effets de ce serment : Par sa vertu magique, le ciel a été suspendu avant la création du monde. Par lui, la terre s’est élevée sur les eaux ; et des parties cachées des collines les sources limpides jaillissent depuis la création du monde jusqu’en éternité. Par ce serment, la mer a été fixée dans ses limites, et sur ses fondements ▼▼L’auteur fait allusion aux merveilles que, dans l’opinion des Juifs, on pouvait opérer lorsqu’on avait connaissance du nom de Dieu caché aux hommes. Voir Buxtorf, Lexicon Chaldaicum, col. 2431, et Eisenmenger, Entdecktes Judenthum, 1, 154.
. Il a place des grains de sable pour l’arrêter au temps de sa fureur ; et jamais elle ne pourra dépasser cette limite. Par ce serment redoutable, l’abîme a été creusé, et il conserve sa place à jamais. Par ce serment, le soleil et la lune accomplissent chacun leur course périodique, sans jamais s’écarter de la voie qui leur a été tracée. Par ce serment, les étoiles suivent leur éternelle route. Et quand elles sont appelées par leurs noms, elles répondent : Me voici ! Par ce même serment, les vents président aux eaux ; tous ont chacun leurs esprits, qui établissent entre eux une heureuse harmonie. Là se gardent les trésors des tonnerres et l’éclat de la foudre. Là sont conservés les trésors de la grêle et de la glace, les trésors de la neige, de la pluie et de la rosée. Tous ces anges conserveront et béniront le nom du Seigneur des esprits. Ils le célébreront par toute espèce de louange, et le Seigneur des esprits les soutiendra, les encouragera dans ces actions de grâces, et ils loueront, célébreront et exalteront le nom du Seigneur des esprits dans les siècles des siècles. Et ce serment a été confirmé sur eux, et leurs routes ont été tracées, et rien ne peut les empêcher de les suivre. Grande était leur joie. Ils le bénissaient, ils le célébraient, ils l’exaltaient, parce que le secret du Fils de l’homme leur avait été révélé. Et lui siégeait sur un trône de gloire ; et la principale partie du jugement lui a été réservée. Les pécheurs s’évanouiront et seront exterminés de la face de la terre, et ceux qui les ont séduits seront entourés de chaînes à tout jamais. Selon le degré de leur corruption, ils seront livrés à différents supplices : quant à leurs œuvres, elles s’évanouiront de la face de la terre, et désormais il n’y aura plus de séducteurs, parce que le Fils de l’homme a paru assis sur son trône de gloire. Toute iniquité cessera, tout mal disparaîtra devant sa face, et la parole du Fils de l’homme subsistera seule en présence du Seigneur des esprits. Voilà la troisième parabole d’Énoch.
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