‏ 1 En 88

1Alors un des quatre hommes s’approcha des autres taureaux, et leur enseigna des mystères tels, qu’ils en tremblaient. Et un homme naquit, et il bâtit un grand navire. Il habitait dans ce navire, et avec lui trois taureaux et une couverture se fit au-dessus d’eux. 2Je levai de nouveau mes regards au ciel, et j’aperçus une grande voûte ; et il y avait au-dessus sept cataractes qui versaient des torrents de pluie dans un village. 3Je regardai encore, et voici que les fontaines de la terre se répandaient sur la terre dans ce village. Et l’eau commença à tourbillonner et à monter sur la terre, en sorte que je ne pouvais plus apercevoir ce village, parce qu’il était tout couvert d’eau. Il y avait en effet beaucoup d’eau, de ténèbres et de nuages ; et voici que la hauteur de l’eau surpassait la hauteur de tous les villages. L’eau les couvrait en entier, et enveloppait la terre. Et tous les taureaux qui y étaient réunis furent submergés et périrent dans les eaux. Mais le navire flottait sur la surface de ces mêmes eaux. Cependant tous les taureaux, les éléphants, les chameaux et les ânes, et les troupeaux périssaient dans cette immense inondation ; ils disparaissaient engloutis, et je ne pouvais plus les voir dans l’abîme d’où ils ne pouvaient plus se retirer. Je regardai encore, et voici les cataractes qui cessèrent de tomber d’en haut, et les fontaines de la terre de couler, et les abîmes s’entrouvrirent. Et les eaux s’y précipitèrent, et la terre apparut. Et le navire s’arrêta sur la terre, les ténèbres se dissipèrent et la lumière apparut. Alors, le bœuf blanc, qui avait été fait homme, sortit de l’arche, et avec lui trois taureaux. Et un des trois taureaux était blanc, et semblable à ce bœuf ; un autre était rouge comme du sang, et le troisième était noir ; et le taureau blanc se retira des autres. Et les bêtes des champs, et les oiseaux commencèrent à se multiplier. Et les différentes espèces de ces animaux se rassemblèrent, les lions, les tigres, les loups, les chiens, les sangliers, les renards, les chameaux et les porcs. Les sirets, les milans, les vautours, les congas et les corbeaux. Et parmi eux naquit un bœuf blanc
Il s’agit ici d’Abraham ; les ânes sauvages dont il est question, v. 18, sont les nombreux enfants que le patriarche eut de Cetura. (Gen. xxv, 2.)
. Et ils commencèrent à se mordre les uns les autres ; et le bœuf blanc, qui était né parmi eux, engendra un onagre et un bœuf blanc, et ensuite plusieurs onagres. Et le bœuf blanc
Apis
qui fut aussi engendré par lui, engendra à son tour un sanglier noir et une brebis blanche
Esau et Jacob.
. Le sanglier engendra beaucoup d’autres sangliers. Et la brebis engendra douze autres brebis
Les douze patriarches-
. Quand ces douze brebis furent grandes, elles en vendirent une
Joseph.
d’entre elles à des ânes
Les Madianites.
. Et les ânes vendirent la brebis à des loups
Les Égyptiens.
. Et elle grandissait parmi eux. Alors le Seigneur amena les autres brebis pour habiter avec la première et paître avec elle au milieu des loups. Et elles se multiplièrent, et leurs pâturages étaient en abondance. Mais les loups commencèrent à les épouvanter et à les persécuter, et ils exterminaient leurs petits. Et ils les placèrent dans les profondeurs d’un grand fleuve. Alors les brebis commencèrent à se lamenter à cause de la perte de leurs petits, et à se tourner vers leur Seigneur ; une d’elles cependant parvint à s’échapper et se retira parmi les onagres. Et je vis les brebis gémissant, priant et implorant le Seigneur De toutes leurs forces, jusqu’à ce que le Seigneur descendit à leurs cris du haut de son séjour céleste et daigna les visiter. Et il appela la brebis, qui avait échappé à la dent des loups, et lui enjoignit d’aller trouver ces loups meurtriers, et de les avertir de ne plus offenser les brebis. Alors la brebis alla trouver les loups, forte de la parole du Seigneur, et une autre brebis vint au-devant de la première et marcha avec elle. Et toutes deux étant entrées dans la demeure des loups leur défendirent de persécuter encore les brebis. Ensuite je vis les loups opprimant de plus en plus le troupeau de brebis. Et les brebis crièrent encore vers le Seigneur, et le Seigneur descendit au milieu d’elles. Et il commença à exterminer les loups, qui hurlaient ; mais les brebis gardaient le silence et ne poussaient plus de cris. Et voici que je vis qu’elles émigrèrent du pays des loups. Les yeux de ces loups étaient aveuglés, et ils sortirent et ils poursuivirent les brebis de toutes leurs forces. Mais le Seigneur des brebis marchait avec elles et les conduisait. Et toutes les brebis le suivaient. Son visage était terrible ; son aspect brillant et magnifique. Cependant les loups commencèrent à poursuivre les brebis, jusqu’à ce qu’ils les eurent atteintes au bord d’une grande mer. Alors la mer fut divisée, et les eaux se tinrent de chaque côté, comme un mur. Et le Seigneur des brebis, qui les conduisait, se plaça entre elles et les loups. Cependant les loups n’apercevaient point les brebis, mais ils les poursuivaient jusqu’au milieu de la mer, et alors les eaux se refermèrent derrière eux. Mais dès qu’ils virent le Seigneur, ils se retournèrent pour fuir de devant sa face. Mais alors les eaux se réunirent d’après les lois naturel es ; et elles engloutirent les loups : Et je vis tous ceux qui avaient poursuivi les brebis, surmergés dans les flots. Mais pour les brebis, elles passèrent la mer, et s’avancèrent dans ce désert qui n’avait ni arbre, ni eau, ni verdure. Et elles commencèrent à ouvrir les yeux et à voir. Et Je vis le Seigneur de ces brebis vivre avec elles, et leur fournir les eaux nécessaires, Avec la brebis qui conduisait les autres. Et cette brebis monta sur le sommet d’un rocher élevé, et le Seigneur des brebis l’envoya vers les autres. Et je vis le Seigneur de ces brebis au milieu d’elles ; et son visage était sévère et terrible. Et dès quelles l’eurent aperçu, les brebis furent épouvantées. Et toutes tremblantes elles envoyèrent la brebis qui les conduisait, et celle qui était avec elle, et elles lui disaient : Nous ne pouvons ni rester devant le Seigneur, ni le regarder en face
Allusion à l’absence de Moïse qui était sur le mont Sinaï, tandis qu’Aaron était resté avec les Israélites.
. Alors la brebis, qui les conduisait, remonta de nouveau sur le sommet de la montagne. Et les autres brebis commencèrent à être aveuglées, et à s’égarer dans la voie que leur avait montrée la brebis. Mais celle-ci n’en savait rien. Et le Seigneur était courroucé contre elles ; et quand la brebis apprit ce qui se passait au pied de la montagne, Elle en descendit à la hâte, et s’étant approchée d’elles, elle en trouva beaucoup, Qui étaient aveuglées, Et qui avaient quitté leur voie. Et quand les autres brebis l’aperçurent, elles craignaient et tremblaient en sa présence. Et elles désiraient revenir à leur étable. Alors cette brebis, conduisant les autres brebis avec elle, s’approcha de celles qui s’étaient égarées. Et elle commença à les frapper ; et elles étaient épouvantées en sa présence. Alors elle ramena au bercail, celles qui s’étaient égarées. Je vis aussi dans une vision, que cette brebis se faisait homme, et il bâtit au Seigneur une bergerie, et il les y établit. Je vis encore tomber une brebis qui était venue au-devant de celle qui était le conducteur des autres. Je vis enfin périr un grand nombre d’autres brebis, leurs petits grandir à leur place, entrer dans un pâturage nouveau et venir au bord d’un fleuve
Le Jourdain.
. Et la brebis qui les avait conduites et qui était devenue homme, se sépara d’elles et mourut. Et toutes les brebis la cherchaient, et l’appelaient avec des cris lamentables. Je vis aussi qu’elles cessèrent de la pleurer, et qu’elles franchirent les eaux d’un fleuve. Là s’élevèrent d’autres brebis
Les juges en Israël.
, pour remplacer celles qui étaient mortes, et qui les avaient conduites auparavant. Enfin je les vis entrer dans ce lieu fortuné, dans une terre de bénédiction et de joie. Elles s’y rassasiaient ; et leurs bergeries étaient élevées sur cette terre bienheureuse, et leurs yeux étaient tantôt ouverts, tantôt aveuglés, jusqu’à ce qu’une brebis
Samuel.
se leva au milieu d’elles, et les conduisit de telle sorte qu’elle les ramena toutes et leur ouvrit les yeux. Mais les chiens, les renards et les sangliers commencèrent à les dévorer, jusqu’à ce qu’une autre brebis
Saül.
devint la ruine du troupeau, et le bélier qui les conduisit. Ce bélier commença en effet à frapper de ses cornes les chiens, les renards et les sangliers, et à les exterminer tous. Mais la première brebis en ouvrant les yeux vit la gloire du bélier pâlir et s’éteindre. Car il commença à frapper aussi les brebis, à les persécuter, et à oublier toute sa dignité. Alors le seigneur envoya cette première brebis à une autre brebis
David.
, pour l’élever comme le bélier et le conducteur du troupeau en place de celle qui a terni sa gloire. Elle y alla et lui parla et l’institua bélier ; et les chiens
Les Philistins.
ne cessaient de vexer les brebis. Et le premier bélier persécutait le second. Alors celui-ci se leva, et s’enfuit de devant la face du premier bélier. Et je vis des chiens qui maltraitaient ce premier bélier. Mais le second se leva, et il conduisait les jeunes brebis. Et il engendra beaucoup d’autres brebis, mais enfin il succomba. Et il eut pour successeur un jeune bélier
Salomon.
qui devint le chef et le conducteur du troupeau. Et sous lui, les brebis croissaient et se multipliaient. Et tous les chiens, les renards et les sangliers le craignaient et fuyaient de devant lui. Car ce bélier frappait et mettait en déroute toutes les bêtes féroces, en sorte qu’il leur était désormais impossible d’opprimer les brebis ou d’en ravir une seule. Et la bergerie devint grande et magnifique, et on y éleva une haute tour au moyen de ces brebis. La bergerie était peu élevée, mais la tour était fort haute. Et le Seigneur des brebis se plaça en cette tour, et voulut qu’on lui dressât une table magnifique. Mais je vis bientôt que les brebis commencèrent à errer de nouveau, à suivre diverses routes et à abandonner leur bergerie. Et le Seigneur en appela quelques unes et les envoya vers les autres
Les prophètes.
. Mais celles-ci commencèrent à tuer les premières. Une d’elles cependant
Le prophète Elie.
parvint à éviter le châtiment dout on la menaçait, et prenant la fuite, prêcha contre ceux qui voulaient la tuer. Et le Seigneur des brebis la délivra de leurs mains, la fit monter et asseoir auprès de moi et y rester. Il envoya encore à ces brebis prévaricatrices de ses commandements, d’autres brebis, pour avoir des témoins contre elles. Je vis encore que ces brebis, en abandonnant le Seigneur, et la tour élevée en son honneur, erraient en aveugles en des régions inconnues. Enfin je vis le Seigneur lui-même se venger, car il en faisait un grand carnage ; mais elles crièrent vers lui ; alors il abandonna son temple et les laissa en la puissance des lions, des tigres, des loups, des renards et de toute espèce de bêtes. Et ces bêtes commencèrent à les déchirer. Je vis aussi que le Seigneur, qu’elles avaient abandonné, les livrait à des lions féroces et cruels, et à toute espèce de bêtes. Alors je criai de toutes mes forces, et j’implorai le Seigneur pour ces brebis que dévoraient toute espèce de bêtes féroces. Mais il ne répondit point, et il regardait d’un œil satisfait ces brebis qu’on dévorait, qu’on exterminait. Enfin il appela soixante-dix pasteurs et leur donna le soin de veiller sur le troupeau. Et il leur dit Que chacun de vous veille sur les brebis, et qu’il fasse ce que je lui commanderai ; je vous en donnerai à chacun un certain nombre à conduire. Et celles que je vous dirai d’exterminer, vous les exterminerez ; et il les leur livra. Alors il en appela un autre et lui dit : Comprends et fais attention à tout ce que les pasteurs feront à ces brebis ; car ils en feront périr beaucoup plus que je ne leur en désignerai. Et toute transgression, tout meurtre que les pasteurs commettront, sera noté ; c’est-à-dire qu’il faudra indiquer celles qu’ils auront tuées par mon ordre, et celles qu’ils auront fait périr de leur propre autorité. Tout meurtre commis par les pasteurs leur est compté. Ne manque donc pas d’écrire combien de brebis ils auront fait périr de leur propre autorité, combien ils en auront livré au supplice, afin que ce compte soit contre eux un témoignage, que je sache tout ce qu’ils auront fait ; s’ils ont exécuté mes ordres, ou s’ils ont négligé de les accomplir. Mais qu’ils ignorent ce que je te commande ; ne leur ouvre point les yeux ; ne leur donne point d’avertissement ; mais compte avec soin tous les meurtres qu’ils commettront, et donnes-en-moi une connaissance exacte. Et ils abandonnèrent les brebis dans la puissance des lions, en sorte que plusieurs d’entre elles furent dévorées par les lions et par les tigres ; et que les sangliers se jetèrent sur elles, brûlèrent la tour consacrée au Seigneur et détruisirent la bergerie. Et je fus bien chagrin de l’incendie de cette tour, et de la ruine de la bergerie. Car ensuite il me fut impossible de la voir. Quant aux pasteurs et leurs complices, ils livraient eux-mêmes les brebis à toutes les bêtes féroces, pour les faire dévorer. Chacune d’elles leur était livrée à son tour, et en son temps. Or, chacune aussi était inscrite dans un livre ; et toutes celles qui périssaient y étaient soigneusement notées. Cependant chaque pasteur en faisait périr bien plus qu’il ne le devait. Alors je commençai à pleurer et à m’indigner sur le sort misérable de ces. brebis. Et je vis dans ma vision comment celui qui écrivait, notait jour par jour les meurtres commis par les pasteurs ; comment il monta, se présenta au Seigneur des brebis et lui donna le livre qui renfermait le compte exact de tout ce que les pasteurs avaient fait, la note de tous ceux qu’ils, avaient fait périr. Et de tout le mal qu’ils avaient commis. Et le livre fut lu devant le Seigneur des esprits, qui, étendant la main, le signa et puis le déposa. Ensuite je vis comment les pasteurs avaient l’empire pendant douze heures. Et voici que trois de ces brebis
Zorobabel, Josué et Néhémie
revenues de la captivité, retournèrent et rentrèrent dans le lieu de la bergerie, et commencèrent à relever tout ce qui y avait été détruit. Mais les sangliers
Les Samaritains.
les en empêchaient, mais leurs efforts étaient inutiles. Et les brebis continuèrent à édifier, comme auparavant, et relevèrent la tour qu’on nomma la tour haute. Et ils recommencèrent à placer une table devant la tour, mais le pain qu’ils y placèrent était impur et pollué. De plus, toutes les brebis étaient aveuglées ; elles ne pouvaient voir, pas plus que les pasteurs. Les pasteurs les livraient aussi pour les faire périr en grand nombre. Mais le Seigneur des brebis se taisait, et toutes les brebis furent entraînées. Pasteurs et brebis, tout était confondu, et nul ne les défendait des attaques des bêtes sauvages. Alors celui qui écrivait le livre, monta et le remit au Seigneur des brebis. Mais en même temps il le pria pour elles, en portant témoignage contre les pasteurs qui les avaient fait périr. Et après avoir déposé le livre, il s’en alla.
Copyright information for FreLXX