‏ Job 14

1L’homme
Job déplore la fragilité de l’homme ; il demande au Seigneur de ne le point juger en cette vie et de ne l’appeler qu’à la résurrection.
, né de la femme, vit peu, et il est plein de passions violentes.
2Il tombe comme une fleur qui s’est épanouie ; il passe comme une ombre, et il ne s’arrête jamais. 3Et c’est de lui que vous exigez raison, lui que vous faites entrer en jugement devant vous. 4Qui sera exempt de toute souillure ? Personne, 5Sa vie sur la terre n’eût-elle duré qu’un jour
D’après le sentiment unanime des Pères, Job exprime ici sa croyance au péché originel. Job implore la divine miséricorde en s’excusant sur la fragilité de la nature humaine, qui dès notre naissance est corrompue par le péché.
. Vous avez supputé le nombre de ses mois ; vous avez fixé le terme, nul ne le dépasse.
6Détournez-vous de lui afin qu’il se repose, et qu’il se complaise en sa vie comme le travailleur à gages
Lorsqu’il a un instant de repos, le travailleur à gages s’y complaît, d’autant plus que ses loisirs sont rares et bien mérités par le travail.
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7L’arbre lui-même a l’espérance ; même si on l’abat, il repoussera encore, et il ne manquera pas de rejetons
Tandis que cette vie terrestre ne revient plus ; sous ce rapport donc la vie de l’homme est inférieure à celle de l’arbre.
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8Si sa racine a vieilli en terre, si elle a péri au milieu des pierres, 9La fraîcheur de l’eau ranimera le tronc, et il portera des fruits, comme un plant nouveau. 10Mais l’homme meurt, et il disparaît ; le mortel tombe, et il n’est plus. 11La mer en son temps diminue ; le fleuve désolé se dessèche
Job, pour fléchir la justice divine, rappelle ici de nouveau la fragilité
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12L’homme, une fois couché, ne se relèvera pas, jusqu’à ce que le ciel se dissolve
Job dit ici que l’homme se réveillera lorsque le ciel subira sa transformation. Voy. Rom., viii, 19, 20. Hébг., I, H. Арос., XXI, 1. C’est une prophétie de la résurrection. On voit ici un exemple des traditions de la révélation primitive chez les peuples les plus anciens.
; les morts ne sortiront point auparavant de leur sommeil.
13Puissiez-vous me regarder dans les enfers, et me cacher jusqu’à ce que votre courroux s’apaise, me marquer le temps où vous vous souviendrez de moi
Puissiez-vous me délivrer de ma souffrance et me mettre dans les limbes, en attendant la résurrection.
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14Car lorsque l’homme est mort, et lorsqu’il a rempli les jours de sa vie, il vivra ; j’attendrai jusqu’à ce que je renaisse
Au jour de la résurrection. Ce passage prouve avec évidence la croyance à ce dogme.
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15Vous m’appellerez, et alors je vous obéirai ; ne rejetez donc pas les œuvres de mes mains. 16Vous avez compté mes œuvres, et nulle de mes fautes ne vous est échappée. 17Vous avez scellé mes péchés dans un sac ; et ceux que j’ai faits comme malgré moi, vous les avez marqués
La rigueur du sort que je subis me prouve grandeur de votre justice. Job exprime ici une nouvelle raison pour laquelle Dieu éprouve les justes : c’est afin de les purifier de leurs moindres fautes.
18Mais les monts s’écroulent, les roches s’arrachent de leurs bases ; 19Les eaux usent la pierre, les ondes couvrent les hautes cimes de la terre, et vous avez abîmé la patience de l’homme
Job, pour fléchir la justice divine, rappelle ici de nouveau la fragilité de l’homme. Tout fléchit à la longue, même les rochers et les montagnes. Les eaux finissent par couvrir les plus hautes cimes et les tribulations par submerger la patience de l’homme. Si les rochers sont renversés, est-il étonnant que l’homme perde quelquefois la patience dans les grandes épreuves auxquelles vous le soumettez ? Il ne peut soutenir la tempête sans votre secours. (S. Aug.)
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20Vous l’avez poussé dans la mort, et il est parti ; vous avez tourné vers lui votre visage, et vous l’avez congédié. 21Des fils nombreux sont issus de lui, il n’en sait rien ; sa postérité n’est pas nombreuse, il l’ignore
L’homme meurt sans savoir ce qu’il adviendra aux siens après lui, nouvelle preuve de faiblesse.
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22Mais ses chairs ont connu la souffrance, et son âme a été affligée
Ayez donc, Seigneur, pitié de lui.
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