Job 38
1Aussitôt qu’Éliu le Buzite eut fini son discours, le Seigneur dit à Job ▼▼Le Seigneur ne daigne pas répondre à Éliu, qui, dans son orgueil présomptueux, n’avait parlé que pour supposer continuellement ce qui était en question en blessant la justice et la charité par ses accusations. La patience de Job à laisser parler Eliu sans lui répondre est aussi bien admirable.
, à travers un nuage et un tourbillon ▼▼Le Seigneur exauce tous les vœux de Job ; il répond à ses plaidoiries ; il lui parle pour faire reconnaître son innocence ; il se voile pour ne pas l’effrayer ; il lui révèle ce qui s’est passé.
: 2Quel est celui qui m’obscurcit mon conseil ▼▼Dieu reproche à Job, non d’avoir faussé la vérité, mais de l’avoir obscurcie par quelques exagérations inspirées par la violence de la tentation, et par un trop grand désir de connaître et de faire connaître aux autres les secrets de la justice de Dieu à son égard.
? S’il renferme des pensées en son cœur, croit-il qu’elles m’échappent ▼▼Dieu veut dire ici que si l’on obscurcit son conseil, c’est aux yeux des hommes et non pas pour lui. Peut-être aussi Job n’avait-il pas osé découvrir toutes les pensées que la nature, dans son état de tentation, lui suggérait.
? 3Ceins-toi les reins, comme un homme ▼▼Les Orientaux relèvent leur robe à la ceinture avant d’entreprendre une action difficile.
. Je vais te questionner ; réponds-moi : 4Où étais-tu, quand j’ai créé la terre ▼▼Connais-tu les sources, la vraie cause de la lumière, et ses voies, les moyens par lesquels elle se propage.
? Répondsmoi, si tu as la science. 5Qui en a réglé les dimensions, le sais-tu ? Qui a promené sur elle le cordeau ▼▼Ironie.
? 6Comment a-t-on attaché ses anneaux ? Qui en pose la pierre angulaire ? 7Lorsque les astres ont paru, et qu’à grande voix me louaient tous mes anges ▼▼On plaçait les pierres fondamentales avec des chants. Les anges, créés au commencement en même temps que les astres, sont représentés chantant le Créateur au moment de la fondation de l’univers, premier temple.
, 8J’ai fermé la mer avec des portes, lorsqu’elle s’élançait frémissante des entrailles maternelles. 9Pour langes, je lui ai donné les brouillards, et pour vêtement les nuées. 10J’ai fixé ses limites ; je l’ai entourée de clôtures et de portes. 11Je lui ai dit : Tu iras jusque-là, tu n’iras pas plus loin ; tes vagues se briseront sur toi-même. 12Est-ce par toi que j’ai disposé la lueur de l’aurore, et que l’étoile du matin a vu qu’elle avait pour devoir 13De secouer la terre, en la tenant par les deux ailes, et d’en secouer les impies ▼▼L’aurore brille sur toute la terre et en écarte les impies, qui fuient devant sa lumière.
? 14Est-ce toi qui, ayant pris de l’argile, as formé ûn être vivant, et l’as mis sur la terre doué de la parole ? 15As-tu ôté aux méchants la lumière ? As-tu broyé le bras de l’orgueilleux ? 16Es-tu descendu jusqu’aux sources de la mer ? Astu marché dans les profondeurs de l’abîme ? 17Les portes de la mort s’ouvrent-elles devant toi de frayeur, et les portiers de l’enfer, en te voyant, tremblentils ? 18Connais-tu l’étendue de cette terre que le ciel recouvre ? Dis-moi donc quelle elle est ? 19Quelle est la contrée où réside la lumière ? En quel lieu demeurent les ténèbres ? 20Pourrais-tu me conduire à leurs confins ? Connaistu leurs voies ▼▼Connais-tu les sources, la vraie cause de la lumière, et ses voies, les moyens par lesquels elle se propage.
? 21Tu le sais donc ; car dès lors tu étais né, et le nombre de tes années est grand ▼▼Ironie.
. 22As-tu visité les trésors de la neige ▼▼Les moyens par lesquels elle se forme et aussi la puissance de la providence de Dieu, qui est le trésor d’où toutes choses se tirent.
? As-tu vu les trésors de la grêle ? 23Les tiens-tu en réserve pour l’heure où se montreront tes ennemis, pour le jour de la guerre et du combat ? 24D’où viennent les frimas et le vent du midi qui souffle partout sous le ciel ? 25Qui a préparé la chute des pluies violentes, et la voix des tempêtes ? 26Ces pluies qui tombent sur des contrées où il n’y a point d’hommes, sur des déserts où nul homme n’existe ? 27Qui fécondent des champs inaccessibles ou inhabités, qui leur font produire l’herbe luxuriante ? 28Quel est le père de la pluie ? Qui a produit les gouttes de la rosée ? 29De quel sein est sortie la glace, et qui, dans le ciel, a enfanté le givre, 30Quand il descend comme une eau s’écoulant ? Quel est celui qui frappe de terreur les impies ? 31Possèdes-tu le secret du lieu des Pléiades ? Auraistu ouvert la clôture d’Orion ▼▼Peux-tu unir ou disjoindre les constellations du ciel. Les interprètes hébreux entendent par la première de ces deux constellations un signe du printemps, et par la seconde celui de l’automne ; de sorte que le sens est : Est-ce toi qui tiens les clefs du ciel pour en faire descendre les fruits divers des saisons ? (Arias Montanus.)
? 32Feras-tu apparaître les signes du zodiaque en leur temps, et l’étoile du soir, sa chevelure ▼▼Ses rayons.
? sauras-tu la conduire ? 33Connais-tu les révolutions du ciel ▼▼Les changements de l’atmosphère.
, et ce qui, en même temps, arrive sur la terre ? 34Appelles-tu de la voix le nuage ? t’obéit-il, plein de frayeur, en versant des torrents d’eau ? 35Enverras-tu les éclairs, et à ta voix partiront-ils ? Est-ce à toi qu’ils diront : Nous voici ? 36Qui donc a enseigné aux femmes la sagesse pour faire les tissus, et l’art d’y tracer des ornements divers ▼▼Dans cette leçon, qui leur est particulière, les Septante insinuent que l’éternelle sagesse est l’auteur et le prototype de tout l’art humain. Les Grecs aussi faisaient présider la déesse Pallas (la Sagesse) à ces sortes d’ouvrages.
? 37Qui sait, en sa sagesse, compter les nuages, et qui a courbé le ciel vers la terre ? 38Il enceint la terre comme s’il était d’argile, et je l’ai fait solide comme une voûte de pierre. 39Chasseras-tu pour donner aux lions leur nourriture ? rempliras-tu l’âme des dragons ? 40Ils craignent dans leurs retraites, et ils se tiennent en embuscade au fond des forêts. 41Qui a préparé au corbeau sa pâture ? car ses petits, en voltigeant, ont crié au Seigneur, cherchant leur manger ▼▼La Providence divine s’étend jusque sur les oiseaux ; à plus forte raison prend-elle soin des hommes. « Vous valez mieux, dit NotreSeigneur, que beaucoup de passereaux. » (Matth., x, 31.)
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