1 Esd 3
Darius s’étant endormi au sortir d’un superbe festin qu’il fit à tous les grands de son royaume, trois de ses gardes se proposent l’un à l’autre un problème : savoir, qui a plus de force du vin, du roi, de la vérité ou de la femme ; l’un d’eux prouve d’abord la question à l’égard du vin. 1Le roi Darius ▼▼Ce qui est rapporté ici et au quatrième chapitre suivant ne se trouve en aucun endroit de l’Écriture, et Josèphe ne l’a su ou que par tradition ou que pour l’avoir lu dans ce même livre, qui peut-être était alors connu chez les Juifs et surtout chez les Hellénistes, c’est-à-dire chez les Juifs grecs. — Voy. Josèphe, liv. Antiq., ch. 1, p. 362, grec et latin, 1535. Cette histoire a tout l’air d’une fable, et ne s’accorde pas même avec ce que l’auteur rapporte ici du premier livre d’Esdras.
fit un grand festin à ses favoris ; 2à tous les gouverneurs de Médie et de Perse, à tous les grands de sa cour, aux préteurs, aux consuls et aux satrapes, qui gouvernaient sous ses ordres les cent vingt-sept provinces qui sont depuis l’Inde jusqu’à l’Éthiopie. 3Après qu’ils eurent bien bu et bien mangé, et qu’ils se furent retirés, le roi monta dans sa chambre et se livra au sommeil, puis se réveilla ▼▼Il paraît, par les versets 9 et 13 ci-après que ce qui est dit ici jusques et compris le vers. 12, se passa pendant que Darius dormait ; c’est ce qui a déterminé quelques traducteurs a traduire ces paroles : Et exspergefactus est, par celles-ci : jusqu’à ce qu’il se fût éveillé.
. 4Alors les trois jeunes hommes qui veillaient à la garde de sa personne, se dirent l’un à l’autre : 5Que chacun de nous propose quelque question importante, et celui qui parlera avec plus de sagesse que les autres, recevra de grands présents du roi. 6Il sera revêtu de la pourpre, il boira dans un vase d’or, et dormira sur des étoffes précieuses. Il sera traîné dans un char dont les rênes seront d’or, il portera sur sa tête une tiare de fin lin et un collier autour de son cou. 7Il méritera par sa sagesse d’être assis à la droite du roi ▼▼Litt. : Assis à la seconde place après Darius.
, et il sera appelé son cousin ▼▼Litt. : Il n’y a guère d’apparence que ces trois officiers aient osé eux-mêmes déterminer la récompense que le prince serait obligé de donner à celui des trois d’entre eux qui aurait le mieux réussi sur les trois questions qu’ils devaient proposer.
. 8Ils écrivirent ensuite chacun leur question, et les mirent toutes sous le chevet du roi. 9Et ils dirent : Lorsque le roi sera éveillé, nous lui présenterons ces écrits, et la victoire restera, comme nous en sommes convenus, à celui de nous trois qui, au jugement du roi et des grands, aura fait voit — le plus de sagesse dans ses preuves. 10Le premier de ces gardes écrivit : Il n’y a rien de plus fort dans le monde que le vin. 11Le second écrivit : Il n’y a rien de plus fort que la puissance du roi. 12Et le troisième enfin écrivit : Il n’y a rien de plus fort que les femmes ; mais la vérité est encore plus forte. 13Quand le roi fut éveillé, ils prirent leurs écrits et les lui présentèrent, le roi les lut. 14Et avant fait assembler tous les gouverneurs des Perses et des Mèdes, les grands de sa cour ▼▼Litt. : Ceux qui étaient revêtus de la pourpre.
, les préteurs et les préfets, 15il les fit asseoir ▼▼Litt. : En son conseil.
, et on lut ces écrits en leur présence. 16Le roi dit ensuite : Appelez les jeunes gardes, et qu’ils s’expliquent eux-mêmes ; et ils parurent aussitôt. 17Et il leur dit : Déclarez-nous vous-mêmes les choses que vous avez écrites. Alors celui qui avait donné la force au vin parla le premier. 18Et dit : Ô roi ▼▼Litt. : Ô hommes. Autr. : Ô messeigneurs. Voyez le verset 24.
, combien le vin est-il plus fort que tous les hommes qui le boivent ! il se rend maître de leurs pensées ; 19et il rend égales celles ▼▼Il trouble et renverse également l’esprit, etc.
du roi et de l’orphelin, de l’esclave et de l’homme libre, du riche et du pauvre. 20Il leur inspire la confiance et la joie, il bannit la tristesse et le souvenir importun de leurs dettes. 21Il rend tous les cœurs contents ▼▼Grec : Il fait qu’en soi-même chacun se croit riche et content.
, il leur ôte la mémoire du roi et des magistrats ▼▼Il fait que l’on ne reconnaît point de roi ni de grands seigneurs que soi-même.
; il fait que l’on ne s’entretient que de biens et de fortune ▼▼Litt. : Et fait que l’on ne parle plus que par talents, c’est-à-dire que de grosses sommes d’argent. Voy. le syriaque.
. 22À peine les hommes sont-ils remplis de vin qu’ils oublient les droits de l’amitié et les liens du sang ; et bientôt après ils courent aux armes. 23Et quand ils sont sortis de leur ivresse, ils ne se ressouviennent plus de ce qu’ils ont fait. 24Ô hommes ! Y a-t-il donc quelque chose de plus fort que le vin, puisqu’il produit de pareils effets ? Et, après avoir parlé de cette manière, il se tut.
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